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7 Rockers increvables, le Retour de la Revanche

Recommander Par Hervé Resse 07 mai 2016

7 Rockers increvables, le Retour de la Revanche

Iggy, 69 ans 

@IggyPop sur Twitter
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Après Keith Richards, Paul McCartney, Neil Young, the Boss and so on, voici 7 nouvelles rocks stars increvables pour nous consoler de celles qui nous ont quitté…

C’est toujours pareil, avec les listes. Mettez sept noms, il se trouvera toujours un lecteur pour commenter que « celui-là compte pas », et que « tu as oublié celui-ci ». Avec en sous texte, pour le sujet qui nous occupait la semaine passée, qui se voulait consolatrice après la mort de Prince, la sempiternelle polémique autour de qui est rock, et qui ne l’est pas.

Au sein de la Grande Loge Souveraine des Rockers Increvables, en voilà sept autres qui, Dieu nous vienne en aide, remuent encore. 

1 Pete Townshend (& Roger Daltrey), génération immortelle

A leur dernier passage par Paris, lorsqu’ils fêtaient l’an dernier « 50 ans de carrière », le Très Respectable Pete, qui mouline toujours le manche mais depuis des lustres ne saute plus tel le cabri, annonça dans un sourire non dupe que « oui, ils allaient bien chanter My Generation », sommet d’impertinence où le chanteur proclame « j’espère crever avant d’être vieux ». 

Dans ce rôle, l’également increvable Roger Daltrey hurla le morceau, fougue intacte, voix parfaite, on se demande encore lequel des deux faisait le plus juvénile. Voilà 50 ans qu’on le répète : ces deux-là ne sont pas des types « normaux ». 

2 John Fogerty revival

Il a joué dans la catégorie Meilleur groupe de rock du monde, le temps de trois ou quatre albums envoyés en moins de deux ans. Trop de gens ignorent aujourd’hui jusqu’à l’existence de ce nom, Creedence Clearwater Revival. La carrière de John Fogerty, parolier, chanteur et guitariste virtuose, fut ensuite freinée par d’absurdes contraintes juridiques lui interdisant de sortir des disques pendant plus de dix ans. 

Depuis son come-back, il soutient le candidat démocrate lors des campagnes présidentielles, vient taper le bœuf, souvent avec Springsteen, dont il est à l’évidence un des inspirateurs. Le vieux revisite aujourd’hui ses « plus grands tubes » avec des gars des jeunes générations. Celui-là en valait bien d’autres, notamment pour ce titre envoyé avec les Foo Fighters.

Mais accompagné par Springsteen et sa clique (voir vidéo plus haut), le morceau vaut également son pesant de choucroute. 

3 Iggy Pop, crooner increvable

L’iguane est un autre rescapé de l’Enfer. La reformation des Stooges en a laissé plus d’un sur le carreau, mais lui trépigne encore, on dirait même de plus en plus, pas le moindre gramme de graisse sur les abdos, il pourrait doubler Cristiano Ronaldo dans les scènes dangereuses. Ces passages scéniques vous laissent les oreilles en purée. Lui en redemande. 

Bien plus cultivé qu’on l’eut supposé, il sait aussi jouer dans la catégorie crooners, et on l’a entendu sur un disque reprendre du Georges Brassens. Quiconque l’eut envisagé en 1969, année où sortait le premier album des Stooges, mérite une place d’honneur au Panthéon des Oracles, juste à droite de Madame Soleil.

4 Van Morrison, stakhanoviste romantique

Pour certains, il est la plus grande soul « blanche »… s’il faut absolument faire la distinction. Van The Man n’arrête jamais. Il sort beaucoup d’albums, trop peut-être, tous n’ont pas la même flamboyance qu’autrefois. Ses participations régulières aux œuvres des magistraux Chieftains demeurent un bonheur pour tout amoureux de l’irish music. 

L’ancien chanteur des Them n’est plus rocker depuis longtemps, il cède même volontiers à la romance. Mais le mot a-t-il encore seulement un sens, en dehors de nos souvenirs émus ? Vous avez 4 heures, marge à gauche, l’orthographe et le style comptent pour cinq points.  

5 John Cale n’a pas toujours calé

Lou Reed est mort voilà deux ans. Que reste-t-il du légendaire (c’est comme ça qu’on dit, on ne saurait y couper) Velvet Underground ? Des expos, la batteuse Moe Tucker, désormais plus connue pour son soutien à l’ultra-conservateur Tea Party que pour son talent derrière les futs… L’éphémère Doug Yule, qui fabrique des violons. Et l’immense John Cale, violoniste, pianiste et chanteur aussi inclassable qu’à ses débuts. 

Génial producteur pour la crème du punk (Patti Smith, Les Modern Lovers),  il se fait de plus en plus rare, sa dernière prestation française était aux côtés de Patti S. à la fondation Cartier, chère à Alain-Dominique Perrin. 

John Cale reste ce rare mais sublime interprète de ce que d’aucuns considèrent un des dix joyaux de la chanson contemporaine les plus poignants, (qui ne fut pas écrit, comme le pensent les plus jeunes, par le regretté Jeff Buckley, même si on ne prête qu’aux riches…, mais bien par un autre vieillard, Leonard Cohen. Et dieu sait que cela ne nous rajeunit guère) 

6 Clap clap pour Clapton

Hormis celle de Roy Orbison, tragique à un point qui frise l’indécence, on ne voit guère que l’histoire de Clapton pour faire autant pleurer dans les chaumières. Enfance en souffrance (celle qu’on lui présentait comme sa grande sœur, était sa mère en réalité), célébrité foudroyante, banalement suivie d’addictions multiples et variées ; retours et rechutes, le point culminant demeurant celle tragique, de son enfant, tombé d’un 53e étage. Le drame lui inspira le bouleversant Tears in Heaven. 

Du Rock, Clapton est le Phénix que rien ne terrasse. Et pour clore ce panorama, mettons fin à la rumeur lui prêtant sur le net cette réponse, à la question « quel effet cela fait-il d’être le plus grand guitariste de tous les temps… « Je n’en sais rien, demandez à Prince ». De quoi faire sursauter les maniaques ; car la question fut en réalité posée à Jimi Hendrix, qui avait répondu « Demandez plutôt à Rory Gallagher ». 

7 Et celui que vous voudrez !

Mick Jagger qui court toujours comme un lapin, ou Charlie Watts, impassible métronome stonien. Jimi Page, plus âgé que Robert Plant. Ray Davies, génie des Kinks, ou Brian Wilson, méphisto des Beach Boys… 

Dites-vous aussi que Lennon aurait 76 ans cette année, et que ça non plus, ne nous rajeunit guère. Le rock aussi, est une façon d’avancer vers la mort, et vieillir le seul moyen de ne pas mourir jeune. Je le soulignais récemment à des amis, « chaque fois que je monte au Père Lachaise, ça finit par des cendres ». 

Terminons alors avec Pete Seeger, qui n’est plus là, mais qui tint bon la rampe jusqu’à 95 ans, et enregistra comme dernier titre le sublime Forever Young de Dylan, qui n’invite à rien d’autre qu’à l’éternelle jeunesse. 

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