Emmanuel Macron, meilleur Président de la Vème République ?

Oui, hein, qui a été meilleur ? Lorsqu’on pose cette question, on obtient un long silence. Hmm… Mitterrand ? Sarkozy ? Jacquot le Chirac ? Pom pom pom pi dou ? VGE « Môssieu’, Madam’? »… Désolé, même De Gaulle ne tient pas la comparaison. Car, en dépit de ses qualités de chef, il pouvait se montrer obtus, borné, cassant.

Bien sûr, chacun des présidents précités avait des qualités indéniables. Mitterrand que j’ai eu la chance de rencontrer (en compagnie du savoureux Jack Lang) demeure l’as de trèfle au niveau de la culture, avec quelque chose qui tenait du personnage de roman. Chirac a  énormément d’humanité et c’est dans les petits détails discrets que l’on a pu voir qu’il y avait du grand homme en lui. Giscard que j’ai également croisé est brillant, un lutin haut sur pattes avec un côté primesautier, badin badin. Quand à Nicolas, il a plutôt bien géré la crise bancaire de 2008 et on lui sait gré d’avoir donné naissance aux auto-entrepreneurs.  Je sais, bien des gens qui lisent cela vont pousser des cris car la politique a tendance à réduire leur capacité de jugement et à annihiler la tolérance d’autres idées que les leurs.

Bon, je ne cite pas Hollande dans la liste car, à part quelques irréductibles la plupart de nos concitoyens s’accordent à penser qu’il a été l’anomalie n°1 du lot. Une sorte de chou-fleur égaré dans un jeu de quilles. Que faisait-il au juste à l’Elysée ? Faut qu’on m’explique. Qu’il se console : il demeurera longtemps dans le Livre des Records. Comme le plus impopulaire de tous les temps.

Revenons à nos moutons : personne donc, n’arrive à citer un président qui ait été mieux que Macron. Donc, CQFD.

A ce propos, j’ai une anecdote amusante. Lorsque j’ai posé cette question à quelqu’un qui n’aime pas Emmanuel Macron, à savoir qui avait été mieux, il n’a pas répondu. Il a juste dit : ‘Je ne suis pas d’accord !’…

De tous les arguments entendus, c’est celui m’a laissé le plus interloqué. 

De tous temps, une majorité de Français a râlé contre le président en place. C’est amusant de voir aujourd’hui le "culte" dont peut faire preuve François Mitterrand, alors que lors de ses septennats, il était honni par une majorité de gens. Ce n’est pas nouveau. J’ai toujours entendu des gens se plaindre. De Chirac, de Sarko, de Giscard… Il y a tout un pan de la population qui n’est jamais content du pouvoir. Sans doute ont-ils de bonnes raisons, mais il y a aussi une grande dose de point de vue personnel là. Franchement, si Méluche, si la blonde décolorée ou si Snoopy avaient été élus, qui oserait affirmer avec certitude qu’il serait satisfait aujourd’hui ?

Ainsi donc, quel que soit le Président, il y a une partie de la France qui râle, et une autre plutôt contente. Pas de souci. En général, ce ne sont pas les mêmes.

Seulement voilà. Quelle est la France qui est contente en ce moment ? Elle est composée d’entrepreneurs, d’artistes, d’indépendants, de créatifs, d’investisseurs. De jeunes ou moins jeunes qui montent des start-ups. D’innovateurs. Pour cette France là, Emmanuel Macron tient du miracle. Il donne un espoir, une vision, une ouverture. Quand les gens de Google ou de Facebook débarquent pour clamer qu’ils vont créer des emplois chez nous, parce que la France, désormais, ça ‘groove’, on est fiers. Yeah babe !

On ne pensait même pas qu’un type de cette trempe surgirait un jour.  Ça rappelle un peu la pub de Sony : "Vous en aviez rêvé, Sony l’a fait !"

Donc chacun son tour. Pour la première fois, nous avons un Président qui est en harmonie avec une certaine vision des choses. Hier, vous avez peut-être eu un Président en phase avec la vôtre. Ou peut-être l’aurez-vous demain. Donc laissez-nous savourer ce moment.

Avant la Présidentielle, un jour, je me suis entretenu avec un ami, plutôt conservateur pour savoir ce qu’il pensait de Macron. Je m’attendais à ce qu’il m’en dise pis que pendre. Or, il m’a alors expliqué pourquoi il avait du respect pour lui en me disant ceci : ‘"Je connais quelqu’un avec un projet qu’il n’avait jamais pu faire aboutir sous les précédents quinquennats. Lorsqu’il a contacté Macron – alors Ministre de l’Economie – il a pris son projet au sérieux et l’a fait avancer."

Respect. Voilà une façon d’opérer comme on aime.

Je sais que certains conspirationnistes, certains fans de candidats baroques (dont un qui me rappelle furieusement Shrek) vous proposent un itinéraire pré-mâché, prêt à consommer.

Si Macron a été élu, selon eux, c’est parce qu’un cercle restreint de grands patrons à la Xavier Niel et de banquiers auraient tenu une réunion secrète – quelle chance, ces gens en ont été informés ! – et auraient décidé de faire élire le jeune homme. C’est un coup monté. Les "médias" sont de mèche. Non pas Spirou ni Modes et Travaux, mais Libé, BFM et consorts. Ah, j’oubliais les francs-maçons aussi.

Je ne sais s’il faut rire ou pleurer des élucubrations de ces ergoteurs de comptoir. Signe particulier : le préchi-précha de ces propagateurs de fiel est saupoudré de rumeurs et d’anecdotes impossibles à prouver.

Oui mais, si vous ne pensez pas comme eux, ils vous toisent. Avec un discours condescendant dans le style "Mon pauvre ami… Vous êtes en train de vous faire avoir en beauté. Si vous saviez…"

L’argument que j’adore, c’est quand ils ajoutent "Moi j’ai fait l’effort de chercher !" (comprenez sur Internet, sur certains sites où l’on vous dépeint moult complots pilotés par des reptiliens depuis la planète Mars). A chacun ses loisirs.

Difficile pour eux de supporter qu’un jeune homme, quasi inconnu 2 ans plus tôt, ait pu séduire une majorité de Français et se faire élire à 39 ans, record absolu qui le place même devant J. F. Kennedy. Ça n’est pas normal.

Désolé pour ces gens qui ne sont pas à même de voir ce qui est sous leurs yeux. Qu’un type hors du commun a accompli quelque chose de totalement hors du commun.

Ils devraient en être fiers, mais comme souvent, il faudra que 20 années se passent avant qu’ils ne réalisent qu’ils ont raté le coche. Ils sont constamment en retard sur leur époque et heureusement, pour eux, on a créé les livres d’Histoire.

Je connais même un type qui ne mérite pas d’être cité qui prétend que l’Europe, cette Europe que soutient Macron serait "fasciste". N’ayant peur de rien, il ose poster cela sur Facebook. Comment lui faire comprendre que si c’était le cas, il ne pourrait même pas poster ce qu’il poste. Doit-on prendre le temps d’argumenter avec ces olibrius ?

Que je sache, c’est une majorité de Français qui ont voté pour lui  - ceux qui se sont abstenus devraient avoir la décence de faire profil bas. Personne n’était dans l’isoloir pour forcer ceux qui auraient préféré fredonner « auprès de ma blonde » à mettre le bulletin Macron à la place.

Les mêmes prétendaient qu’ils n’auraient pas de majorité ? Raté. Les mêmes ont été bien surpris de voir qu’il parvenait à constituer un gouvernement avec des gens de droite, de gauche, de la société civile. Je ne dis pas que toute l’équipe me plaît mais franchement, Edouard Philippe, c’est du haut de gamme. Et Blanquer à l’éducation, coup de chapeau !

Désolé pour ceux que ces propos chagrinent. La prochaine fois, je vous parlerais d’un sujet plus consensuel comme les Rolling Stones. Ou le nouveau Madonna

S’il y a un trait appréciable chez Macron, c’est son côté "fighter’".

D’une certaine façon, le "gamer" (joueur de jeu vidéo) qui sommeille chez certains d’entre nous a trouvé là un ersatz de Jedi qui fait l’affaire.

La Marine lui fait un coup bas chez Whirlpool en s’exhibant devant les caméras et en ralliant les ouvriers à sa cause ? L’après-midi même, Emmanuel insiste auprès de ses conseillers qui lui sussurent de ne pas y aller. Non, mais, vous m’prenez un dégonflé ? Alors, il débarque, il affronte la foule, les cris, il s’empare d’un porte-voix et il leur tient tête, débat avec eux. Non seulement il ne fuit pas mais il adore contre-attaquer.

Même scène au Salon de l’Agriculture. Quelques "courageux" planqués dans la foule lancent leurs invectives, n’osant imaginer qu’il pourrait venir leur répliquer. Et bien, erreur de vue. Luke va au devant des stormtroopers, il les affronte, il échange des propos et ne s’en laisse pas conter.

Quand on lui a proposé de débattre avec Edwy Plenel et Bourdin, il a relevé le défi illico. Toujours prêt à batailler avec ses opposants. On dirait même qu’il en tire une félicité sans nom.

Et bien ce trait de caractère, il y en a que cela émoustille. Vas y Emmanuel. Mords-y l’œil !

Quand il parle du "gâchis de pognon", de certains qui sont "fainéants ou cyniques", une certaine partie de la population jubile. Car ce qui nous plaît, c’est qu’il dit les choses "cash", sans se réfugier derrière un discours mondain, feutré, artificiel. A relire ses punchines.

De surcroît, notre Près’ a le don de décorer son discours de mots pittoresques, comme lorsqu’il lâche à Mr Pernaut : "eh ! faudrait arrêter de dire des carabistouilles !". Bien joué ! Car en plus, c’est un littéraire qui tient les commandes. A propos, les carabistouilles, ça veut dire "balivernes", mais c’est plus joli, digne du Capitaine Haddock. Si Hergé était encore parmi nous, il nous en aurait fait une B.D. : Tintin va à l’Elysée.

Une autre citation à déguster pour les amateurs :

 « Il n’y aura pas d’examens en chocolat dans la République. »

La vie privée d’un Président ne devrait pas entrer en ligne de compte. Mais tout de même, quelle magnifique histoire que celle d’Emmanuel et Brigitte. Un amour qui fait fi des conventions.

Brigitte est formidable par sa bonne humeur, sa simplicité, sa jovialité. Une majorité de Français l’ont adopté car elle est telle quelle, sans chichi, nature comme du gingembre bio. Et l’on est heureux qu’elle soit à ses côté car on sent qu’elle offre à notre chef de cordée ce havre de paix, de tranquillité, de compréhension indispensable à un capitaine chaque jour confronté à mille situations complexes.

Avec Brigitte comme première dame, notre présidence actuelle une fois de plus surpasse toutes celles qui l’ont précédé, n’est-il pas ?

Qui a dit Bernadette ?

Tant pis si cela gêne certains mais, notre Président, nous en sommes fiers.  Chaque fois qu’il est à l’étranger, que ce soit avec Donald ou dans les méandres de l’Inde, nous avons le sentiment d’être représentés par un garçon séduisant, brillant, jeune. Notre John F. Kennedy à nous.

Oui, nous sommes fiers d’avoir ce jeune homme pour participer à des sommets internationaux, faire la Une de magazines étrangers et autres. Pourquoi s’empêcherait-on cette fierté ?

Oui je sais, je n’aurais pas dû m’autoriser cette 7ème raison car j’en vois qui vont sauter à pieds joints dans la bassine au risque d’éclabousser le tout-venant. Hein, vous voyez ? Il trouve que le Président a de l’allure. Il ose placer cela dans son inventaire des bons points !

Sifflons la fin de match. En premier lieu, j’ai voulu finir par une note légère, un divertimento pour fin de soirée. De vous à moi, je déteste les (ouvrez les guillemets) discussions (fermez les guillemets) politiques, car ce ne sont hélas, bien souvent, que des assauts d’idées arrêtées, rarement des échanges constructifs et respectueux. Donc, rideau. On va jouer à autre chose.

Juste un dernier mot pour tous ceux qui ont lu cette chronique avec la désagréable sensation qu’on leur rebroussait la pilosité.

Je vais vous faire une affirmation à laquelle vous ne pourrez être que d’accord !…

« Emmanuel Macron est le meilleur président Français du monde »