7 séries de SCIENCE FICTION qui nous annoncent le PIRE !
Signe des temps, de plus en plus de séries du monde entier nous proposent une vision sombre, voire totalement apocalyptique de notre futur proche, très proche. Quelles sont les plus incontournables de ces séries et que nous disent-elles de nos peurs et des risques que nous faisons planer sur les générations futures ?
1 | La série The Handmaid’s Tale / La Servante Ecarlate : un futur misogyne |
C’est LA série incontournable du moment. Dans un futur proche, la fertilité des femmes a tellement baissé que les naissances se font de plus en plus rares. Aux Etats-Unis un ordre moral ultra-orthodoxe prend le pouvoir par le force et part à la chasse aux femmes les plus fertiles. Placées dans des camps, elles sont battues, humiliées pour être préparées à ce qui les attend ensuite. Car une fois sorties, elles sont placées chez des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants. A intervalle régulier le mari tente de les mettre enceinte, sous le regard de leurs femmes qui assistent à ces ébats comme on assiste à un cérémonial religieux.
Adaptée de l’œuvre de Margaret Atwood, cette série (dont la première saison est disponible en VOD) est devenue une référence majeure pour les féministes, américaines notamment. Etre libre de disposer de son corps, de sa sexualité, de ses mouvements, cette série épouse les inquiétudes de nombreuses femmes à travers le monde qui doivent se battre contre un ordre moral violent, un patriarcat qui n’a pas dit son dernier mot.
Entre la montée du conservatisme partout dans le monde et une fertilité qui va nécessairement se ralentir avec le temps, ne peut-on pas craindre que Margaret Atwood ait vu juste ?
2 | La série The Rain : vers un monde sans eau ? |
Cette série danoise imagine l’apparition d’un virus mortel qui se manifeste sous la forme des pluies violentes qui vont rapidement faire disparaitre toute forme de vie…ou presque. Pendant 6 ans, une sœur et un frère vivent reclus dans un bunker où leur père les a enfermés pour les mettre à l’abri de ce virus dont il connaissait l’existence. Un groupe de jeunes adultes les y délogera dans l’espoir de faire main basse sur leurs provisions. Hélas, il ne reste plus rien et il faudra s’allier pour tenter de survivre.
Seul espoir possible, retrouver ce père qui en sait beaucoup sur les raisons de cette apocalypse et qui travaille au sein d’une organisation qui semble être la seule à pouvoir protéger ce petit groupe de résistants.
La série imagine un avenir sombre pour notre planète, entre catastrophe écologique et dérives sectaires, l’un n’allant souvent pas sans l’autre. Quelques jours après le vote sur l’interdiction du glyphosate, on peut en effet se demander si l’être humain ne met pas tout en œuvre pour que la planète ne se retourne contre lui.
3 | La série 3% : la confiscation des richesses à son paroxysme |
Dans cette autre série dystopique, nous voilà plongés dans un monde où riches et pauvres vivent dans des mondes totalement hermétiques. La population mondiale, qui représente 97% de l’humanité, vit dans une immense favela et tente de survivre malgré la violence et toutes sortes de privations. Les riches, petit groupe de privilégiés qui ne sont que 3%, vivent sur « l’autre rive », sorte de paradis dont on ne sait finalement que très peu de choses. Chaque année, les plus jeunes peuvent intégrer un programme qui leur permettra, s’ils réussissent un test appelé « Processus », de quitter la favela pour l’autre rive. Mais ce n’est qu’aux termes d’épreuves dont la difficulté va crescendo qu’ils pourront espérer accéder à un monde meilleur…celui de l’autre rive.
Quand on sait que 82% des richesses créées dans le monde ont bénéficié à 42 multimilliardaires, soit 1% des plus riches, on se dit que finalement cette série n’est pas très loin de la réalité. Alors que la répartition des richesses à travers le monde inquiète de plus en plus, 3% envisage le pire des scenarii : une vie décente pour quelques-uns, la paupérisation pour tous.
4 | La série Here and Now : l’Amérique en déliquescence |
Evénement dans l’univers des séries : Allan Ball, le créateur de l’immense « Six Feet Under», revient avec une fresque familiale ancrée dans une Amérique plus névrosée que jamais. Holly Hunter et Tim Robbins forment un couple qui se veut à tout prix progressiste. Pour fonder une famille, ils ont choisi d’adopter des enfants venus des quatre coins du monde. L’un d’eux, Ramon, est victime de visions étranges. Il voit le chiffre 11 partout et c’est par lui que la menace d’une apocalypse prochaine se fait plus pressante à chaque épisode. A mesure que ses visions se font plus menaçantes, la famille modèle se délite sur fond de racisme ordinaire et de crise existentielle.
Une vision très sombre de notre époque, du délitement d’un occident qui n’arrive plus à trouver de sens.
Chaque personnage de la série représente un mal du siècle : le culte de la performance, la difficulté à trouver sa place dans un monde majoritairement blanc, l’impossibilité de trouver un sens à sa vie et, en toile de fonds, une apocalypse aussi bien physique que morale. Une façon de nous dire que nos sociétés courent inévitablement à leur perte ?
5 | La série Dark : le futur n’échappe pas au passé |
Injustement méconnue, cette série allemande produite par Netflix imagine un futur sombre directement liés aux erreurs et aux atrocités du passé. Kaléidoscopique et extrêmement complexe, Dark tisse plusieurs fils narratifs sur trois époques distinctes mais intimement liées. Tout commence par la disparition d’un enfant de 12 ans en pleine forêt, dans la petite ville de Winden. Cet épisode va alors faire ressurgir des traumatismes du passé, et de nombreuses autres disparitions d’enfants qui semblent se produire tous les 33 ans.
Sorte de Stranger Things métaphysique, en beaucoup plus noir, Dark n’hésite pas à convoquer les fantômes d’un passé allemand comme pour nous rappeler que quoi l’on fasse, l’on n’échappe jamais totalement à notre passé.
Cette série envisage notre futur à l’aune du concept de l’éternel recommencement, une vision finalement assez pessimiste de l’histoire qui ne laisse aucune place au changement. L’être humain est-il condamné à répéter ses erreurs du passé ?
6 | La série Real Humans : les dangers de l’intelligence artificielle |
Même si cette série suédoise n’est pas récente, son sujet l’est toujours autant. Encore une fois nous voici plongés dans un monde très proche du notre dont la particularité est de s’être doté de robots en tous points conformes à l’être humain Ces robots seraient capables de nous libérer de certaines tâches, souvent les plus répétitives, mais pas uniquement. Se pose alors la question du maintien de l’emploi, bien sûr, mais aussi de la place de ces robots dans notre société. Doit-on leur donner des droits ? Peut-on les aimer ? Ne représentent-ils pas une menace pour l’humanité toute entière ?
Au moment où l’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres, on se dit que cette série, qui a été diffusée pour la 1e fois en 2012, avait vu juste.
A trop vouloir utiliser les robots et l’intelligence artificielle ne risque-t-on de creuser encore plus les inégalités en privant une partie des gens d’un emploi ? Et à trop vouloir humaniser les robots ne risque-t-on pas de ne plus pouvoir discerner le vrai du faux ?
7 | La série Westworld : les limites et les dangers de la société du spectacle ? |
La série Westworld tire son nom d’un parc d’attraction imaginaire, sorte de burning man version conquête de l’Ouest, dont tous les employés sont des robots, programmés pour donner l’illusion de se replonger quelques siècles en arrière mais surtout dévolus aux vices et sévices des riches clients du parc prêts à payer des fortunes pour faire subir aux robots les pires atrocités. Sauf que ces derniers vont finir par se rebeller contre leurs bourreaux.
Comme nombre d’œuvrees peuplées de robots, des romans d’Isaac Asimov à la susnommée Real Humans, cette série métaphysique d’HBO s’interroge sur leur possible humanité mais questionne aussi et surtout nos pulsions, nos désirs les plus inavouables.
Les robots atteindront-ils un jour ce niveau de réalisme ? Il semble que oui si l’on en croit le roboticien Rodolphe Gelin, interrogé par 20minutes sur cette possibilité. Il va donc falloir se préparer à vivre avec des robots en tous points conformes, physiquement aux êtres humains et mesurer tous les risques que cela comporte.
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