Les 7 choses à faire (ou ne pas faire) dans votre jardin en octobre

Pour les tomates, c'est toujours très bien. D'accord, elles sont souvent tachées et fendues, mais tout à fait bonnes, que ce soit en salade ou en sauce. J'ai redécouvert il n'y a pas si longtemps l'arôme de la grosse tomate pelée après passage à l'eau bouillante (c'est le fait de peler qui change tout !), puis coupée en fines tranches servies sur une assiette avec un bon filet d'huile d'olive et du sel demi-gros sortant du moulin. Un régal !

Pour les haricots verts, vous récoltez encore un kg tous les deux jours. En super jardinier, vous avez en effet semé tous les dix jours depuis début mai (cf. rubrique juillet), avec un dernier semis le 12/13 août. Il y en aura jusqu'au 15 octobre sans problème. Les haricots grains sont ramassés ou le seront très bientôt.

Pour les aubergines, poivrons et piments, c'est variable : pas mal de plants ne se sont pas remis de la trop grande chaleur. La piperade va rester pour moi un plat d'exception.

Et pour qui ? Pour les cèpes ! On vient de m'apporter les premiers (2 octobre). Magnifiques grâce à une bonne pluie sur une terre chaude. Et bien sûr, en automne, tout foyer gascon se doit d'avoir à la maison du persil et de l'ail.

Au jardin, le persil reprend du poil de la bête et il va durer presque tout l'hiver. Quand vous en avez beaucoup, coupez en une partie et congelez ! Il garde tout son arôme.

Soyez d'abord paresseux. Attendez qu'il y ait eu une ou deux fortes pluies : la pluie  travaille pour vous en redonnant à la terre de la souplesse.  Et au fur et à mesure qu'une plate bande existante se libère (de ses légumes !), vous allez la reconstruire.  Vous commencez par arracher la mauvaise herbe à la main et à l'aide du croc à jardin, sauf bien sûr si votre terrain est très sableux. 

Puis vous cassez la terre. Au choix : croc à jardin, houe, serfouette, grelinette si vous l'avez quand même achetée (cf. rubrique mars). C'est ensuite le moment de remonter la terre en tirant tout ce qu'on peut avec la houe à partir des allées. Surélever les plates bandes est en effet  indispensable en terrains limoneux et argileux : cela éloigne les légumes de l'humidité et permet un travail de plus en plus léger et fin. Je pratique à une hauteur de 25 cm mais 40 cm seraient très bien. 

Vous épandez ensuite votre fumier et/ou votre compost et vous l'incorporez à la terre. Enfin vous recouvrez de paille et/ou de feuilles, afin de conserver de la chaleur et de la vie animale en surface pendant l'hiver.

Attention ! Ne faites rien si la terre est détrempée car vous allez tasser votre sol et éventuellement contribuer à former de gros blocs de terre difficiles ensuite à casser.

Les bons jardiniers sont d'accord : il faut nourrir (ou amender) le sol à l'automne. Mais ou trouver du fumier ?  Acheter ? Voler ? Échanger ? Acheter sans doute mais peut-être pas en jardinerie à cause du prix ou alors un peu. 

Des agriculteurs ou apparentés en proposent en livraison camion...pourquoi pas sachant qu'on n'a pas forcément de garantie sur l'origine. Et c'est encore des sous ! 

Voler, oui mais à qui ? En centre ville, ce n'est pas évident ! De mon côté, je prends du crottin de cheval chez ma cousine et du fumier de chèvre chez un éleveur, en échange de confit et de gâteaux. D'accord, je suis en milieu rural ! Mais pourquoi ne pas organiser une sortie à la campagne en emportant des gros sacs poubelle. Il faut trouver des éleveurs qui auraient trop de fumier (?) ou demander à des centres équestres. On peut aussi ramasser les cacas de pigeons ou d'hirondelles, ou passer derrière la garde républicaine. C'est du pur !

Mais il en manquera toujours et un bon moyen est de mélanger le fumier avec des feuilles, de la paille, de tout et de rien, jusqu'à doubler le volume. On construit cela par couches, façon pierre tombale, on arrose et on couvre d'un plastique. En fait c'est un compost sans composteur. On peut ainsi incorporer du fumier directement à l'automne et réaliser en même temps ce compost qui sera épandu en mars/avril en prévision des plantations exigeantes en fumure : tomates, aubergine, poivron...

Les blettes n'arrêtent pas de pousser et de repousser au jardin (6° coupe chez nous). Et voici la recette des pascades aveyronnaises, à partir des feuilles fraîches ou rangées au congélateur. Préparez une pâte à crêpes épaisse (150 gr de farine / 2 œufs / un peu de lait). Faites revenir beaucoup d'oignons coupés petit. Coupez les feuilles de blettes très petit et ajoutez les dans la poêle si elles sortent du congélateur ou direct dans la pâte à crêpes. 

On peut aussi ajouter du persil et de la ciboulette. Les oignons rejoignent la pâte et vous mélangez. Faites cuire à la poêle par petits paquets plats dans l'huile bouillante comme pour des frites. Posez sur du papier absorbant. Attention ! Ne pas saler la préparation. Chacun trempera sa  pascade cuite dans du sel. C'est meilleur ! Servez  tiède. Une fois de plus, préparation longue et salissante mais très bon marché, et les amis adorent.

On peut encore semer début octobre de la mâche et des épinards. Et pourquoi pas un engrais vert, type blé /vesces ou avoine/vesces. Vous le couperez en début de printemps pour l'incorporer au sol.

Essayez de nouveau de ne pas acheter au dernier moment en magasin. Commandez sur catalogue, à la Ferme de Sainte Marthe par exemple, en choisissant des variétés bien adaptées à votre terrain et au climat. Et quoi ? Bulbes d'oignons jaunes et blancs, ail ; pois et fèves aussi mais pour le sud ouest et le sud.