7 pistes révolutionnaires pour soigner le cancer
8 millions de personnes meurent chaque année du cancer dans le monde. Les chercheurs travaillent d'arrache-pied pour découvrir de nouveaux traitements. Certains sont particulièrement prometteurs.
384 442 nouveaux cas de cancer ont été recensés en France en 2015. Elle est la maladie la plus meurtrière du pays avec 150 000 décès en 2015. Mais la recherche avance. A l'occasion de la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (Asco) qui s'est tenue du 3 au 7 juin à Chicago, réunissant 30 000 spécialistes, voici 7 nouvelles pistes de traitement pour guérir le cancer.
1 | Une nouvelle molécule contre le cancer de la peau |
Elle s'appelle HA15. Cette nouvelle molécule mise au point par des chercheurs de l'Inserm est capable de réduire la viabilité des cellules du mélanome – un cancer de la peau – tout en épargnant les cellules saines. Si elle n'a été expérimentée que sur des prélèvements de peau, un essai clinique devrait débuter prochainement selon 20 Minutes. Cette molécule pourrait aussi être efficace pour les leucémies, le cancer du sein, du côlon, de la prostate et du pancréas.
2 | Un vaccin universel contre le cancer |
A l'Asco, les experts internationaux semblaient intéressés mais sceptiques, rapporte L'Usine Nouvelle. Est-ce parce que la création d'une sorte de "vaccin" capable de cibler tous types de cancer serait une véritable révolution ? Cela fait quatre ans que l'entreprise allemande BioNTech planche sur une technologie qui consiste à encapsuler des bribes génétiques de cellules cancéreuses au sein de nanoparticules de graisse introduites dans le système sanguin du malade par intraveineuse. L'objectif ? Réveiller le système immunitaire du malade pour lui permettre de reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses. Les premiers résultats, publiés dans Nature après expérimentation sur des souris et trois patients, semblent positifs.
3 | Empêcher les cellules cancéreuses de corriger leur ADN |
Notre organisme se répare en permanence car, chaque jour, nos cellules subissent des mutations. La correction des erreurs dans l'ADN est donc un processus vital. Les cellules cancéreuses, elles, se multiplient à toute vitesse, ce qui entraîne de nombreuses erreurs dans leur matériel génétique. Empêcher la correction de ces erreurs permettrait donc aux anomalies de s'accumuler. Ainsi, les cellules tumorales ne fonctionneraient plus correctement et mourraient.
C'est le constat du laboratoire AstraZeneca avec la molécule olaparib, qui empêche le fonctionnement de la voie de réparation dite PARP. L'essai clinique en cours a permis à 15 % des patientes touchées par un cancer des ovaires de survivre pendant cinq ans. "L'étude menée par AstraZeneca avec l'olaparib n'est pas la seule dans ce domaine des voies de réparations de l'ADN, il y a une cinquantaine d'essais en cours rien que sur les inhibiteurs de PARP", explique dans un article du Figaro Marie Dutreix, cancérologue à l'Institut Curie à Paris. Selon elle, cette technique a "un énorme potentiel" si elle est associée à des chimiothérapies.
4 | Des nanotechnologies qui détruisent les cellules cancéreuses de l'intérieur |
Des particules si petites qu'elles peuvent entrer dans le noyau de la cellule tumorale pour y libérer le médicament : c'est la promesse de chercheurs sino-américains qui ont utilisé la molécule médicamenteuse standard de la chimiothérapie couplée à un transporteur à l'échelle nanométrique.
Testé sur des souris atteintes d'un cancer du sein dont des métastases s'étaient développées au niveau des poumons, leur procédé semble fonctionner : la moitié d'entre elles étaient en rémission huit mois après le traitement, l'équivalent de 24 ans chez l'homme. Selon Sciences et Avenir, les essais cliniques chez l'homme devraient commencer en 2017.
Et la nanomédecine a un potentiel immense : avec la gamme NanoXray, la société française pionnière en la matière, Nanobiotix, travaille sur une optimisation de la radiothérapie grâce à des nanoparticules qui améliorent l'absorption des rayons X à l'intérieur des cellules cancéreuses.
5 | L'immunothérapie pour booster notre système de défense |
Les lymphocytes T sont les chevaliers de notre corps : ils nous défendent contre les attaques extérieures. Mais lorsque nous sommes atteints d'un cancer, les cellules tumorales prolifèrent au sein de notre organisme et désactivent ces lymphocytes T. Voilà pourquoi l'immunothérapie, qui consiste à renforcer le système de défense pour détruire les tumeurs, est une technique très prometteuse.
Essentiellement utilisée dans le cadre d'essais cliniques pour le moment, elle s'est révélée "efficaces dans le mélanome cutané, les cancers du poumon, certains cancer ORL de la tête et du coup et dans les cancers de la vessie", explique sur Francetvinfo.fr le Dr Olivier Lantz, spécialiste en immunologie à l'Institut Curie à Paris. L'un des essais cliniques présentés lors de l'Asco a ainsi montré que l'anticorps Tecentric de Genetech (filiale du laboratoire Roche), qui bloque le dispositif permettant aux cellules cancéreuses de leurrer les lymphocytes T, a permis de réduire des tumeurs avancées de la vessie chez un quart des 119 patients participants.
6 | Une enzyme en moins pour bloquer la progression du cancer du pancréas |
C'est par hasard que des chercheurs de l'Inserm ont fait cette découverte à propos du cancer du pancréas. "On croyait qu'enlever la CDA (cytidine désaminase) ne faisait qu'aider la chiomiothérapie. Mais, ce qui était totalament inattendu, c'est qu'en éliminant la CDA, on bloque la progression de la tumeur", explique l'un des scientifiques, Pierre Cordelier, à Europe 1. Une découverte qu'il faudra valider mais qui pourrait ouvrir la possibilité d'un nouveau traitement.
7 | Des escargots pour développer de nouveaux médicaments |
Les œufs des escargots de mer de la côte australienne contiennent une substance chimique puissante, étudiée depuis 2002 par des chercheurs de l'université de Wollongong. Celle-ci pourrait lutter contre des cancers résistants. En laboratoire, elle a pu détruire 100 % de cellules cancéreuses en seulement 48 heures. Les scientifiques réfléchissent à l'introduire dans des nanoparticules. Aucun essai clinique n'a pour l'instant été lancé, mais les chercheurs espèrent qu'un premier médicament sera disponible sur le marché d'ici 5 à 10 ans.
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