Le périphérique parisien fête ses 50 ans... retour sur son histoire en 7 points !
Le boulevard périphérique parisien vient de fêter ses 50 ans. L’occasion de retracer l’histoire de l’axe routier le plus emprunté d’Europe.
Inauguré le 25 avril 1973 par le Premier ministre de l’époque, Pierre Messmer, le boulevard périphérique parisien vient de fêter son cinquantième anniversaire. C’est la route la plus fréquentée d'Europe, avec 1,1 million de véhicules qui l'empruntent chaque jour.
En 50 ans, une multitude de propositions pour le métamorphoser se sont succédées mais les idées n’ont pas abouti. Le principal changement a été, en 2014, la limitation de vitesse, à 70 km/h au lieu de 80 km/h.
Aujourd’hui, cet axe majeur de la circulation autour de la capitale, s'apprête à vivre sa plus grosse évolution.
Découvrez dans cet article 7 choses à savoir sur le « périph ».
1 | Le périph : inauguration le 25 avril 1973 |
Le 25 avril 1973, le Premier ministre Pierre Messmer inaugurait la dernière portion du boulevard périphérique entre la Porte Dauphine et la Porte d’Asnières à Paris.
À l’époque, l’objectif est d’« améliorer la circulation dans la région parisienne et en particulier aux limites de Paris », comme le déclarait Pierre Messmer, lors de son discours. Sur certaines sections du périphérique, dès maintenant, on enregistre plus de 160 000 passages de véhicules par jour. Et bientôt, on s’attend à enregistrer près de 200 000 passages. Ces passages ont allégé les boulevards des Maréchaux, où l’on peut circuler de façon presque normale. « C’est donc un succès du point de vue de la circulation.» se réjouissait le Premier ministre.
Le périph’ est construit en grande partie sur « l’enceinte de Thiers » créée sous Louis-Philippe Ier avec l’accord d’Adolphe Thiers, alors ministre des Affaires étrangères. Ces fortifications qui avaient été érigées dans les années 1840 se devaient de protéger Paris des armées étrangères.
2 | Le périph : 17 ans de travaux |
C’est dans les années 1930 que l’idée d’un « périph » est née.
L’objectif : désengorger les boulevards Maréchaux qui encerclent la capitale. Le premier coup de pioche du futur périphérique est donné en 1956 au sud de Paris. Le premier tronçon au sud de Paris, d'une longueur de 5 km est inauguré en 1960. Il est alors interdit de dépasser les 60 km/h. Un arrêté porte la limitation à 80 km/h en 1965.
L'ouverture des autres tronçons s'échelonne ensuite jusqu'à 1973 où la boucle est « enfin bouclée ».
Au total, le coût de ces infrastructures sera de deux millions de francs, ce qui représente aujourd’hui presque 2 milliards d’euros.
3 | Le périph : quelques chiffres |
Long de 35 kilomètres, le boulevard périphérique entoure la ville de Paris et la relie à la banlieue via 18 portes. Il couvre 140 hectares, ce qui représente près de 2 % de la surface totale de la capitale.
Le périphérique draine en moyenne 1,1 million de déplacements par jour, soit 3 % des trajets quotidiens en Ile-de-France. Le vendredi est le jour de le plus chargé de la semaine, avec 1,25 million de déplacements, suivi du mercredi. Le week-end, on constate 22,1 % de circulation en moins.
Selon la Mairie de Paris, la vitesse médiane sur le périphérique est de 50 km/h en journée, 30 à 45 km/h en heure de pointe et 60 km/h la nuit.La vitesse maximale autorisée sur le périphérique est passée de 80 à 70 km/heure en 2014. Celle-ci pourrait être abaissée de 70 à 50 km/h dès fin 2024, avec la mise en place de la voie dédiée au covoiturage et aux transports collectifs.
« L'une des possibilités, c'est qu'à l'activation des voies réservées, on passe l'ensemble du périphérique à 50 km/h », a expliqué François Wouts, le directeur de la voirie de la ville de Paris, lundi 17 avril lors du débat de lancement de la consultation sur ce projet.
L'autre option envisagée par la mairie est d'abaisser cette vitesse à 50 km/h uniquement « lorsque la voie dédiée est active ».
4 | Le périph : source de pollution et de nuisances sonores |
Conçu pour désengorger le centre-ville de Paris, le boulevard périphérique parisien est stigmatisé dès les années 1970 pour la pollution et les nuisances sonores qu’il génère.
À l’heure actuelle, la pollution est, sur certains tronçons, six fois supérieure aux seuils recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
En 2019, Laurence Goldgrab, alors présidente du groupe RGCI au Conseil de Paris et présidente de la mission sur le devenir du périphérique parisien, expliquait dans une interview à la Gazette des Communes : « La congestion de la circulation sur le périphérique parisien est quasi-permanente de 6 h 30 du matin à 21 h le soir. Cela entraîne une vitesse moyenne des véhicules de 35 km/h et par conséquent une importante pollution atmosphérique liée à leurs émanations de CO2 et de particules fines. Selon certains experts, bon nombre de maladies sont engendrées par la pollution, notamment les maladies pulmonaires. Entre 2010 et 2015, la pollution a été à l’origine de 43 % des cancers du poumon, mais aussi de maladies cardiaques ou d’Alzheimer. »
Le niveau sonore surpasse quant à lui les normes de l’Union européenne sur 90 % des tronçons.
5 | Le périph : vers une transformation profonde ? |
Les autorités ont récemment annoncé plusieurs projets visant à moderniser et améliorer le périphérique parisien.
En janvier dernier, lors d’une rencontre organisée par le club Ville hybride, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris, affirmait que la destruction du périphérique n’était pas à l’ordre du jour et que détruire cette autoroute urbaine était « un fantasme ».
Différentes pistes pour le reconstruire ont été évoquées, comme les revêtements antibruit, la végétalisation, la voie réservée aux usages collectifs, la couverture de certaines portions, le passage de 4 à 3 files… autant de projets qui sont au cœur des travaux de l'Atelier parisien d'urbanisme.
6 | Le périph : théâtre de scènes insolites |
En cinquante ans d'existence, le boulevard périphérique parisien a été le théâtre de nombreux événements, parfois insolites.
En 2010, huit poneys affolés, échappés du centre équestre de la Cartoucherie dans le bois de Vincennes, se sont retrouvés sur le périph. La même année, un couple bloquait la voie lors du cortège de son mariage.
On peut aussi citer, ce francilien, en 2018, qui avait décidé de faire le tour du périphérique parisien à pied pour dénoncer la pollution, ou cette femme, en 2012, qui a accouché d’une petite fille, à hauteur de la Porte de Bagnolet.
Parfois aussi, le périphérique est exceptionnellement fermé pour les besoins d’un tournage, comme lorsque Guillaume Canet et François Cluzet l’ont investi en 2005 pour le tournage d’une séquence du film « Ne le dis à personne ».
7 | Le périph : bientôt une voie dédiée au covoiturage ? |
Une consultation vient d’être lancée afin de savoir si les citoyens sont favorables à une voie dédiée au covoiturage et aux transports collectifs sur le périphérique parisien. Le projet est à l’initiative d’Anne Hidalgo, maire PS de la ville de Paris.
La Ville de Paris souhaite conserver la route créée pour les Jeux olympiques de Paris 2024 en la réservant au covoiturage, aux transports en commun et aux taxis. Le projet suscite déjà l'opposition de la région Ile-de-France, dont la présidente Valérie Pécresse a rappelé lors d'un débat à l'Hôtel de Ville qu'il n'était « pas possible de fermer une voie sur le périphérique (...) compte tenu du trafic ».
En 2021, l’élue avait déjà organisé une consultation en ligne montrant que 90 % des votants rejetaient l’idée d’une voie réservée.
Du 17 avril au 28 mai 2023, les Franciliens ainsi que les usagers et riverains du boulevard périphérique sont invités à donner leur avis sur la plateforme en ligne. Le vote concerne le choix des plages horaires, des catégories d’usagers ayant le droit d’emprunter cette voie réservée, de la limitation de vitesse, et des mesures d’accompagnement pour le covoiturage.
Sur son site, la ville de Paris annonce également l’organisation de deux webinaires thématiques les 10 mai et 23 mai 2023 à 19h.
Une réunion publique avait déjà été organisée le 17 avril à l’Hôtel de Ville.
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