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7 punchlines de Jacques Chirac à méditer

Savoir Par Eric Le Braz 29 novembre 2017

7 punchlines de Jacques Chirac à méditer

On ne sait pas ce qu'il lui a dit ce jour-là, mais on a repéré quelques autres répliques qui valent le détour.

BFMTV
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Il avait l’art de la répartie et pas seulement pour débiter de grasses plaisanteries. Nous avons sélectionné 7 citations qui pourraient bien vous servir dans votre vie perso et pro,  même si vous ne faites pas de politique…

Il aurait pu faire du cinéma. On l’imagine acteur bien sûr, mais c’est en dialoguiste qu’il aurait pu exceller. Quelques unes de ses plus célèbres répliques semblent digne d’un film d’Audiard : "J'apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse", "Moi, je ne vois pas tout le temps la main de Mitterrand dans la culotte de ma sœur" « Vous savez, on greffe des foies, on greffe des reins, on greffe tout, sauf des couilles parce que l'on manque de donneur », cette dernière punchline buzze incroyablement sur les réseaux sociaux depuis son hospitalisation… et last but not least : "Qu'est ce qu'elle veut cette ménagère mes couilles sur un plateau..."à propos de la charmante Maggie Thatcher. 

Il serait pourtant dommage de limiter la pensée chiraquienne à quelques saillies bien senties, mais de comptoir. Les œuvres complètes de Jacques Chirac recèlent aussi quelques pépites sur l’art de diriger que nous avons décortiqué avec le coach Pierre Blanc-Sahnoun.

1 Jacques Chirac : Un chef, c’est fait pour cheffer

Toute la conception du management de Chirac tient dans cette déclaration au Fig Mag en 1992, alors qu’il était maire de Paris. C’est une phrase tautologique et gaulliste, parfaitement adaptée au pouvoir politique, notamment pour diriger un parti aux tendances bonapartistes. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy ne se prive pas de la citer. Jean-François Copé pareil, quand il dirigeait l’UMP en pleine tempête

En (grande) entreprise, c’est certes souvent plus compliqué à appliquer : « Aujourd’hui, les chefs ne cheffent plus, ils transmettent les instructions des actionnaires" explique Pierre Blanc-Sahnoun...

2 Jacques Chirac : Il ne faut pas blesser une bête : on la caresse ou on la tue.

Pour Pierre Blanc-Sahnoun, il ne faut pas juger cette déclaration à l’aune d’un moralisme erroné, car blesser quelqu’un, c’est blessant : « Tuer un adversaire évite de l’humilier publiquement. Il est plus sain, lors d’une prise de pouvoir au sein d’une entreprise ou d’un service, de se séparer des anciens collaborateurs avec lesquels cela se passe mal plutôt que d’entretenir une situation délétère ».

Il reste que cette citation terriblement pragmatique est aussi le conseil réaliste d’un éternel ministre de l’agriculture. Notre président sympa est d’abord un tueur. Il a réussi à éliminer tous ces adversaires dans sa famille politique : Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Philippe Séguin, Michel Noir, Edouard Balladur… Seul Sarko lui a survécu. Et pourtant, il avait bien tenté de l’achever : “Celui-là il faut lui marcher dessus: d'abord il ne comprend que ça et en plus il paraît que ça porte bonheur.” 

3 Jacques Chirac : Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.

Phrase admirable d’un homme très porté sur la métaphore testiculaire.  C’est une formule qu’il resservait, paraît-il, fréquemment quand quelqu’un l’ennuyait. Remarquons en passant que cette expression est passée dans le langage courant.

Notons aussi, qu’au delà de l’aspect vulgaire et méprisant de ce trait cinglant, on peut relever dans cette philosophie stoïque un penchant pour le détachement zen, cher à ce grand nipponophile.

Plus prosaïquement, c’est bien ce genre de phrases qui contribua à son extraordinaire popularité pour Pierre Blanc-Sahnoun: « Les gens l’aiment bien car ils s’en souviennent a postériori comme d’un bon gars un peu glandeur et un peu cavaleur qui aime la sieste et la Corona. Il a réussi à faire oublier le Facho Chirac des années 70 ! Quels que soient ses écarts, les Français ont beaucoup pardonné à ce vieux bandit. Comme on absout le vieil oncle égrillard qui anime les soirées familiales arrosées... »   

4 Jacques Chirac : Les moyens ne sont jamais adéquats quand le but est mal défini.

Une phrase tirée de son best seller La France pour tous, son livre programme de la présidentielle de 1995. On est loin des saillies salaces. La formule est inspirante pour Pierre-Blanc Sahnoun : « C’est une phrase que les dirigeants pourraient méditer. Le but aujourd’hui est clair, enrichir les actionnaires, mais caché. On habille cette vérité triviale de sens et de développement durable… Des moyens bien inappropriés pour un but qu’on ne veut pas définir ».

5 Jacques Chirac : Les grands décisions ne peuvent être prises contre un peuple.

Saint-Just ? Danton ? Jaurès ? Non du Chirac pur sucre lors du 400e anniversaire de l’Edit de Nantes en 1998. « C’est le seul président de gauche que nous ayons eu, s’amuse Pierre Blanc-Sahnoun. Cette citation est une vraie phrase de gauche. Mélenchon pourrait la prononcer. Bon, Marine aussi... »

La citation peut aussi être sujette à d’autres interprétations. Chirac qui est progressivement devenu un vieux sage pragmatique et rusé, a toujours su reculer quand la rue se dressait contre lui...

6 Jacques Chirac : Le pouvoir ne se partage pas

Et pourtant Chirac a longtemps délégué. Il en a même fait une devise : “Si on a pris le soin de bien s’entourer, le collaborateur responsable prend 99 fois sur 100 la décision que vous auriez souhaitée, voire, de temps à autre, une décision meilleure.”. On a bien vu, avec Juppé ou Villepin premiers ministres, qu’il savait laisser le pouvoir aux autres… quitte à ce qu’ils se plantent.

Dominique de Villepin est pour le coup, un vrai cas d’école. Chirac l’a délégué à l’ONU où il fut remarquable… mais il a fini par le désavouer. Jacques Chirac est d’abord un Pompidou boy qui se souvenait que Mai 68 avait été réglé par son mentor quand celui-ci a fini par céder face aux syndicats…

Mais ce faux roi fainéant n’a jamais délégué l’essentiel : son pouvoir de décision. Au final, c’est lui qui tranche. « Chirac a raison, au sommet, on est seul, commente Pierre Blanc-Sahnoun. Et pourtant, on vit dans une démocratie. Mais dans l’entreprise, on est encore plus seul car l’entreprise n’est pas une démocratie.  C’est une dictature au profit de l’actionnaire ».

7 Jacques Chirac : Le pessimisme ouvre la voie à tous les renoncements.

Un vrai programme de vie pour Pierre Blanc-Sahnoun : « Le pessimisme est une attitude à la mode, presque une posture. Chirac a toujours voulu s’attaquer à cette névrose si française ». 

Cette citation est encore tirée d’une France pour tous. Quand il publie ce livre, Chirac est à terre, trahi par les siens, moqué par le microcosme médiatique, il dit pourtant à ses deniers grognards quelques punchlines qui motivent les morts : « Les amis c'est vous. Les courtisans dépendent de fonctions et de sondages » ou encore, citant Jean Guitton « Être dans le vent c'est avoir un destin de feuilles mortes ». Mais son mantra est toujours lié au renoncement. Dès son premier discours de la campagne de 95, en visant Balladur il pointe et tire : « Je suis venu dire aux Français qu'il est temps de renoncer au renoncement ».

Ce sera en fait le président de l’immobilisme mais sa vie fut un modèle de volonté…

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