7 championnes qui ont marqué l’histoire du sport féminin

Ayant vu le jour en Allemagne en 1947, Kathrine Switzer est passionnée par le marathon depuis sa tendre enfance. 

Malheureusement, il s’agit d’une discipline interdite aux femmes à cette époque. En grandissant, la jeune fille est entrée dans une équipe de cross-country principalement composée d’hommes. 

À l’âge de 20 ans, elle a décidé de s’inscrire au marathon.

Pour être acceptée, elle a fourni uniquement ses initiales. Le jour de la compétition, les organisateurs ont essayé tant bien que mal de lui enlever son dossard, mais à force de détermination, Kathrine a pu participer. Grâce à sa performance, elle a franchi la ligne d’arrivée après 4 heures et 20 minutes de course, un événement qui a marqué l’histoire du sport. Toutefois, la Fédération américaine d’athlétisme l’a disqualifiée et l’a suspendue.

Ne voulant pas baisser les bras, la marathonienne a combattu pour le droit des femmes à courir au marathon. En 1972, elle a finalement réussi à se faire entendre. C’est ainsi que le marathon de Boston a été officiellement ouvert aux femmes. Kathrine Switzer y participe et se retrouve au 3^ème rang de la course. 

C’est en 1984 qu’un marathon féminin olympique a été organisé pour la première fois.

Sarah Ourahmoune est une boxeuse qui comptabilise 265 combats parmi lesquels elle en ressort 10 fois championne de France, 3 fois championne de l’Union européenne et une fois vice-championne olympique. 

En 2012, elle obtient une médaille de la Légion d’honneur et est décorée de l’ordre national du mérite en 2016.Son histoire a débuté lorsqu’elle n’avait que 14 ans et qu’elle a adhéré à un club de boxe. 

Malgré le soutien d’un entraîneur qui l’a pris sous son aile, Sarah Ourahmoune a dû effacer de nombreux rejets, la boxe étant encore une discipline réservée aux hommes à cette époque. Lorsque le championnat de boxe anglaise permet officiellement aux femmes de participer en 1999, la boxeuse a pu concourir.

À l’âge de 17 ans, elle devient championne de France. En 2008, elle a réussi à monter jusqu’à la demi-finale du Championnat du monde amateur en Chine. Son adversaire Chen Ying ayant été testée positive au dopage, Sarah Ourahmoune a obtenu la médaille d’or.

Même si Sarah Ourahmoune n’est plus sur le ring aujourd’hui, elle entraîne les futures championnes et assume le rôle de médiatrice dans le milieu de la boxe. 

Elle est également vice-présidente chargée des mixités du Comité National olympique et Sportif Français ainsi que des athlètes. Elle s’occupe notamment de l’inclusion des quartiers et de la Seine-St Denis pour les Jeux olympiques de 2024. 

Elle est également propriétaire de sa propre salle de boxe.

Serena Williams est une véritable légende dans l’univers du tennis. 

Elle affiche un palmarès impressionnant avec ses 39 titres du Grand Chelem, dont le premier qu’elle a remporté lorsqu’elle avait tout juste 17 ans. Ayant toujours travaillé avec sa sœur aînée Venus Williams, ensemble, elles ont révolutionné le tennis féminin par leur force mentale, mais aussi physique.

Malgré sa prouesse, Serena Williams n’a cessé de faire l’objet de critiques dans cet univers toujours considéré comme un terrain de jeu masculin et également prédisposé au racisme. 

John McEnroe, ancien joueur de tennis retraité, a notamment déclaré dans une interview pour NPR en 2017 que si Serena jouait dans la catégorie masculine, elle se retrouverait sans nul doute à la 700^ème place mondiale.

Résistante aux attaques, la championne participe en 2018 au Tournoi de Roland-Garros. Pour l’occasion, elle se revêt d’une combinaison noire moulante. Elle a fait part de ses impressions en soulignant qu’elle se sent « comme une super-héroïne ». Malgré les moqueries qu’ont suscités ses propos, Serena Williams en ressort encore une fois championne. 

Après sa participation, le président de la Fédération Française de Tennis a quand même interdit le port de ce type de combinaison à Roland-Garros. Tout au long de sa carrière, Serena Williams s’est distinguée par ses tenues de sport spécialement conçues pour casser les codes du tennis et faire passer des messages.

Gertrude Ederle est une sportive américaine connue comme étant la première femme ayant traversé la Manche à la nage. 

Malgré ses problèmes d’audition causés par la rubéole lorsqu’elle avait 5 ans, elle a commencé à participer aux différentes compétitions à l’âge de 14 ans et bat rapidement les records mondiaux en 100, 200 et 400 m. Elle participe aux Jeux olympiques à Paris en 1924 et obtient plusieurs médailles de bronze.

Ayant été déçue par ses dernières performances, elle s'entraîne à la traversée de la Manche à la nage et bat le record masculin en parcourant la distance (21 miles – 33, 8 km) en 7 heures 11 minutes et 30 secondes en 1925. 

Elle a voulu tenter de réaliser les 31 miles séparant la France et l’Angleterre, mais a été disqualifiée. 

En août 1926, elle retente l’expérience et s’en sort avec un temps record de 14 heures et 39 minutes. À noter que seuls cinq hommes ont réussi à faire cette traversée et dont le meilleur temps réalisé est de 16 heures et 33 minutes.

Impossible de ne pas citer Alice Milliat dans ce classement des 7 championnes qui ont marqué l’histoire du sport féminin. Elle tient, en effet, une place prépondérante dans le développement du sport féminin au début du 20^ème siècle. Elle est même considérée comme la pionnière du sport féminin !

En 1921, elle a notamment mis en place la Fédération Sportive Féminine Internationale qui met en avant le sport féminin via l’organisation de compétitions internationales. 

Lorsque Pierre de Coubertin a fait renaître les Jeux olympiques à Paris en 1922, Alice Milliat a voulu participer avec d’autres femmes athlètes. Toutefois, le Comité international olympique a refusé sa requête en plus de l’opposition de la majeure partie du public.

C’est ainsi qu’elle a organisé les Jeux olympiques féminins non officiels, connus sous l’appellation « Jeux mondiaux féminins ». Ces compétitions ont été organisées entre 1922 et 1934 par la Fédération créée par Alice Milliat à Göteborg, Prague et Londres. Elles ont permis à de nombreuses femmes de démontrer leurs capacités sportives.

Il ne faut pas oublier que Alice Milliat elle-même est une athlète qui a brillé par sa performance. Elle a gagné de nombreuses médailles dans des compétitions internationales de natation et d’athlétisme.

Pendant les Jeux Paralympiques d’hiver de Beijing en 2022, Oksana Masters a battu le record et est devenue la paralympienne d’hiver la plus médaillée de l’histoire du sport américain. Elle possède à son actif 17 médailles paralympiques.Cette prouesse est amplement méritée vu son histoire. 

Oksana Masters a, en effet, vu le jour avec de nombreuses malformations dues à l’exposition de sa mère aux radiations de l’explosion de Tchernobyl alors qu’elle était enceinte. 

Peu de temps après sa naissance, elle a été abandonnée à l’orphelinat puis adoptée par Gay Masters. Ils ont alors quitté la ville de Khmelnytskyi en Ukraine pour rejoindre les États-Unis. Ensuite, Oksana a subi plusieurs opérations de pour reconstruire ses mains. Ses deux jambes ont également été amputées.

C’est à l’âge de 13 ans qu’elle a commencé à s’intéresser au sport et a débuté avec l’aviron. Elle gagne sa première médaille paralympique de bronze en 2012. Ensuite, elle se convertit dans le para cyclisme et le para ski. 

À chacune de ses interviews, Oksana Masters évoque toujours l’inclusivité dans le domaine sportif ainsi que son combat pour offrir une meilleure visibilité aux différents handicaps.

Marie-Amélie Le Fur est une véritable passionnée d’athlétisme puisqu’elle a commencé à pratiquer cette discipline dès l’âge de 6 ans. 

Elle a brillé dans son domaine en gagnant de nombreux titres départementaux et régionaux. En 2003, elle réalise la 4^ème performance française sur 1000 m, ce qui l’a hissée vers le sommet avec un double titre de championne de France : 500 m piste pompiers et cross pompiers.

Son rêve était de devenir sapeur-pompier professionnel. Toutefois, en 2004, alors qu’elle n’avait que 16 ans, elle a été victime d’un accident de scooter très grave, ce qui lui a valu l’amputation de la jambe gauche.

Sa mentalité de championne l’a poussée à réaliser une rééducation sportive très peu de temps après son accident. Soutenue par sa famille et ses amis, mais surtout grâce à ses deux entraîneurs, Cyrille Nivault et Emmanuel Janus qui sont pompiers professionnels, Marie-Amélie Le Fur s’est retrouvée rapidement sur les pistes, 4 mois seulement après l’accident.

C’est donc en 2005 qu’elle entame sa carrière dans les handisports. Elle devient alors championne de France du 200 m et réalise un nouveau record. Elle remporte aussi le titre de championne du monde jeune de combiné 100 m – 200 m puis du 800 m avec un nouveau record. 

Lors des championnats du monde de 2006 à Assen, elle obtient 3 médailles d’argent et 2 autres aux jeux paralympiques de Pékin en 2008. Elle gagne une médaille d’or pendant les championnats du Monde 2011. Elle continue de briller aux jeux paralympiques de Rio en devenant double Championne paralympique en saut en longueur et au 400 m. 

Elle est aussi très engagée dans le handisport. Elle est par exemple marraine de nombreuses associations et réalise des sensibilisations auprès des écoles sur le thème du sport et du handicap.