7 choses à savoir sur le Service National Universel
Le service national universel, c’est parti… à petite vitesse ! Ni service militaire ni vrai service civique, on dirait bien que la montagne a accouché d’une souris !
Après avoir été suspendu, et non pas supprimé, Le service national reprend du service sous le nom de Service National Universel (SNU) et concerne les filles et les garçons âgés de 15 ans à 16 ans, après la classe de 3ème.
Toutefois pour des raisons de coûts budgétaires – on évoque 1,5 milliards d’euros par an - et d’organisation pratique très lourde, le service national universel se met en place progressivement et ne pourra être généralisé avant plusieurs années, vraisemblablement à l’horizon de 2023.
Actuellement, le recrutement se fait sur la base du volontariat pour une expérimentation dans certains départements.
1 | Service national universel : Est-ce le retour du service militaire ? |
Depuis de nombreuses année, l’armée française est une armée de métier de grande qualité, composée uniquement de jeunes recrues qui décident de faire de la défense de la nation leur métier dans l’une des trois armes de l’armée française : Terre, Air, Mer.
Le service national universel n’a pas de vocation militaire : les jeunes ne vont pas apprendre le maniement des armes, ni être envoyés sur les territoires d’opérations extérieures. Cependant, les jeunes ont l’obligation de porter un uniforme mais très différent de celui des militaires de carrière.
2 | Service national universel : Comment se porter volontaire ? |
A terme, le service national universel deviendra obligatoire pour les jeunes garçons et filles, âgés de 15 ans à 16 ans sans aucune possibilité d’être réformés. Actuellement, le service national universel accueille uniquement les jeunes qui se portent volontaires et résident dans l’un des treize départements pilotes.
On peut se porter candidat sur le site www.jeunes.gouv.fr lorsque la campagne de recrutement est ouverte. Pour ce premier semestre 2019, la campagne de recrutement est terminée, les jeunes dont la candidature a été retenue (2000 sur 4000 candidats) effectuent leur service national universel depuis le 16 juin 2019.
Les jeunes souhaitant s’engager doivent attendre le lancement de la prochaine campagne de recrutement dont on ignore si elle sera lancée à l’automne où s’il faut attendre l’an prochain.
3 | Service national universel : Quelle est la durée du SNU ? |
D’une durée obligatoire d’un mois, le service universel national se répartit en deux périodes : pendant les 2 premières semaines, les jeunes sont accueillis en hébergement collectif non pas dans des casernes mais dans des « maisonnées » de 10 personnes du même âge, de même sexe mais de milieux sociaux différents et sont encadrés par des personnes ayant suivi une formation spécifique. Durant cette première phase, les adolescents participent aux services du centre (les corvées !) et pratiquent des activités obligatoires : cours d’initiation au code de la route, secourisme, auto-défense, activités sportives, etc.
Les 2 semaines suivantes sont effectuées, de manière continue ou pas, dans une association, une maison de retraite, une brigade de sapeurs pompiers. A l’issue de ce mois de service obligatoire les jeunes qui le souhaitent peuvent signer un engagement de trois mois minimum à un an pour les missions de défense nationale, d’accompagnement des personnes ou de service civique.
4 | Service national universel : Est-ce que je peux le faire à proximité de mon domicile ? |
Non, le service national universel ne peut jamais être suivi dans le département de résidence du jeune. Vous serez nécessairement envoyé dans un centre SNU en dehors de votre département de résidence. Les frais de déplacement sont payés par l’Etat. Vous êtes logés, nourris, blanchis mais il n’est pas prévu d’indemnité ou de rémunération durant cette période.
5 | Service national universel : Peut-on préparer le permis de conduire gratuitement ? |
Eh, non. La chose avait semble-t-il, été envisagée mais à l’arrivée la proposition faite aux jeunes est beaucoup plus modeste. Une classe d’âge, c’est à dire les jeunes ayant entre 15 ans et 16 ans, cela représente environ 600 000 jeunes gens et jeunes filles par an. Offrir chaque année, la préparation du permis de conduire à autant de candidats aurait provoqué un énorme manque à gagner pour les établissements d’auto-école qui risquaient de péricliter sans oublier un coût financier gigantesque pour l’Etat. Pendant les 2 premières semaines du séjour en centre SNU, il sera proposé aux jeunes l’accès à une plateforme de préparation au code de la route, et la gratuité de la première inscription au code de la route.
6 | Service national universel : Remplace-t-il le service civique et la journée défense et citoyenneté ? |
Non. Le code du Service national prévoit que toute personne doit entre son 16ème et 25ème anniversaire faire une démarche de recensement auprès de la mairie de son lieu de domicile. Ultérieurement, en principe avant ses 18 ans, le jeune reçoit une convocation pour se rendre dans un centre de l’armée pour y passer une journée au cours de laquelle on lui délivrera certaines informations.
Le service civique, qui rencontre un grand succès mérité, n’a rien à avoir avec le service universel national. L’engagement de service civique est une décision volontaire d’effectuer une mission de six mois à un an dans une activité d’intérêt général parmi les neuf domaines fixés par la loi comme prioritaires : santé, solidarité, intervention d’urgence etc. Il faut noter que les services publics (greffe des tribunaux, conseils départementaux …) sont nombreux à proposer des missions de service civique, tout comme les associations et fondations caritatives. Outre que vous vous faites une expérience professionnel dans un environnement bienveillant, cerise sur le gâteau, le service civique vous permet d’encaisser une indemnité mensuelle d’environ 473 € exonérée d’impôt sur le revenu.
7 | Service national universel : A quoi sert-il ? |
Voulu par le Président Macron, le service national universel a pour objectif notamment de garantir un brassage social et d’accompagner les adolescents dans la construction de leur parcours personnel et professionnel. N’est-ce pas pourtant là le rôle de l’école ?
A part peut-être pour les jeunes en rupture de scolarité, on ne voit pas ce qu’apporteront ces deux semaines en hébergement collectif. Cela valait-il la peine d’engager une dépense d’environ 1,5 milliards d’euros par an pris sur le budget de l’Etat qui aurait pu bénéficier plus efficacement à d’autres services publics (hôpitaux, universités…) ? La question mérite vraiment réflexion.
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