7 idées en or à Lorient (et à l’île de Groix)
Un séjour à Lorient, c’est un idée en or. Au programme : la Base Lorient et son quartier branché, la Cité de la Voile Eric Tabarly, le Festival Interceltique sans oublier sa charmante voisine, l’île de Groix.
Après bien des périples aux quatre coins de la France (et du monde), j’adore découvrir des destinations inattendues. Je peux respirer, flâner sans me cogner à des Parisiens tous les cent mètres. La Bretagne sud et la Trinité-sur-mer ? Carnac et ses dolmens ? Quiberon et sa thalasso ? Franchement, c’est top mais, cela se présente plutôt comme un week-end BCBG.
Alors que Lorient, ça m’interpelle. Je n’y ai jamais mis les pieds. Quelles sont les pépites de cette cité morbihannaise détruite à 90 % pendant la seconde guerre mondiale ?
Je me laisse surprendre par La Base Lorient, l’ancienne base de sous-marins allemands transformée en un quartier branché, la Cité de la Voile Eric Tabarly et ses formules 1 des courses au grand large. Nuits blanches pendant le Festival Interceltique, je reprends des forces à l’île de Groix.
1 | Hamburger au homard |
Sitôt sortie de la toute nouvelle gare de Lorient qui a des allures de paquebot, c’est le dépaysement immédiat, à 5 km du centre-ville. A Larmor-plage, les pieds dans l’eau, lunettes de soleil sur le bout du nez, je me suis installée à la terrasse de l’Hôtel des Mouettes.
C’est une ancienne épicerie-camping créée par la grand-mère de l’actuelle propriétaire. Je déguste un hamburger au homard, à l’allure un peu cramé. Mais pas cramé ! On le trouve là et pas ailleurs. A peine remise de ce festin, j’enfile une combinaison manches longues en néoprène (je suis frileuse) au Centre nautique de Kerguelen.
pour pratiquer une marche aquatique. L’eau à mi torse, j’avance à petits pas. Notre accompagnateur nous encourage : « C’est excellent pour la circulation du sang, la cellulite (je ne me sens pas concernée, na !) et lorsque vous progressez de 300 mètres, c’est l’équivalent de 4 km de marche sur terre. » A défaut d’avoir tourné dans Les Dames de la côte - une série télé avec Fanny Ardant et Francis Huster -, je joue les Dames Longe-côte. Un sport qui se développe sur les côtes de Bretagne 365 jours par an.
2 | La Cité de la Voile Eric Tabarly |
Cap sur La Cité de la Voile qui porte le nom d’Eric Tabarly, en hommage au navigateur disparu en mer d’Irlande. Trois de ses six mythiques Pen Duick furent construits dans un chantier naval de Lorient. Ici, je découvre le premier pôle européen de la course au large avec 12 équipes internationales. Unique en son genre en France, la Cité de la Voile est un espace à la fois ludique et pédagogique. Films, simulateur 4D, espace consacré à Eric Tabarly….
On m’oriente vers une salle projetant des images captées en haute mer à une vitesse de 30 nœuds. Je m’accroche à la barre, ballotée par les vagues, les embruns dans la figure, mais le pied marin ! Après avoir survécu à cette tempête virtuelle, je navigue, encore chancelante, vers une exposition consacrée aux nouvelles technologies qui font voler les voiliers sur les flots. Sur le bassin de navigation, je régate aux commandes d’un voilier téléguidé, me faisant distancier par un gamin de 12 ans. Lui est Breton, moi pas. Normal !
A l’extérieur, sont amarrées les formules 1 de la mer sur plus d’un kilomètre de pontons avec une vue somptueuse sur toute la rade. Séquence émotion : j’y admire le premier Pen Duick.
3 | La bannette de l’unijambier |
L’ancienne base de sous-marins allemands a été transformée en un quartier branché dénommée La Base Lorient. La jeunesse bretonne aime venir s’y divertir, se prélasser dans des transats face au port de plaisance. Nous sommes entourés de Bunkers dont le bloc K3 où nous plongeons dans l’histoire du plus grand complexe militaire en béton armé construit par le III ème Reich hors d’Allemagne.
Je pénètre dans Flore-S645, un sous-marin à la noire silhouette, désormais hors service. Dans une promiscuité suffocante, 54 sous-mariniers motivés par leur métier (et d’importantes primes), s’y entassaient. Au rythme des trois-huit, ils se relayaient dans des couchettes surnommées les « bannettes » car elles restaient toutes chaudes. La bannette de l’unijambier était réservée à une personne de petit gabarit… dans mon genre. On y dormait une jambe après l’autre. Sans façon, je ne vais pas pousser l’investigation jusqu’à y rester la nuit.
Immense privilège : un dîner nous a été préparé dans le compartiment des torpilles. Dans la cuisine de 2 m2, on s’active. Au menu, pâté Henaff et crème Mont blanc, comme au bon vieux temps. De quoi remonter le moral des troupes !
4 | Allez les Merlus ! |
Lorient Keroman est le premier port de pêche français en valeur (86,7 millions de chiffre d’affaires en 2016) devant Boulogne-sur-Mer (premier en tonnage). Aux Halles de Merville, je salue « les demoiselles », - les langoustines à la fraîcheur incomparable - dont Lorient s’est fait une spécialité. Mais les merlus sont les chouchous, ils abondent sur les étals. Ils ont détrôné le rouget girondin qui était l’emblème des joueurs de football du FC Lorient jusqu’en 1926. Allez les Merlus ! Tout récemment rétrogradés en deuxième division, ils ont besoin d’encouragements pour la nouvelle saison.
5 | Le chemin de Groix |
Qui voit Groix, voit sa joie ! 2 300 habitants à l’année, 25 000 l’été. Pour atteindre l’île de Groix, les 45 minutes de trajet, permettent d’admirer la rade de Lorient à partir de la mer. Mais ce jour-là, le 18 mai 2017, c’est le chemin de Groix. Nous sommes déroutés en raison de la présence d’Emmanuel Macron sur l’eau en même temps que nous ! L’Abeille Bourbon, le célèbre remorqueur de sauvetage basé à Brest, est aussi de la sortie. Les Groisillons et Groisillonnes ne sont pas du genre à se laisser impressionner par la visite du Président.
Arrivée à quai, saluée par les huîtriers pies, je me dirige vers un loueur de vélos face à la jolie battisse des anciennes douanes. J’opte pour un vélo électrique qui me permet de filer rapidement dans les terres jusqu’au bourg. Puis je longe le littoral, paysage de landes à bruyère et de falaises abruptes. Baignade dans l’eau transparente de la plage des Grands Sables, la plus grande plage convexe d’Europe.
A Port Tudy, Erwan Tonnerre, biologiste de formation et ostréiculteur, s’est lancé dans l’un des deux seuls élevages d’ormeaux existants en France. J’ai le privilège de goûter la chair délicate de celui que l’on appelle « l’aristocrate des coquillages », à 70 euros le kilo dans le commerce. Les Japonais en raffolent et le mangent en carpaccio.
6 | Le premier téléski nautique câblé du Morbihan |
Plusieurs tremplins sur le plan d’eau incitent les skieurs les plus casse-cou à faire des boucles et des variations acrobatiques. Le 1er téléski nautique câblé du Morbihan, le Waste Wake Park, a ouvert à Inzinzac-Lochrist, à 20 minutes de Lorient, en mai 2017. Plus besoin d’un pilote à l’avant d’un bateau pour faire du ski nautique. Un téléski relié à des câbles propulse les skieurs sur l’eau : c’est la version nautique du « tire-fesses » à la montagne. A environ 30 km/heure, les amateurs de glisse pratiquent le knee-board (la formule des débutants à genoux sur une planche), le ski nautique classique ou le wakeboard (assimilable au surf). Un tarif préférentiel est offert aux femmes (18 euros l’heure au lieu de 20 euros), car la gente féminine ne représente que 35 % de la clientèle.
Néanmoins, je ne suis pas candidate à un tour de piste, préférant discuter avec Franck Haroche, l’un des associés de cette petite entreprise innovante : « Nous avons été financés, en partie, via la plateforme de crowdfunding Ekosea, dédiée aux projets nautiques en lien avec l’écologie. Au démarrage, nous avons reçu 200 personnes par jour. Nous faisons des enterrements de vie de garçon. C’est plutôt bien parti ! ».
7 | Le FIL ou Festival Interceltique de Lorient |
Plus qu’un fil à la patte des habitants, le Festival Interceltique de Lorient (FIL) attire 700 000 personnes soit 10 fois plus que la population de l’agglomération, chaque année en août. J’y côtoie des amateurs – souvent éclairés, parfois allumés – de musiques et de cultures celtiques, mais aussi des touristes curieux qui viennent faire la fête. On joue, on danse, on boit, on rit, on fait des acrobaties. La ville est en feu, heureusement la mer n’est pas loin. Après le FIL, moi j’irai bien au FLI, le Festival Les Indisciplinés, un brin déjanté et plus confidentiel. Le magazine L’inattendu annonce : « Ce festival assume sa singularité et s’affranchit des clivages esthétiques sur une scène indépendante qui vise des valeurs artistiques élevées. » Rendez-vous du 2 au 13 novembre 2017 pour vérifier si cette réputation est méritée.
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