7 bonnes raisons de découvrir The French Mademoiselles

On découvrait sur les plateformes de téléchargement le 6 juin 2021 le premier titre « French Mademoiselle ». Oeuvre éponyme de ce collectif artistique parisien drivé par de jolies doigts graciles cachées sous des gants de velours rouge carmin : Mademoiselle K.T (pour Katia) et Mademoiselle Lexie.

Le pulpeux duo franco-américain (Katia est française, Lexie est américaine) qui a choisi de publier chacun de ses titres avec une vidéo parfois sexy et souvent drôle. Cela au gré de leur fantaisie… D’abord, pour la journée mondiale de la mini-jupe (pour leur 1^er titre « French Mademoiselle ») puis celle du bisou (pour leur seconde chanson « Mon Roméo » le 6 juillet 2021). Il faut donc guetter les nouveautés de ces demoiselles qui amènent aujourd’hui un vent de fraîcheur à la pop « made in Paris » en proposant cette musique jouissive et résolument optimiste dont les paroles risquent de devenir culte comme les dialogues des Tontons Flingueurs.

Les chanteuses de ce collectif artistique ne se privent d’aucun artifice de mode qui les amènent au sommet de l’élégance. Vouant un culte à Gabrielle Chanel et Brigitte Bardot, elles laissent volontairement au placard les survêtements Adidas ou les sweat-shirts mal taillés de Diam’s et ses consœurs. Les French Mademoiselles demeurent délibérément chics… De ce vrai chic dit « parisien ».

Leurs chansons sont un peu comme elles, bien foutues… Les arrangements, que l’on doit à deux maestro français (Jacky Delance et Jacques Ferchit), semblent taillés sur mesure pour ces divines créatures qui n’ont plus qu’à se poster devant le micro pour entonner leurs hymnes cyniques et anti-macho. Car c’est bien de cela dont il s’agit, les French Mademoiselles sont toujours chics, jamais vulgaires, mais souvent salaces !

Savez-vous que pour le titre « Dix sur Dix » - qui est le troisième opus qu’elles doivent rendre public - les French Mademoiselles s’attaquent derechef aux archétypes mêmes de la gente masculine phallocrate ? Allant jusqu’à proposer une sorte de jeu de plage ou les filles brandiraient des pancartes pour noter les prouesses sexuelles de leurs amoureux ?! Incroyable mais vrai comme aurait dit Jacques Martin qui n’aurait pas renier, pour un empire, ce duo à faire rire aux éclats son compère Jean Yanne. Tout au long de ce « jerk » endiablé, les French Mademoiselles (Katia en tête) entonnent une ritournelle féministe et drôle ou la moquerie s’allie aux plus vils taquinages pour maltraiter des garçons relégués au rang de simple objet de plaisir … ou presque. Elles terminent d’ailleurs la chanson en détournant le tristement célèbre slogan machiste en s’adressant à des Georges Clooney ou Cristiano Ronaldo auto revendiqués comme tels : « Sois-beau et tais-toi ! »

Pourtant si parisiennes, les French Mademoiselles ne sont finalement pas des régionales de l’étape… « Mademoiselle K.T » est une jolie jeune fille native du sud de la France alors que son alter ego « Mademoiselle Lexie » est américaine… Leurs voix se mariant si délicieusement qu’il est difficile de savoir si l’on entend l’accent de l’une ou de l’autre. Cette originalité donnant sans doute ce goût si parisien… Et si français !  Même si on doit faire un crochet par Londres (Royaume Uni) pour se féliciter du groove si « swingin’ London » de ces artistes qui sonnent comme rarement entendu dans l’hexagone.

C’est simplement que leur album est produit par Roger Béchirian, l’un des grands ingénieurs du son anglais qui a déjà magnifié les albums de très nombreux artistes comme Elvis Costello, The Pretenders, Lene Lovich, Joe Jackson, The Monkees, Nick Lowe ou encore de Shirley Bassey et même les Sex Pistols ! 

Pour une fois que la pop française sonne comme chez nos amis d’outre-Atlantique… On ne va pas s’en plaindre et même en redemander : puisque nos French Mademoiselles ont enregistré quatorze titres qu’elles proposeront dans un concept-album sobrement intitulé « Femmes de Paris » (sur le label Anthology’s, fondé par Thierry Wolf, qui produisit aussi Petula Clark, Iggy Pop et qui est aussi l’impressario producteur pour le monde des célèbres Chœurs de l’Armée Rouge Alexandrov. Toujours à la tête de la compagnie FGL Productions, qui célèbre le quarantième anniversaire de sa création en 2021!).

Nos French Mademoiselles sont définitivement françaises (jusqu'au design particulier des covers - chaque titre étant présenté sous une pochette différente - que l'on doit au malicieux designer Fabrice Trovato qui créa des artworks de légende comme le célébre "Gainsbourg Made in Japan" pour Kenzo Saeki ou les anthologies de référence des compositeur cultes François de Roubaix, le "Made in France" d'Ennio Morricone ou le sublime "Capot Pointu" très tendance de Michel Colombier), mais avec un son anglais vintage et charmant comme aux plus belles heures des duo, comme ceux formés par Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg auxquels on pense immanquablement.

« Mon Roméo », le second opus du collectif parisien commence par un voluptueux sax qui se déroule comme un malicieux serpent tout au long de ce slow qui devrait permettre à des couples de tomber les masques et d’oublier tous les types de pandémies.

Si leur premier titre « French Mademoiselle » nous renvoyait au ragtime de la Nouvelle Orléans, avec ce second titre, elles nous offrent véritablement le slow d’un été chaud et sensuel. 3 minutes durant lesquelles ce « Mon Roméo » nous laisse croire que Lexie (en mode chanteuse solo) s’adresse à son amoureux, un peu à la manière de Carla Bruni s’adressant à son « Raymond »… Mais Lexie en a sous le capot. Sa voix enveloppante nous fait chavirer… Avant de comprendre qu’elle adressait finalement cette complainte… à son chat ! Suivront une ode à Paris "Femme de Paris" aux lolita chics "Sacrée Petite Fille", l'hilarant "Moi j'aime les vieux plein d'fric" ou le sulfureux "Spaghetti & Caviar" et son refrain aussi sublime qu'entêtant "Manger des spaghettis avec des amis... Mieux que manger du caviar avec des salopards"... Et même la dérision ultime avec l'inattendu "Amoureux schizophrènes" qui raconte une histoire d'amour entre deux personnes qui entendent des voix en hopital psychiatrique !

On se souvient du « jerk » parodiant le Gloria des Them dans le film « Ne nous fâchons pas » de Georges Lautner, musique que l’on doit au compositeur français Michel Magne. Nos « French Mademoiselles » ont cette saveur groovy post-yéyés et pré-hippies.

On croit entendre leurs musiques dans les films parodies de gangsters de cette période magique du cinéma français. Leurs titres offriraient une bande son idéale à la série « Emily in Paris » ou illustreraient avec avantage les plus belles marques de parfum de l’hexagone. Les « French Mademoiselles » ont comme un gout de luxe vintage, rétro à souhait. Les anglais avaient Austin Power, nous avons notre équivalent féminin et infiniment plus subtile pour mieux faire mentir le dicton qui parle d’humour britannique souvent synonyme d’élégance du verbe. C’est aussi pourquoi elles ont déjà séduit plusieurs milliers de fans en quelques jours. Les temps de crise ou de grise mine ont besoin de moment de bonheur, de retrouver la candeur de ses sixties où les bonbons semblaient plus roses et les voitures ressemblaient encore à des soucoupes volantes ou des vaisseaux que l’on imaginait venir d’un futur An 2000 magnifié.

Qu’elles vous emmènent vers de fausses routes (comme pour « Mon Roméo ») ou passent en revue l’archétype de la parisienne et son image de femme fatale, à la pointe de la mode, posée bien haut au panthéon des icônes de posters de papier glacé ou autres fashion magazines. Les textes des French Mademoiselles sont souvent drôles, parfois piquants voire définitivement dérangeants. Les coquines ont su s’entourer des meilleurs musiciens de Paris. Qu’à cela ne tienne, elles demanderont aussi au parolier des mythiques Rolling Bidochons de donner voix à leur moindre fantasme.

C’est ainsi que durant les 14 titres de l’album et autant de petites histoires que nous content nos demoiselles d'un délicieux swing pop très vintage (avec une mention spéciale pour  les chansons "Sacrée Petite Fille", "Dix sur Dix" ou encore les très drôles "Mon Tonton le boxeur" ou"Resto Basket", comme une bouillonnante complainte pour la grivèlerie. Titre qui a un raisonnement particulier alors que les restaurants rouvrent). Tous ces chansons "groovy" que nous avons eu le privilège d’entendre avant tout le monde. On s’aperçoit que nos « French Mademoiselles » ont de l’humour à revendre et qu’elles pourraient bien devenir la référence du genre.

Imaginez Marylin Monroe qui aurait enfanté avec Coluche : Les deux tourtereaux auraient fait éduquer leurs enfants par un précepteur nommé Serge Gainsbourg ou Nino Ferrer… C’est sans doute un peu pourquoi nos French Mademoiselles sont devenues « French » et « Mademoiselles », révélation artistique qui réconcilie les mots pop et les mots culture… De cette pop culture ou cultivée que certains hommes devraient écouter avec intérêt s’ils souhaitent enfin comprendre un peu l’esprit féminin. Ces demoiselles qui peuvent être à la fois drôles, savantes mais sexy… D’Hollywood à Molière, il n’y avait qu’un pas que nos French Mademoiselles ont franchi avec grâce…. et en talons.