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7 conseils pour mieux COMMUNIQUER avec soi-même

Inspirer Par Hervé Resse 31 juillet 2019

7 conseils pour mieux COMMUNIQUER avec soi-même
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Notre premier auditeur, notre premier interlocuteur aussi, c’est nous-même...  et nous l’oublions trop souvent. Soyez toutefois rassuré, il ne sera ici question, ni de personnalités multiples, ni de vous attirer vers la schizophrénie !!

Les Editions Géréso viennent de publier deux livres bien utiles pour progresser encore sur des voies d’assurance et de confiance. Tant mieux. Nous parlerons une prochaine fois de l’autodétermination. Mais commençons ce jour avec cette invitation à mieux « communiquer avec soi-même ». 

- Quoi? Pardon ? … Comme ces personnes un peu dérangées qu’on croise parfois dans une station de métro, qui maugréent ou ricanent toutes seules, manifestement perchées sur d’autres branches que les nôtres ? 

- Rien à voir, évidemment… Rassurez-vous.

On le sait, avancer sur son chemin, bâtir des projets à sa mesure et qu’on pourra mener à bien; se dépasser, même, tout cela ne garantit jamais pas accès au Bonheur Intégral et Suprême (où donc est-il d’ailleurs caché, celui-là ?) Mais convenons-en, « progresser » dans sa vie, sans cultiver ce sentiment diffus ou persistant de la gaspiller, demande un peu de volonté, et quelques convictions. Or, ceux d’entre nous qui au départ sont insuffisamment équipés sur cette question, savent bien ce qu'affirmait le dramaturge Destouches : « je ne le sais que trop, chassez le naturel, il revient au galop ». 

Connaître la sentence, l’avoir déjà vérifiée pour soi-même, ne signifie pas pour autant qu’elle soit une loi d’airain. Avec un peu de temps, de constance, et des conseils, on peut pourquoi pas devenir, sinon son propre coach, du moins un efficace coéquipier ; mieux, un partenaire. Souvenez-vous : nous avons récemment proposé 7 conseils pour développer la confiance en soi. Nous y rappelions comme le déficit de confiance provient souvent d’une relation dégradée avec ce « pire ennemi », qui est tapi en nous-même. Celui qui dénigre, instille le doute, et se plait à glisser dans nos roues les bâtons. 

Penchons-nous sur cette voix intérieure qui ne nous veut pas toujours du bien. Tentons de l’apprivoiser, qu’elle cesse un peu ses sarcasmes et perfidies. On s’appuiera ici sur les conseils de Céline Blondel, auteure de « Mieux Communiquer avec soi-même et avec les autres » (voir point 7+). Elle nous a inspiré quelques réflexions. Mais avant tout, rappelons notre traditionnel disclaimer :  lorsque que nous développons un sujet inspiré par un ouvrage, notre but n’est jamais de résumer le livre, ce qui s’apparenterait à un plagiat ou un spoiling malhonnête. Mais de soulever quelques remarques ou commentaires, et insister sur des points clés. Nous ne sommes pas, comme disent les québécois, de vulgaires « divulgâcheurs ».

1 Communication : Joue-la comme William…

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Comme William ?... C’était pas Beckham, l’expression ? Si mais là c'est Shakespeare !  Un fameux monologue d’une de ses pièces, en français baptisée Comme il vous plaira, commence avec ces mots :

"All the world's a stage,

And all the men and women merely players;

They have their exits and their entrances,

And one man in his time plays many parts ..."

Qu’on peut traduire ainsi : 

Le monde est un théâtre, Où tous – hommes et femmes – sont de simples acteurs. Ils y ont leurs entrées, leurs sorties, et chacun dans sa vie joue bon nombre de rôles.

Céline Blondel, dont l’expertise est liée à trente ans de pratique théâtrale et d’improvisation ne dément pas le vieux Bill ! Nous évoluons dit-elle, sur de multiples scènes : privée, publique, professionnelle. Nous y croisons sans cesse des interlocuteurs nouveaux ou réguliers, avec lesquels il nous faut établir des relations (si possible, et autant que possible) satisfaisantes. Et nous y jouons des rôles. Où nous improvisons, souvent, et peut-on penser, en respect de règles du jeu plus ou moins explicites, de nature sociale. 

On conviendra alors que communiquer, c’est, - entre autres- mettre en scène ce « moi social », ce « Je », qui va produire du « jeu », pour satisfaire des « enjeux ». Et puisque il était question d’improviser, convenons qu’il est des jours où nous sommes mieux inspirés que d’autres ; qu’il est des scènes – bureau, stade ou club de sport, maison- où nous nous sentons plus à l’aise ; des circonstances nous donnent le trac, d’autres stimulent notre énergie. 

Par quelque bout qu’on la prenne, l'analogie entre le « Je social » et l’acteur récitant ou improvisant son texte, tient la route. À ceci près qu’existe aussi le « Je intime », celui du jardin secret, qui nous appartient, qui parfois nous inspire, et parfois nous refrène. Filant la métaphore théâtrale, le « Je intime » se tiendrait alors dans la coulisse. On devine que ces deux « Je » s’accorderont plus ou moins bien, parvenant avec une satisfaction plus ou moins partagée, à des résultats différemment appréciés. « J’aurais voulu, mais je n’ai pas su » … « J’espérais faire mieux ».  La perfection n’est pas de ce monde.

Il faut donc apprendre « à la jouer comme William » : admettre que,  toute schizophrénie mise à part, plusieurs « je » cohabitent dans notre corps d’acteur jouant sa propre vie. Au reste, les grands dramaturges ont tous su composer avec cette difficulté : ils ont écrit des monologues, ces échanges à voix haute entre ces deux instances qui permettent d’exprimer les divergences, les hésitations ou doutes, qui s’immiscent entre soi et soi…

2 Communication : Je est un autre ? Et l’autre est un je

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En même temps qu’on s’applique à jouer au mieux sa partie, on sent donc plus ou moins confusément, ou avec une totale conviction, que les deux « je » ne sont pas identiques et interchangeables, ou d’une égale efficacité dans différentes situations. 

Après Shakespeare, vient alors Rimbaud et sa fameuse formule : « je est un autre ». La retenir aide à s’emparer d’une certitude : mieux communiquer « avec les autres », demande déjà de savoir communiquer « avec soi ». C’est-à-dire mesurer et maîtriser ce qui relève de sa propre sphère intime, qui n’a pas nécessairement à s’exprimer en public ; et comprendre aussi qu’à l’inverse, ce que nous donnons à voir de nous-même peut largement différer de l’effet produit sur autrui. En bien comme en mal. 

Ainsi, je me souviens avoir déclenché un éclat de rire général à l’occasion d’une cérémonie funèbre où j’évoquais la mémoire de mon ami d’enfance, à qui l’assistance faisait ses adieux. La tension était extrême, mon émotion aussi. En décalage, une simple phrase dans un petit discours, avec une chute un peu inattendue, eut cet effet au bout du compte salutaire sur l’auditoire. Malgré la peine, c'était la vie qui continuait.

En somme, l’harmonie entre le « Je intime » et le « Je social », peut s’exprimer sur de très différents registres. Et lorsque ils parviennent à s’exprimer en complémentarité, « l’autre », ou « les autres », nous renvoient tel le miroir, une image soudain différente de nous-même. 

Dans ce jeu de rôles, se nourrir du regard d’autrui soudain nous retourne une image de nous-même différente et souvent, renforcée. Il faut quand cela arrive, savoir se nourrir de tels instants réussis: leur donner du sens, et en conserver précieusement la mémoire.

3 Communication : tout se joue Ici et Maintenant

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Nous en sommes au théâtre ? Restons-y un instant : Louis Jouvet s’apprêtait à monter sur scène, malgré un terrible accès de grippe. On s’inquiète : comment va-t-il pouvoir jouer ? « Tout ira bien, répond le Maître : mon personnage n’a pas la grippe ». Exceptionnelle réplique, qui prolonge le parallèle proposé par Céline Blondel. Comme au théâtre, tout se joue « hic et nunc », « ici et maintenant », rien ne comptant d’autre au monde que l’intrigue, les personnages et leur jeu. De même pouvons-nous vivre notre communication personnelle comme on le ferait sur une scène de théâtre : non pour y être faux, mentir, travestir nos émotions. Mais bien au contraire, pour être pleinement attentif à ce que la situation, le moment présent, peut nous révéler sur nous-même et sur les autres en les écoutant; et aussi sur les relations qui lient les acteurs, à tel moment précis de cet « ici et maintenant ». Avec en tête d'y trouver sa bonne place.

Une grande part de l’ouvrage de Céline Blondel propose ces trois défis que sont: « partager la scène avec les autres », « occuper sa juste place dans le jeu », et « s’engager dans une dynamique d’action ». Ces trois temps de l’acteur tiennent une grande place dans la communication; et là réside en partie le sel du livre, que nous ne divulguerons pas. Concentrons-nous sur cette communication avec soi-même. En insistant sur un point clé !

4 Communication : Commencer par écouter ?

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Nous sommes naturellement enclins à penser qu’un bon communiquant est d’abord quelqu’un qui s’exprime bien, clairement, et sait mettre en jeu des moyens habiles pour convaincre et plaire. Dans sa version positive, on parlera d’un « tribun », d’un « orateur brillant ». Qui pourrait aussi paraître à d’autres un simple « beau parleur », un « baratineur ». Voire un simple camelot, simplement doté d’un sacré bagout. 

On oublie souvent que communiquer serait tout autant savoir écouter. Et donc, dans le cadre d’une communication avec soi-même, savoir s’écouter. Pour s’énivrer de complaisance narcissique?  « Ma voix », « ma prestance », « mon aisance » ? Bien entendu non ! S’écouter pour être attentif à ce que l’ici et maintenant nous révèle de nos mécanismes intérieurs… Pour les repérer, les identifier, et les mieux maîtriser… 

Voir ce qui relève du « Je social » et du « Je intime » ? Oui. Mais pas seulement ! Car l’enjeu réel d’une bonne communication avec soi-même - et les autres- sera de faire émerger un troisième « JE » : le « JE » autonome, celui qui maîtrisera ses propres codes, ses points forts, connaîtra aussi « ses points faibles » et saura les contrôler.

5 Communication : Une rencontre du corps et de l’esprit

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Il y a notre intellect : nos connaissances, nos savoirs, nos pensées. D’où naissent des sentiments, des opinions, des ressentis. Ils nous appartiennent ; ils peuvent être partagés par autrui, mais on ne saurait l’y contraindre, puisque cela relève d’abord des différences individuelles : l’histoire de chacun, sa psychologie, ses émotions, ses affects.

Et puis il y a nos sensations, que nous envoient nos cinq sens (voir, écouter, toucher, sentir, goûter). S’en tenir à ce bref inventaire ne suffit pas. Parce que ces sensations nous influencent, nous stimulent ou nous perturbent, passons auprès d’elles un temps plus long. 

Quelques pages un peu didactiques du livre, fort intéressantes car bien explicitée, nous invitent distinguer: 

- les sensations extéroceptives : tout ce que l’extérieur envoie à nos sens ; 

- puis les sensations intéroceptives, qui proviennent de notre organisme (sentir les battements de son cœur, cette boule au ventre, un point de douleur particulier) ; 

- enfin les sensations proprioceptives, que nous envoient nos muscles, articulations, sur notre position dans l’espace, nos postures, la qualité de notre équilibre. 

Communiquer avec soi-même serait alors apprendre à mieux repérer les interactions ,entre ce que nous suggère l’esprit et ce que reçoit le corps. 

Nous avions été amenés à évoquer dans un autre article l’intelligence kinesthésique, qui offre à certains une connaissance optimale de leur corps, de leurs muscles, de leurs relations avec le cerveau. On peut alors considérer qu’une bonne communication entre soi et soi passe par une bonne écoute et compréhension de ce que « nous dit » le corps Et aussi, d’ailleurs, ce qu’il dit aux autres de notre état du moment. Communiquer n’est pas seulement la mise en bon ordre de nos pensées, certitudes ou convictions. C’est une recherche d’harmonie (à la quelle la pratique de l’improvisation peut contribuer) entre le corporel, l’intellectuel, et le sensoriel…

6 Communication : À la recherche de nos distorsions cognitives

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Ce point-là mérite aussi qu’on s’y arrête un peu. Comme nous apprenons à mieux « nous » écouter, pour mieux communiquer, nous accédons à un respect accru de nos propres pensées, sentiments, émotions. Cela est fort bien ! Pour autant, on ne saurait vraiment penser sans savoir aussi « penser contre soi-même », expression qu’affectionnait l’écrivain Emil Cioran. Sans entrer dans les considérations qu’il développait, applaudissons Céline Blondel lorsque elle évoque « ces pensées spontanées qui peuvent nous écarter de la réalité, la fausser, la transformer ». 

Les distorsions sont au fond ces pièges que notre pensée tend à nos pensées, et à nos réactions. Par exemple ? 

- la généralisation qui vise à faire d’un simple cas isolé une généralité : « Ah les jeunes, ils sont comme ça, maintenant ! ». Tirer une conclusion générale et souvent hâtive à partir d’un fait isolé peut aussi conduire à l’inférence arbitraire, comme une sentence définitive : « tu n’arriveras à rien dans la vie avec une note pareille en maths ! »

- l’abstraction sélective consiste, nous dit l’auteure, à focaliser notre attention sur un détail qui nous perturbe, qui par suite perturbera notre jugement sur ce qui se passe,  sur le réel : tandis que je parle, quelqu’un passe son temps à regarder sa montre. J’en déduis que ce que je dis est inintéressant, alors que les deux faits (ma parole, son regard) ne sont pas nécessairement liés l’un et l’autre.

D’autres distorsions peuvent polluer nos émotions ou nos jugements : se croire par exemple seul responsable d’un échec en réalité collectif, ou à l’inverse s’attribuer tous les mérites d’une réussite, relève dans les deux cas d’un regard déformé et déformant, qu’on pourrait aussi appeler maximisation. Ou exagération.

Tout le monde est sujet à de telles distorsions cognitives. Évidemment, l’intéressant pour soi est de repérer celles qui ont tendance à se répéter, plus que de raison. Non pour en tirer d’autres distorsions : « Ah c’est tout moi, ça ! je ne changerai jamais » mais pour tenter de mieux contenir ces pensées parasites réflexes.

7 Communication : Vers un Je Autonome et Relax !

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A travers les exercices qu’elle propose dans son livre, Céline Blondel vise à faire émerger ce « Je Autonome », qui saura écouter aussi bien l’autre, le Je social ; et le Je intime.  Apte à réagir ou agir en tenant compte des ambiances et des contextes (dans l'ici et maintenant), sachant produire une communication riche et authentique, tenant compte également de l’intellect, du corporel et du sensoriel; et sachant distinguer ses pensées légitimes (émotions, sentiments ou jugements), de celles déformant une vision juste et sereine (distorsions). Peu à peu, ce « Je autonome », capable de jongler avec tous ces paramètres, saurait communiquer positivement, sereinement, en confiance : Relax !

L’auteure y ajoute à un moment l'inévitable « lâcher prise », expression incontournable dans tout ouvrage de développement personnel. Nous ne nous y sommes pas arrêtés cette fois, craignant d’y voir à la longue une simple banalité. Mais si tous l’évoquent (et toutes), ces auteurs des deux genres ont forcément quelques raisons de le faire. On ne saurait avoir toujours raison contre tous. Sauf à céder à son tour à une distorsion cognitive. Je m’en voudrais.

8 Pour aller plus loin

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EditionS Gereso

« Mieux communiquer avec les autres et soi-même », est un ouvrage de Céline Blondel, consultante et pédagogue venue de la pratique théâtrale. Publié aux Editions Géréso, (160 p. 22 €) il existe aussi en version eBook. Le « + » réside ici dans une cinquième partie proposant de nombreux exercices judicieux, à réaliser pour avancer. Mais comme toujours, le plus difficile n’est pas de les réaliser : c’est de s’y mettre. Cela tombe bien, ce sera le sujet d'un prochain article… sur l’autodétermination !

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