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7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Inspirer Par Laurent Gayard 29 mai 2019

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Lunettes de réalité augmentée MagicLeap

viva technology
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Lancé en 2016 par le magazine Les Echos et l’entreprise Publicis, le salon Viva Technologie a à nouveau investi le parc des expositions de la Porte de Versailles, attirant plus de 124 000 visiteurs et des milliers d'entreprises représentant 125 pays différents. 7x7 résume les sept tendances et innovations marquantes de cette édition.

Viva Technology, le rendez-vous mondial des startups et de l’innovation, a relevé le défi de faire encore mieux que l’année précédente. Grâce à l’ajout d’un second hall et l’utilisation du Dôme de Paris comme scène principale, l’événement a pu accueillir plus de 124 000 visiteurs pendant les 3 jours du salon, soit une hausse de 24%.  Ils ont pu rencontrer et initier des collaborations avec les 13 000  startups présentes, 3 300 investisseurs et des milliers de dirigeants, ainsi que 2 500 journalistes venus du monde entier. 

Taxis volants, véhicules autonomes, trottinettes, scooters électriques : les nouvelles mobilités étaient très présentes, avec les innovations de Renault, Volkswagen, Valeo, Bosh, HPE, Jaguar, le nouveau concept car de Citroën, et de belles startups dans le Mobility Park sponsorisé par Engie : Aeromobil, HoverTaxi, Ascendance Flight et Hyperpoland.

Parmi les autres incontournables : les robots Anymal, Antbot (CNRS), Twiice et Da Vinci dans le Robot Park sponsorisé par EDF, le drone de reconnaissance Delair dans le AI Park sponsorisé par Intel, des expériences de réalité virtuelle immersives et spectaculaires tels que PSG Arcade VR avec MK2 ou Blacklight Eclipse dans le Oracle XR Park, des innovations au service de la préservation de l’environnement avec Etree, Omnifow ou Hexagro dans le GreenTech Park.

Petit tour d'horizon avec 7x7.

1 VivaTech 2019 : La star du salon, Jack Ma

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Jack Ma

flickr

Les personnalités et les chefs d'État ont défilé sur la grande scène du « dôme » qui accueillait les conférences les plus prestigieuses. Emmanuel Macron, bien sûr, qui a tâché jeudi de rassurer les spectateurs et invités l'interrogeant sur les vives tensions commerciales entre Washington et Pékin, Justin Trudeau, premier ministre du Canada, John Kerry, ancien secrétaire d'État de Barack Obama, mais aussi Ginni Rometty, PDG d'IBM, Ken Hu, président de Huawei ou l'ex-champion d'échec Garry Kasparov, ambassadeur de la firme Avast. 

Tous ont été néanmoins éclipsés par la véritable star de l'édition 2019, Jack Ma, président du géant Alibaba. L'entrepreneur chinois a été interviewé pendant plus d'une heure par Maurice Lévy, ancien président du directoire de Publicis, et a capté l'attention des médias et participants du forum, faisant même passer au second plan l'intervention d'Emmanuel Macron qui l'avait précédé. Le patron d'Alibaba n'a pas cherché, au contraire du président français, à inscrire sa démarche dans une philosophie nationale ou continentale

Jack Ma a rappelé les débuts modestes d'Alibaba et a fait usage de la parabole pour dérouler un discours assez consensuel mais émaillé de formules chocs dont se sont délectés les médias. « Les machines n'ont pas de rêve, les êtres humains, oui ! On a besoin de rêves pour construire le futur. » Entre Steve Jobs et Isaac Asimov, Jack Ma a su en une heure s'imposer comme le sympathique gourou du développement personnel high tech. A en juger par un stand de taille assez modeste, l'entreprise Alibaba n'avait pourtant pas surinvesti dans Vivatech, laissant son charismatique patron s'acquitter avec efficacité de la partie relations publiques.

2 VivaTech 2019 : Les start-ups d'Afrique à l'honneur

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Incubateur Cinolu

Laurent Gayard

Les organisateurs de Vivatech avaient tenu cette année à accorder une place spéciale aux femmes. Pour autant, si les femmes d'affaires, présidentes d'entreprises et chercheuses ne manquaient pas, c'est plus visiblement l'Afrique qui tenait une place à part cette année au salon. 

Paradoxalement, si l'Afrique était l'invité d'honneur de Vivatech 2018, l'édition 2019 a accueilli bien  plus de pays de ce continent, avec des entreprises rwandaises, congolaises, sénégalaises ou ivoiriennes dont le pays était pour la première fois représenté à Vivatech, grâce aux concours lancés par les entreprises Total, Sanofi ou Vinci afin de sélectionner quelques start-ups prometteuses et les accueillir dans leurs espaces de présentation. 

Le Sénégal et le Rwanda en particulier étaient particulièrement bien représentés, 53 start-ups sénégalaises, oeuvrant majoritairement dans le domaine de l'éducation, du e-commerce ou de la fintech s'étaient installées durant trois jours dans le parc des expositions. Invités sur la grande scène du dôme avec le président du Rwanda, Paul Kagamé, Macky Sall, président du Sénégal, a fixé ses objectifs : porter la contribution du numérique dans le PIB sénégalais à 10 % à l'horizon 2025. A côté du Sénégal, la République Démocratique du Congo était représentée notamment par l'incubateur de talent CINOLU, lancé il y a trois ans et basé à Lubumbashi, avec pour objectif de favoriser le développement de projets et entreprises innovantes dans le domaine de la santé, des smart cities ou de la fintech.

Pour le moment, CINOLU compte 128 membres et assure l'accompagnement d'une trentaine de start-ups et son équipe espère en faire un véritable carrefour économique et technologique en Afrique. D'autres projets ont pour objet de répondre très pragmatiquement aux besoins concrets d'une population encore largement confrontée aux problématiques du sous-développement sur le continent. 

Bayseddo.com est une plate-forme d'investissements et une bourse d'achats en ligne afin de faciliter les financements et les échanges dans le domaine agricole. 

Teliman, société malienne, veut développer et sécuriser en devenant, pourquoi pas, le über africain du moto-taxi. 

Enfin, Arnold Leon Mugagga, à la tête de ZetuAfrica, une start-up ougandaise, a pour ambition de répondre au problème de 90 millions d'écoliers africains qui n'ont ni fournitures scolaires, ni salle de classe, en développant le Seatpack, un sac à dos se transformant en siège et en bureau individuel. 

Pour toutes ses entreprises, la question de l'extension de la couverture internet en Afrique est capitale. Elle permet d'offrir des solutions de financement alternative pour un continent dont la population est encore majoritairement dépourvue de comptes bancaires. Le patron de Teliman rappelle ainsi qu'avec moins de 10 % de la population disposant d'un compte bancaire au Mali, le développement du numérique n'est pas seulement une question d' « embrasser la modernité et le futur », des phrases que l'on entend beaucoup dans la bouche des différents intervenants des conférences Vivatech, c'est une opportunité très réelle de faire face à des problèmes extrêmement concrets. 

Pour toutes ces start-ups et ces entrepreneurs, l'exemple à suivre est en tout cas celui de Jumia, équivalent d'Amazon et première « licorne » africaine qui vient tout juste de réussir son entrée en bourse.

3 VivaTech 2019 : Les David et Goliath du web

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Ambiance générale à Viva Technology

Viva technology

On ne pouvait pas les éviter. Les géants américains du numérique étaient bien sûr largement représentés à Vivatech. 


Google jouait la carte de la proximité rassurante, avec un stand conçu en forme de jolie maisonnette présentant les mille et une merveilles de la cuisine intelligente ou de la reconnaissance faciale et vocale appliquée à l'environnement domestique grâce à l'assistant Google.


Facebook faisait à peu près la même chose, le stand de présentation aménagé lui aussi à la manière d'un intérieur accueillant surplombé par une bannière un peu plus monolithique. 

Situé non loin de l'imposante maisonnette de Google, son modeste concurrent français, le moteur de recherche Qwant, a su néanmoins largement tirer son épingle du jeu et planter une (petite) banderille dans le dos de Google. Alors que les sociétés oeuvrant dans la cybersécurité et la sécurisation des données abondaient sur le salon, le stand de Qwant était peut-être le seul à présenter en détail la manière dont les données des utilisateurs des outils numériques et réseaux sociaux peuvent être captés et monnayées à leur insu. « De telles données peuvent ensuite être utilisées pour vous présenter des informations ou des contre-informations, vous refuser ou vous autoriser des services, réattribuer des privilèges, vous proposer différents prix ou établir vos droits », prévient-on sur le stand de Qwant, qui place au cœur de sa philosophie la protection des données de l'utilisateur. Mais l'équipe qui développe le moteur de recherche français a d'autres ambitions. « Nous avons besoin d'outils numériques souverains en France et en Europe. Les États-Unis ont Google, la Chine a Baidu, la Russie a Yandex. Et la France ? », argumente Tristan Nitot, vice-président de Qwant et auteur de surveillance://, paru en 2016 aux éditions C&F, qui a rejoint l'équipe de Qwant en 2018. Le petit Qwant français deviendra-t-il grand ? Il se développe en tout cas rapidement. En septembre 2018, Qwant devenait partenaire du navigateur Brave, lancé par Brendan Eich, l'un des fondateurs historiques de Mozilla. Et à l'occasion du salon Vivatech 2019, Qwant a frappé un grand coup en annonçant la mise en place d'un partenariat avec l'entreprise Microsoft. Chacun des deux peut espérer en retirer un bénéfice certain. Pour l'équipe de Qwant, c'est la promesse de se voir proposer comme moteur de recherche par défaut aux côtés de Bing, le moteur de recherche développé par Microsoft. Quant à la firme américaine, c'est la possibilité de tacler son grand concurrent Google en donnant un coup de pouce au petit David français contre le Goliath américain.

4 VivaTech 2019 : Blockchain et cryptomonnaies

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Bitcoin

pixabay

Le terme blockchain a été le terme « le plus surestimé de l'année 2018 » selon une étude publiée par l'agence MediaPost. Pourtant on continuait à voir la blockchain un peu partout au salon Vivatech. Tandis que Google et Facebook vantaient les mérites et les multiples applications de l'Intelligence Artificielle, la firme IBM dédiait elle une partie de son stand d'exposition aux possibilités offertes par la 'chaîne de blocs', cette technologie popularisée par le protocole Bitcoin, qui consiste à pouvoir répliquer et mettre à jour simultanément de multiples copies d'un répertoire d'information sur n'importe quel réseau.


IBM se lance ainsi dans les smart contracts, ces contrats à exécution automatique qui garantissent l'exécution et l'enregistrement des clauses d'un contrat en se basant sur une chaîne de blocs, technologie supposément parfaitement transparente puisque personne n'est censé contrôler l'exécution de contrats basés sur une blockchain, hormis l'algorithme qui gère cette blockchain. 

D'autres gros acteurs du secteur, comme le singapourien VeChain, étaient présents au salon. VeChain propose, depuis 2015, des outils permettant d'améliorer pour les producteurs et consommateurs la traçabilité des marchandises. L'entreprise connaît depuis quatre ans une croissance notable qui lui permet de bénéficier d'une capitalisation de 395 millions d'euros et d'opérer à partir de Singapour, du Luxembourg, de Tokyo, Shanghai, Paris, Hong-Kong et San Francisco. Néanmoins, si la blockchain a toujours la côte, les cryptomonnaies n'avaient pas aussi bonne presse à Vivatech 2019.

Après « l'hiver crypto » de 2018, Bitcoin, Ethereum et consorts sont à nouveau dans une phase ascendante mais le scepticisme semble rester de mise. Face à Michael Gronager, représentant de Chainanalysis, Guy-Philippe Goldstein, consultant et auteur de thrillers technologiques d'assez bonne facture (Babel Minute Zéro et Sept jours avant la nuit, édités chez Gallimard), n'y va pas par quatre chemins pour dire tout le mal qu'il pense des cryptomonnaies. La 'spéculation pour tous' autorisée aujourd'hui par les cryptomonnaies est selon lui une hérésie dangereuse car la spéculation est une affaire trop sérieuse pour être laissée à qui que ce soit d'autre que des économistes. La preuve ? En 2007, le fait d'avoir laissé les gens faire n'importe quoi avec les prêts immobiliers a mené à une crise économique mondiale et la crise économique a mené à Trump. Donc aujourd'hui le bitcoin nous amène tout droit au fascisme car quand les gens seront furieux d'avoir perdu leur argent ils se jetteront dans les bras du populisme. CQFD.

5 VivaTech 2019 : Robots, voitures volantes et taxicopter

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Aeromobile

Viva technology

Un salon des hautes technologies sans voitures volantes, c'est un peu comme un repas sans dessert ou Instagram sans selfie. Alors on ne sait toujours pas si les promesses faites d'année en année se réaliseront un jour et si les prototypes en plexiglas seront capables de transporter un jour des cadres stressés ou des détectives ombrageux au-dessus d'immenses archologies urbaines à la Blade Runner mais ça fait toujours plaisir de voir le "Hover Taxi" ou l' "Aeromobil" exposés dans toute leur splendeur sur leur stand. Et même si l'Aeromobil coûte 1 500 000 $ pièce et nécessite un garage adapté pour ranger ce monstre de six mètres – ailes repliées – c'est toujours sympathique de contempler ces jolis et coûteux gadgets dans leur improbable magnificence. 

Vivatech n'est pas avare non plus en matière de robots et l'on retrouve sur de nombreux stands Pepper, commercialisé depuis 2014 par la société japonaise Softbanks Robotics. Pepper est un petit robot humanoïde d'un mètre vingt aux yeux tendres capable d'identifier le langage corporel de ses interlocuteurs pour y adapter le sien. Il est aujourd'hui employé par de nombreuses sociétés et pour de multiples usages : accueil du public, accompagnement des personnes âgées dans les maisons de retraites, tâches éducatives et même assistant scientifique, Pepper est capable de faire beaucoup de choses. Les robots ont, comme l'an passé, envahi le salon Vivatech.


TwinsHeel, « drône terrestre automatisé » monté sur roues construit par la société Soben, basée dans le Lot, fait un peu penser au robot R2D2 dans La Guerre des Étoiles. Il est capable de porter une charge de 40 kg tout en se déplaçant de manière autonome. 


ANYmal, développé par la société zurichoise Anybotics, se déplace lui sur ses quatre jambes, le rendant à peu près tout terrain et capable d'effectuer des tâches d'inspection et de contrôle dans des secteurs industriels à risques, de seconder des équipes de secouristes ou d'explorer et cartographier différents types d'environnements. 

Sur le stand EDF, le robot chirurgical Da Vinci mobilise aussi l'attention des curieux. Il est capable quant à lui de recoudre un grain de raisin entaillé et équipe déjà des blocs opératoires pour exécuter diverses opérations chirurgicales.

6 VivaTech 2019 : Il n'y a pas que les robots dans la vie... il y a aussi le foot

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Partie de football pilotée par le cerveau

mentalista.fr

La société Mentalista a décidé de prouver que le football était définitivement un sport cérébral. Spécialisée dans « l’interaction cerveau-environnement », Mentalista développe un algorithme capable d’analyser les images mentales produites par le cerveau humain et issues du cortex visuel. Ces images sont matérialisées par des impulsions électriques qui permettent dès lors de programmer une action sur un objet connecté. En l’occurrence, et comme il en était fait la démonstration au salon...un ballon de foot électronique, capable de rouler sur lui même de manière autonome...ou presque puisque ses mouvements sont contrôlés par des joueurs ayant revêtu des casques dotés d'électrodes capables de traduire leur encéphalogramme en impulsions électriques afin de diriger la balle vers de petites cages de but. 

On n'en est pas encore à la coupe du monde de football mental mais la démonstration a pour but de montrer les avancées de la recherche en matière de connection entre corps et machine. Et à en juger par les mouvements du ballon de Mentalistafoot, les progrès vont bon train en la matière. Cependant, c'est sans doute la start-up Immersion 4, soutenue par le Lab Techno de la SNCF, qui propose l'un des projets les plus intéressants sur l'ensemble du salon en imaginant de remplacer les systèmes actuels de ventilation ou les dissipateurs thermiques par un fluide diélectrique dans lequel sont plongés les composants informatiques pour leur éviter de surchauffer. Une innovation qui peut s'avérer extrêmement utile afin d'équiper les centres de gestion de données de ce système de refroidissement qui limite la consommation d'énergie, la production de chaleur et l'émission de Co2. A l'ère du Big Data et de l'omniprésence des algorithmes nécessitant toujours plus de puissance de calcul, la solution proposée par Immersion 4 a de quoi séduire. Et puisque l'on évoquait précédemment les cryptomonnaies, on peut imaginer également que le principe serait susceptible d'intéresser les « fermes de minage » de Bitcoin et autres monnaies virtuelles, afin de limiter leur consommation d'énergie et l'énorme production de chaleur qu'elles entraînent.

7 VivaTech 2019 : En voiture Simone...

7 belles découvertes au salon Viva Technology 2019

Trotinette Simone

simone

Le visiteur pas encore complètement exténué par les deux ou trois jours passés à arpenter le salon Vivatech et peu emballé par un long trajet de retour en métro pouvait se diriger vers le stand de Simone, la trottinette la plus compacte au monde, conçue par Steven Pingon et Rémy Montagne, deux ingénieurs basés à Valenciennes. Pliée, Simone n'est pas plus grande qu'une feuille au format A4, ni plus épaisse qu'une ramette de papier et pèse trois petits kilos. Elle est intégralement fabriquée à partir d'éléments produits grâce à une imprimante 3D. 

Reste que le coût de Simone peut être encore un peu dissuasif. A 299 € l'unité, la clientèle visée est celle d'amoureux de la trottinette dotés de moyens conséquents. Toutefois, le passage à la production à grande échelle pourrait permettre de diminuer largement le prix de vente et de viser un public élargi, assurent les concepteurs de Simone qui se préparent à présenter leur invention au concours Lépine en mai prochain.

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