7 répercussions extrêmes du réchauffement climatique

Depuis 1993, les données satellites signalent que le niveau de la mer s’élève régulièrement.

Certains endroits de la planète sont cependant épargnés par ce phénomène, comme du côté de la mer Ionienne en Italie, où le niveau de la mer baisse. Mais les experts de la Nasa estiment inévitables une montée des océans d’au moins un mètre dans les 100 à 200 ans qui viennent.

Selon le dernier rapport spécial de l’ONU, une hausse de 43 centimètres environ d’ici à 2100 est à prévoir si le réchauffement est maintenu à 2°C. La hausse serait de l'ordre de 84 cm si le réchauffement se poursuit au niveau actuel.

Principaux facteurs de la montée des eaux, la fonte de la glace située sur les continents (glaciers et calottes polaires) et la dilatation thermique des océans. Sous l’effet de la chaleur, l’eau de la mer se dilate et occupe plus d’espace. C’est notamment le cas des régions proches de courants marins chauds, comme dans les îles du Pacifique.

Si des îles ont déjà été englouties à cause de l’élévation du niveau de la mer, une étude du CNRS révèle que 10.000 à 20.000 îles sont amenées à disparaitre avant la fin du siècle. Autre conséquence de l’augmentation du niveau de la mer, des villes construites sous le niveau de la mer, comme New York, Tokyo, Singapour ou Amsterdam, pourraient être submergées.

Katrina en 2005, Sandy en 2012, Haiyan en 2013, Irma en 2017, Dorian en 2019… Chaque année, une dizaine de cyclones provoquent d’énormes dégâts humains et matériels, notamment à cause des précipitations qu’ils déversent.

Selon Fabrice Chauvin, chercheur au centre de recherches météorologiques Météo France, la proportion de cyclones de catégorie 4 et 5*, les plus dévastateurs, aurait tendance à augmenter.

« On va donc voir, à l’avenir une augmentation du nombre des cyclones les plus intenses qui peuvent avoir des effets dévastateurs, une augmentation des pluies qui vont contribuer aux inondations et aux glissements de terrain, et une augmentation du niveau de la mer qui va accroître les dégâts liés aux inondations et aux vagues sur la côte ».

La recrudescence des canicules et des incendies à travers le monde fait partie des manifestations les plus évidentes du réchauffement de la planète, liée aux activités humaines.

Malgré une météo en dents de scie en France, l'été 2021 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique. La température moyenne de juin-juillet-août pour l'Europe a été supérieure de près de 1°C à la moyenne de 1991-2020.

Les pays méditerranéens ravagés par les incendies ont également connu des températures record. Le record de chaleur en Europe a été atteint près de Syracuse en Sicile avec une température de 48,8 °C enregistrée le 11 août 2021.

De l'autre côté de l'Atlantique, lors d’une canicule exceptionnelle qui a démarré fin juin, le Canada a battu son record absolu de température. Le mercure s’est élevé jusqu’à 49,6 °C á Lytton le 1^er juillet 2021.

A cause des températures en hausse, les méga-incendies sont de plus en plus fréquents et détruisent des régions entières.

L'été 2021 a été marqué par une série d'incendies gigantesques qui ont ravagé diverses régions dans le monde, notamment en Grèce, en Turquie, au Maroc, en Espagne, en Italie, en Californie, même en Sibérie et en Scandinavie ! Des milliers d'hectares de forêts ont été détruits.

L’institut européen Copernicus a indiqué mardi 21 septembre 2021 que les émissions de CO² liées à ces incendies ont atteint des niveaux records en juillet et en août : 1 258 mégatonnes de CO2 émissions en juillet, 1 384,6 mégatonnes de CO² en août.

Dans un rapport publié en novembre 2015, la Banque mondiale annonce que l’extrême pauvreté pourrait toucher plus de 100 millions de personnes si les objectifs de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas atteints.

Selon le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim : « Ce sont les plus démunis qui sont le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consiste à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions d’êtres humains ».

Selon les auteurs du rapport, une éventuelle augmentation de la pauvreté résulterait avant tout de facteurs agricoles. Le changement climatique pourrait réduire, à l’échelle mondiale, les rendements de culture dans une proportion pouvant aller jusqu’à 5 % en 2030 et 30 % en 2080. Après les problèmes agricoles, les facteurs les plus déterminants sont les effets de l’augmentation des températures sur la santé (hausse de l’incidence du paludisme et des cas de diarrhée et d’arrêt de croissance) et la productivité de la main-d’œuvre.

Le changement climatique est aussi une menace pour la sécurité alimentaire des populations. Selon l’ONU, près de 600 millions de personnes pourraient souffrir de malnutrition d’ici 2080.

« L'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la hausse des températures et du niveau des mers, ainsi que les inondations et les sécheresses ont un impact significatif sur le droit à l'alimentation », a déclaré la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Hilal Elver, dans un communiqué de presse.

Les rédacteurs de plus de 230 revues médicales ont publié un éditorial commun le 4 septembre 2021 affirmant qu’un réchauffement de 1,5°C aurait un impact irréversible sur la santé humaine.

« Au cours des 20 dernières années, la mortalité liée à la chaleur chez les personnes de plus de 65 ans a augmenté de plus de 50%. Les températures plus élevées ont entraîné une augmentation des cas de déshydratation et de problèmes rénaux, de tumeurs dermatologiques malignes, d'infections tropicales, de problèmes mentaux, de complications de grossesses, d'allergies et de mortalité, et de morbidité cardiovasculaire et pulmonaire», souligne l’éditorial.

Ces conséquences frappent encore plus durement les plus vulnérables, notamment les enfants, les populations plus âgées, les minorités ethniques, les communautés les plus pauvres et les personnes ayant des problèmes de santé sous-jacents.

On observe également une recrudescence des allergies. Selon Sophie Godin-Beekmann, directrice de recherche au CNRS,« la hausse des températures favorise la diffusion de végétaux allergènes, comme l’ambroisie ou le bouleau en Europe. (…) Les allergies sont plus fortes dans les villes polluées car les gens sont plus fragilisés. »

Selon une étude parue dans Biological Conservation, le risque d'extinction est élevé dans environ 300 lieux où la biodiversité est importante, sur terre et dans les océans, si les températures augmentent de plus de 3°C comparé à la période pré-industrielle.

Les espèces endémiques sauvages comme les léopards des neiges dans l’Himalaya, les marsouins du golfe de Californie, les lémuriens de Madagascar ou les éléphants de forêt d’Afrique sont vouées à disparaître si l’humanité ne réduit pas ses émissions de gaz à effet de serre, avertit cette étude.

Au total, plus de 90% des espèces endémiques terrestres et 95% des espèces marines seront touchées par le réchauffement climatique, annoncent les chercheurs. Sous les tropiques, les deux-tiers des espèces sont menacés d’extinction.

Selon l’Agence des Nations Unis pour les Réfugiés, les phénomènes climatiques ont provoqué en 2019 le déplacement de quelque 24,9 millions de personnes dans 140 pays.

En cas d’absence de politique ambitieuse en matière de lutte contre le réchauffement climatique, le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire en raison de catastrophes liées au climat pourrait doubler d'ici 2050, estime l’Agence.