7 causes à l'ORIGINE de l'augmentation des ALLERGIES
C'est le sujet d'un film de Véronique Berthonneau réalisé en collaboration avec le Dr Pierrick Hordé, allergologue, Allergies planétaires, à qui la faute ? (à voir à la fin de l'article). Parce qu'elle est sympa, elle nous a fait un résumé, avant de nous lister les solutions. En 7 points bien sûr.
Vous en êtes à votre septième mouchoir en papier de la matinée et pourtant rien ne vous chagrine ? La cause se trouve peut-être bien au fond de votre lit, votre assiette ou votre jardin : acariens, pollens, animaux, insectes, moisissures, aliments, médicaments, cosmétiques, plantes… tout est susceptible de vous faire pleurer, moucher, gratter et même mourir étouffé.
20 millions de personnes seraient touchées en France, pas vous ? L’allergie est classée 4e maladie chronique mondiale par l'OMS qui estime que d’ici à 2050 une personne sur deux sera allergique dans le monde. Pourquoi une telle épidémie ?Les réponses sont multiples pour une maladie qui "s'attrape" dès notre naissance...
1 | Allergies : Trop d'hygiène, pas assez de plaisir |
La théorie hygiéniste est l’explication « originelle » la plus probable : notre système immunitaire s’éduque dès les premiers jours de la vie. Lors d’une naissance par césarienne, la peau des bébés n’est pas en contact avec les microbes de la paroi vaginale, ni aux milliards de microbes provenant de l’intestin de la mère lors de l’accouchement. Ce qui manque à la construction de son système immunitaire.
Les bébés nés par voie naturelle développent moins d’allergies. Et pourtant, la pratique de la césarienne s’étend dans le monde pour atteindre près de 20% des accouchements. Le Brésil est le numéro un mondial, avec plus de la moitié des bébés nés par césarienne. Bref, quand il y a trop d'hygiène... y a moins de plaisir.
2 | Allergies : Trop d'antibiotiques |
Plus notre système immunitaire doit combattre les microbes, moins il réagit aux éléments normalement inoffensifs comme des pollens. Les enfants Amish, qui ne prennent ni antibiotique ni vaccin, sont dix fois moins allergiques que les autres enfants. A force de privilégier un monde aseptisé, nous avons écarté non seulement les mauvais microbes, ce qui a permis de réduire la mortalité, mais aussi les bons microbes nécessaires à notre équilibre biologique.
Faute de devenir Amish, il importe de refaire ami-amish avec les microbes présents dans les étables ou contenus dans le lait cru qui stimulent le système immunitaire des enfants et les protègent des allergies.
3 | Allergies : Trop de latex sur nos bananes |
On n’est pas allergique à tout, mais quand on réagit à une substance on peut réagir à une autre. L’organisme peut confondre des protéines qui se ressemblent : il n’est pas rare d’être allergique à la fois à un pollen et à un aliment (bouleau /pomme, pêche poire) ; à deux aliments distincts (oeuf/volaille ou vin à cause de la lyzozyme produit à partir d’oeuf) ; à deux pollens différents (bouleau/olivier, noisetier) ; mais aussi aux acariens et aux crevettes ; et même au latex et à la banane. C’est ce qu’on appelle les allergies croisées.
Et une personne allergique peut développer un eczéma ou un urticaire juste par un baiser : il lui suffit d’avoir embrassé une personne ayant mangé un aliment auquel on est allergique, comme une pomme. Quelle idée d'embrasser les gens aussi !
4 | Allergies : Trop de parents croisés |
On connaissait les ligaments croisés. On connaissait aussi les croisés qui allaient faire la guerre en Terre sainte. Désolée de le dire mais le danger aujourd'hui, c'est le croisement des parents. Car l’allergie a aussi une origine génétique : on a plus de chance d’être allergique quand les deux parents le sont. Une autre manière d’expliquer que le nombre de personnes allergiques augmente.
Mais rien n’est inéluctable. On sait désormais que notre ADN seul ne contrôle pas tout. L’expression de nos gênes peut être modifiée par nos modes de vie et nos comportements. Enfin, les parents, ça reste quand même les parents. Donc, essayons de les croiser le moins possible. Surtout quand on est adolescent-e.
5 | Allergies : Trop de cocktails climatiques |
Le changement climatique est aussi en cause : la pollution atmosphérique des villes provoque un cocktail explosif (diesel et dioxydes d’azote) fragilisant les voies respiratoires et modifiant la composition des pollens en les rendant plus agressifs.
Nous sommes aussi exposés à des périodes de pollinisation plus longues du fait du réchauffement. De nouvelles espèces allergisantes s’acclimatent à nos régions jusque là épargnées.
6 | Allergies : Trop de vie intérieure |
Attention, spoiler : on ne parle pas de philosophie ou de religion. Mais dans les pays industrialisés nous passons 80 % de notre temps à l’intérieur (habitat, écoles, lieux publics, bureaux et moyens de transports) où la pollution est tout aussi préoccupante qu’à l’extérieur à cause des acariens, moisissures et, surtout, en raison de tous les COV (Composants Organiques Volatils) que l’on respire.
Le formaldéhyde, un gaz très allergisant, est présent partout : dans les matériaux de construction comme dans les meubles. Gare au bricolage en utilisant colles, vernis, mousses, ou détergents. Le tabac, comme la pollution des villes n’est pas un allergène, mais aggrave la réaction allergique. Donc on ne bricole pas, encore moins la clope au bec. Et tant pis si ce meuble farci de formaldéhyde ne se monte pas tout seul !
Un film de Véronique Berthonneau en collaboration avec l'allergologue Pierrick Hordé, produit par Illégitime Défense pour France 5.
7 | Allergies : Trop de cahouètes |
Les changement de mode de production de produits alimentaires et cosmétiques jouent aussi un rôle dans l'exposition des allergies, car les procédés industriels ont recours à de nombreux composants allergènes cachés.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, si les conservateurs, colorants, antioxydants, agents de texture ou de goût peuvent être cancérogènes, ils provoquent peu d’allergies. Ce qui est incriminé, ce sont les changements alimentaires et l’utilisation généralisée de protéines allergènes dans les préparations comme l’arachide, le lupin ou le sésame.
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