Le(s) Métavers, 7 raisons de vous y préparer !

Une récente étude du Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisir a fait ressortir que 73% des Français ont joué à un jeu vidéo, ne serait-ce que de façon occasionnelle et que cette pratique, que beaucoup ont découvert durant les confinement de 2020 s’est perpétuée sur 2021.

Deux chiffres clés sont ressortis au passage :- 77 % des parents disent désormais jouer avec leurs enfants

- 61 % des sondés affirment que le jeu vidéo leur permet de créer du lien social et un tiers, notamment les plus jeunes, disent qu’il « se sentent appartenir à une communauté ».

Le lien social. Voilà le point essentiel. Nous sommes loin, très loin du temps où le jeu était une pratique solitaire. Grâce à la fibre optique, à la 4G et la 5G, il est devenu aisé de se livrer à des compétitions, que ce soit sur iPhone ou Android (on pense à des jeux comme Fortnite ou Among Us), ou mieux encore sur PC ou console.

C’est ce même goût du lien social qui fait que :

- Facebook  compte plus de 2,91 milliards d’usagers dans le monde (chiffre Statista)

- Instagram en recense 1,38 milliards (Backlinko)

- Tiktok en agrège un bon milliard (id).

Le Métavers, pour faire simple, c’est la métamorphose des réseaux sociaux et des jeux multi-joueurs actuels en un vaste environnement déployé à une toute autre échelle et accessible à tous. Un peu comme lorsque l’on est passé de la charrette à l’automobile. Qui plus est, vous n’allez pas seulement y aller pour jouer et entretenir des relations amicales, vous allez aussi pouvoir vous y former, y travailler, explorer le monde…

Le Métavers existe d’ores et déjà sur des application telles que Decentraland, The Sandbox ou Axie Infinity. Toutefois, le rêve de Mark Zuckerberg est que, à terme, nous soyons immergés dans un tel monde. En réalité, il va représenter la fusion d’un grand nombre de technologies actuelles, auxquelles nous sommes bien accoutumés.

Pour s’immerger dans un tel monde, il faudra enfiler un casque de Réalité Virtuelle – ce n’est pas pour rien que Zuckerberg a racheté la société Oculus dès mars 2014. Soit dit en passant, la vision du Metaverse n’est pas nouvelle chez Facebook, l’un des membres de son directoire l’avait énoncé dès juin 2018 dans un document interne.

Toutefois, les casques actuels paraissent trop contraignants pour le grand public et il est vraisemblable qu’il faudra développer un équipement plus aisé à enfiler. Pour que Monsieur Tout-le-Monde adhère au Métavers, il faudra un accessoire que l’on enfile le plus aisément du monde et qui nous projette instantanément dans le Métavers apparaît inévitable. Des lunettes spéciales telles que les Google Glass envisagées par Google il y a quelques années seraient plus appropriées. Il est d’ailleurs à noter que des marques comme Ray-ban, Essilor ont déjà annoncé qu’elles seront de la partie.

Une fois que l’on aura enfilé un casque ou des lunettes ad hoc, nous allons nous retrouver dans un univers parallèle qui pour l’essentiel, reproduit le nôtre : nous y avons un domicile, nous pouvons arpenter les rues, rencontrer d’autres gens.

La différence essentielle réside dans la possibilité de se téléporter à tout moment dans un autre endroit du Métavers, que ce soit pour participer à une fête, un concert, un atelier de formation…

Dans sa présentation du Metaverse le 28 octobre 2021, Mark Zuckerberg a dévoilé des exemples d’activités dans ces nouveaux mondes :

- Participation à une réunion entre collègues,

- Visite d’une exposition artistique,

- Présence à un concert live qui a lieu à l’autre bout du monde, avec la possibilité de danser au milieu d’autres fans,

- Création de la maquette d’un immeuble,

- Participation à un jeu d’échec, à une partie de ping pong ou même à de l’escrime,

- Compétition de course cycliste, fitness,

- Exploration d’un univers de type jeu vidéo (sous l’océan) ou au milieu de formes artistiques expérimentales,

- Découverte du système solaire sous la direction d’un enseignant,

- Présence à une fête entre amis,

Et bien d’autres…

Que dire ? Une telle évocation donne le tournis. La plupart des activités humaines sont à disposition avec le bonus de pouvoir aisément rencontrer d’autres internautes par affinités (ceux qui jouent aux échecs, ceux qui aiment la musique hawaïenne, etc).

Dans le Métavers, nous sommes représentés par un avatar. Le plus souvent, une reproduction de nous-mêmes dans le monde réel. Toutefois, certains pourront choisir d’apparaître sous la forme d’une autre identité, par exemple une créature fantastique. Nous pourrons vêtir cet  avatar comme bon nous semble, pour mieux refléter ce que nous sommes ou encore l’image que nous souhaitons véhiculer de nous-même.

Le deuxième point de référence de chacun est sa maison, le point depuis lequel on opère. Un peu comme les Sims, l’un des jeux les plus populaires de tous les temps, chacun peut la décorer à sa guise, y accueillir ses proches, faire découvrir des oeuvres d’art que l’on a réalisé ou acquis, proposer des rencontres…

Affirmer sa personnalité sera l’une des motivations qui va pousser un grand nombre de gens à participer activement au Métavers.

Il sera difficile d’échapper à une tendance technologique qui fait actuellement l’objet d’investissements pharamineux.

Le Metaverse tel que l’envisage Mark Zuckerberg est si important qu’il a rebaptisé sa société Facebook du nom de Meta et y consacre un budget colossal : des dizaines de milliards de dollars sur les années à venir, et la création de 10 000 emplois dédiés à ce projet en Europe.

Satya Nadella, PDG de Microsoft a annoncé pour sa part dès le 2 novembre 2021 que sa société serait active dans le Métavers, grâce à une mise à jour de son application collaborative Teams, baptisée Mesh. Et l’on peut s’attendre bientôt à des annonces d'Apple, Google ou même Amazon. Sony, de son côté, a déjà investi 200 millions de dollars dans Epic Games (le créateur de Fortnite) afin d’aider cet éditeur à développer son propre Metaverse. Par ailleurs, comment ne pas s’interroger sur la dépense record de R&D qu’a réalisé Nintendo - 880 millions de dollars - sur la période d’avril 2020 au 31 mars 2021 

Faut-il en déduire que nous aurons droit à plusieurs offres de Métavers parallèles ? C’est fort possible. Car bien évidemment, chaque protagoniste aura intérêt à promouvoir sa propre solution. Ainsi, sur le Metaverse de Facebook/Meta, pour acheter ou vendre des biens numériques, il faudra utiliser Novi et Diem, respectivement le wallet (portefeuille) et la cryptomonnaie maison. On peut s’attendre à un même modèle de la part de Sony ou Microsoft. Toutefois, il est probable que des passerelles s’ouvriront tôt ou tard pour que ces diverses Métavers puissent fusionner entre eux.

En parallèle, on ne compte plus les grandes marques qui se positionnent pour être présentes dans le Metaverse : Shopify, Coca-cola, Nike, Gucci, Louis Vuitton, Burberry, Balenciaga…

Il faut percevoir le Métavers comme une myriade d’opportunités. Or, la plupart d’entre nous devraient pouvoir y transposer certaines des aptitudes ou connaissances qu’il a aujourd’hui, et si besoin les monnayer. Quelques exemples :

- Prodiguer des cours de langues étrangères, de jardinage, de cuisine…

- Réaliser des vêtements fashion pour les avatars, et ne les lancer dans la vie réelle que s’ils ont du succès sur le Métavers,

- Créer des oeuvres d’art unique (ou NFTs) que chacun pourra exposer chez soi,

- Créer des meubles design, des fleurs artificielles toujours pour la maison,

- Proposer des jeux et compétitions aux internautes,

- Donner une conférence sur les étoiles en fin de vie et les trous noirs,

- Reproduire à l’identique un lieu actuel tel que le Musée du Louvre afin qu’on puisse le visiter à toute heure Etc.

D’ores et déjà, la plateforme Decentraland reproduit au plus près le monde réel et elle fait l’objet d’une demande croissante de la part de marques de mode afin qu’elles puissent y présenter leurs collections. Le 24 novembre 2021, Tokens.com une société d’investissement canadienne  a acquis un domaine de 116 parcelles dans le quartier Fashion Street Estate – le plus grand jamais acquis à ce jour – pour une somme record : 2,4 millions de dollars. Commentaire de Sam Hamilton de Decentraland : « La mode est le prochain grand domaine de croissance dans le Métavers. »

Autant le dire… Il y aura du business dans le Métavers.

Si l’on en croit Mark Zuckerberg, le « Metaverse » sera le futur d’Internet, mais aussi le futur du travail et de bien d’autres activités. Toutefois, le même Zuckerberg précise qu’il faudra au moins 5 ans et plus probablement 10 ans pour que l’intégralité des éléments de son Metaverse soient en place, tout au moins à un niveau à même de séduire le grand public.

Ajoutons à cela la compétition déjà en place entre les GAFAMs et autres acteurs du high tech qui ne sauraient tolérer la perspective de voir un seul d’entre eux – Facebook/Meta – s’emparer de ce marché à venir et l’on peut prévoir qu’au cours des années à venir, nombreux seront les géants d’Internet à nous vanter les mérites de leur solution de Métavers.

Alors, bon gré, mal gré, au cours des années qui vont suivre, nous aurons mille occasions d’être incités à rejoindre un métavers.