Les 7 plus graves catastrophes écologiques des 50 dernières années

Le 10 juillet 1976, un accident chimique catastrophique survient à Icmesa, une usine chimique suisse, appartenant à la société Givaudan (Groupe Hoffmann-Laroche). Suite à la surchauffe d’un réacteur, un nuage de dioxine s’échappe et atteint la commune limitrophe de Seveso en Italie. Près de 2 000 habitants sont évacués.

Le bilan de la catastrophe est important : 358 hectares sont contaminés sur un total de 1 400 hectares sous surveillance. 3 000 animaux domestiques meurent et 70 000 bêtes d’élevage sont abattues. Près de 193 personnes ont été intoxiquées, en particulier des enfants, atteints de chloracné, une altération grave de la peau.

Plusieurs années après cet accident, une augmentation du nombre de leucémies, de diabète et de maladies du foie à Seveso a été relevée, mais le lien entre ces maladies et le nuage de dioxine n’a pas été établi.

Aujourd'hui, un parc naturel boisé remplace l’usine chimique.

C’est la pire marée noire survenue en Europe au XX^ème siècle. Le 16 mars 1978, le pétrolier « Amoco Cadiz » s’échoue face au petit port breton de Portsall (Finistère-Nord) et déverse sa cargaison de 220 000 tonnes de pétrole brut dans l'océan. Près de 400 km de littoral seront souillés. 3 000 à 4 000 cadavres d'oiseaux sont recensés, mais on estime que 10 000 sont morts suite à ce désastre écologique. 30 % de la faune et 5 % de la flore marines vont être détruits sur une surface de 1 300 km2. Les conséquences économiques ont été importantes : des pêcheurs à l’arrêt de travail pendant plusieurs semaines, des milliers de tonnes  d’huîtres détruites et des récoltes d’algues et de coquillages terriblement affectées.

La Standard Oil Of Indiana, l’armateur de l’Amoco Cadiz sera condamné quatorze ans après la catastrophe à verser l’équivalent de 35 millions d’euros aux communes bretonnes et 160 millions à l’Etat français.

L'accident est l'une des catastrophes industrielles les plus meurtrières de l’histoire.

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984 dans la ville indienne de Bhopol, un nuage de gaz toxique s'échappe d'une usine de fabrication de pesticides appartenant au groupe multinational américain Union Carbide. Il se répand sur un rayon de 25 km2, et tue 3 500 personnes selon les autorités ; plus de 20 000 selon les associations locales. Des centaines de milliers de personnes sont durablement intoxiquées par le nuage.

Plus de 35 ans après cet événement, l’eau des nappes phréatiques d’une partie de la ville est toujours contaminée et des enfants continuent de naitre avec un handicap physique ou mental.

Le 26 avril 1986 à 1h24, le réacteur numéro 4 de la centrale ukrainienne de Tchernobyl explose. Un immense nuage radioactif se forme au-dessus de la centrale. C’est le plus grave accident nucléaire de l’histoire, classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui est le grade le plus élevé.

Pendant dix jours, le combustible nucléaire brûle, rejetant dans l'atmosphère des éléments radioactifs qui contaminèrent, selon certaines estimations, jusqu'aux trois quarts de l'Europe. « Neuf millions d'adultes et deux millions d'enfants souffrent des conséquences de Tchernobyl », avait déclaré Kofi Annan, secrétaire général de l'Onu en 1995.

35 ans après, les conséquences sanitaires sont difficiles à évaluer. Selon l'ONU, 4000 personnes sont mortes directement touchées par les radiations. Ce bilan est largement critiqué par de nombreuses ONG, qui l’estiment sous-évalué.

Contre toute attente, Tchernobyl est devenue une attraction touristique. Des visiteurs du monde entier affluent désormais dans cette ville d'Ukraine pour contempler les stigmates de la catastrophe.

La nuit du 24 mars 1989, le pétrolier américain Exxon Valdez heurte un récif dans la baie du Prince William (Alaska), et répand près de 40 000 tonnes de pétrole brut dans les eaux glacées du Pacifique Nord. En quelques jours, la marée noire souille près de 2 000 km de côtes et tue 12,9 millions de harengs, 1,9 million de saumons, 250 000 oiseaux, 2 800 loutres et plus de 300 phoques. Cette catastrophe fut dramatique pour l'écologie mais aussi pour la population locale, qui vit essentiellement de la pêche.

Des dizaines de milliers de volontaires se sont mobilisés pour nettoyer le littoral. L'objectif est de secourir les oiseaux et les mammifères marins. Malgré cela, la pollution résiduelle continue de toucher certaines espèces. Il aurait fallu 30 ans pour que les espèces des rivages comme les moules, se rétablissent complètement. De nombreuses plages sont toujours polluées.

Le 12 décembre 1999, l’Erika, un pétrolier battant pavillon maltais, fait naufrage au large des côtes bretonnes, laissant s’échapper 20 000 tonnes de fioul lourd. Poussé par les tempêtes de fin d’année, le pétrole souille 400 km de côtes, du Finistère à la Charente-Maritime.

Plusieurs mois ont été nécessaires, avec l’aide de 20 000 bénévoles, pour nettoyer les plages souillées. Selon la LPO, la Ligue de protection des oiseaux, la catastrophe a été la plus meurtrière pour les populations aviaires de ces régions. 150 000 à 300 000 oiseaux n’ayant pas survécu aux dégâts causés par le pétrole.

Le 19 août 2006, le cargo Probo Koala déverse plus de 550 tonnes de déchets toxiques en plusieurs points d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Les conséquences sont immédiates. Des milliers de personnes affluent dans les centres de santé, souffrant de maux de tête, de problèmes cutanés, de nausées, de vomissements, de troubles respiratoires. 

17 morts sont officiellement recensés par les autorités, ainsi que plus de 43 000 cas d'empoisonnement. Aujourd'hui, la Fédération internationale des droits de l'homme estime que plus de 100 000 Ivoiriens ont été intoxiqués.