7 idées reçues à l’épreuve des faits

Vous avez sans doute déjà entendu, voire employé vous-même, l’expression populaire « Il (ou elle) a la mémoire d’un poisson rouge » ce qui signifie qu’une personne n’a pas de mémoire ou oublie rapidement ce qu’on lui dit. En effet, les poissons rouges n’auraient qu’une mémoire brève de quelques secondes...

Cette formule est tellement usitée qu’elle s’est transformée en une vérité pour le plus grand nombre. Qui plus est, dans la mesure où elle touche un secteur généralement, considéré comme infaillible : le « sacro-saint » domaine de la science. Peu de personnes remettent donc cette croyance en doute... bien qu’elle soit fausse ! 

Cela a été prouvé, en particulier en 1994, par une étude menée par le NIH (National Institutes of Health), le célèbre centre de recherche médical américain. Cette étude a démontré que les poissons rouges (Carassius auratus ou carassins dorés) possédaient une faculté de discrimination temporelle opérante, autrement dit, une mémoire durable. 

Les chercheurs ont entraîné des poissons rouges à pousser un levier pour avoir leur nourriture pendant une heure par jour. Ceux-ci ont été capables de réitérer cette opération régulièrement pendant les quatre semaines de cette expérimentation. 

Ces résultats s’ajoutent à d’autres expériences démontrant que les poissons rouges peuvent se rappeler d'un son pour aller se nourrir, sur le modèle du réflexe de Pavlov chez les chiens.

La Grande Muraille de Chine est la construction humaine la plus importante jamais édifiée, aussi bien concernant la durée de son édification que sa longueur. En fait, la Muraille de Chine ne constitue pas un seul ouvrage, mais un ensemble de plusieurs fortifications militaires construites entre le IIIe siècle av. J.-C. et le XVII^ème siècle, soit pendant vingt siècles.

En fait, la partie qu’on appelle la Grande Muraille s’étend entre la province du Heibei, à l’est, et celle du Gansu, à l’ouest. Sa longueur totale fut estimée en 1990 à 6 259,6 km, mais celle-ci varie en fonction des estimations. 

Le rôle de la Grande Muraille était de protéger la frontière nord de la Chine des invasions, notamment mongoles. 

Ses caractéristiques uniques, notamment son gigantisme, ont fait naître l’idée que la Grande Muraille était visible de très loin, et même de la Lune. Or, c’est une idée fausse ! Elle reposait, non pas sur une étude scientifique, mais sur les écrits d’un antiquaire anglais du XVIII^ème siècle, William Stukeley. Il imaginait qu’on devrait pouvoir la voir de la Lune du fait de sa taille impressionnante. 

Cette supposition est devenue, au fil du temps, une idée reçue. En effet, la Lune se trouve à 384 500 km de la Terre et la Muraille de Chine n’est visible que jusqu’à une hauteur d’environ 400 km d’altitude. Au-delà, c’est impossible !

Rien que leur nom (tournesol(eil)) amène à penser que ces fleurs suivent les déplacements du Soleil (en fait de la Terre... car c’est elle qui tourne autour de l’astre solaire !). 

Plusieurs scientifiques se sont intéressés à cette question, notamment les chercheurs de l’université de Californie. Les résultats de leur étude sont parus dans la revue Science en 2016. Celle-ci a fait le point sur l’héliotropisme supposé des tournesols. Les tournesols suivraient la course de l’astre solaire pour mieux en capter les rayons. 

Cette idée reçue est à la fois... vraie et fausse. En effet, les têtes non fleuries et les feuilles des jeunes tournesols suivent bien le soleil d’est en ouest le jour, puis d’ouest en est, la nuit. Ce mouvement sert à capter les rayons solaires afin de faciliter leur croissance. Le tournesol arrive à ce mouvement de rotation grâce à une horloge biologique interne.

De leur côté, les fleurs matures ne conditionnent pas leurs mouvements à la révolution de la Terre autour du Soleil. En effet, à partir de la floraison, les tournesols, orientent, une bonne fois pour toutes, leurs capitules (inflorescence de plusieurs fleurs qui ne semblent n’en former qu’une) vers l’est.

Une idée largement répandue voudrait que les autruches s’enfouissent la tête dans le sol quand elles font face à un danger. De nombreux dessins animés contribuent à nous le laisser croire, depuis notre plus tendre enfance. 

Cette idée reçue est à moitié vraie. En effet, il peut arriver à des autruches, certes, de se mettre la tête dans le sable, mais pas parce qu'elles ont peur. Dans ce cas-là, leur technique de défense consiste à se laisser tomber sur le sol et à faire le mort. 

Il existe deux cas principaux où une autruche enfouit sa tête dans le sol ou en donne l’impression. D’abord, elle le fait pour se nourrir, car au vu de sa taille et vivant dans des régions semi-désertiques ou désertiques, elle est obligée de courber son long cou très bas vers le sol et, souvent, de le gratter pendant un bon moment pour trouver sa nourriture. De loin, cela peut donner l’impression qu’elles ont la tête enfouie dans le sable.

La seconde occasion qui donne cette impression, est la période de couvaison. Durant cette période, l’autruche creuse un nid dans le sable, dans un trou pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. De ce fait, elle a souvent sa tête « dans le sable » pour veiller sur ses œufs.

Une croyance populaire a répandu l’idée que toucher un crapaud pouvait causer l’apparition de verrues. 

Cette nocivité supposée (attribuée parfois aux grenouilles) vient de l’apparence physique de la peau des crapauds. Celle-ci est, en effet, parsemée d’excroissances brunâtres ressemblant à des verrues. Certaines d’entre elles situées autour du cou, appelées les glandes parotoïdes, contiennent une toxine blanche. Celle-ci a un effet répulsif censé dissuader les prédateurs naturels des crapauds. 

Certaines espèces qui essayent de les avaler (comme les ratons laveurs ou certaines couleuvres) les recrachent rapidement devant le goût désagréable de ce poison. 

Quant à l’action sur les hommes, si vous ne léchez pas un crapaud ou si vous ne le touchez pas, vous ne risquez pas grand-chose. Ce poison peut créer simplement une irritation des mains, des yeux ou de la bouche si vous les touchez. S’il vous arrivait de le faire, il vous suffira  de vous laver les mains, mais vous n’attraperez jamais de verrues par l’intermédiaire des crapauds. 

En revanche, si vous touchez la verrue de quelqu’un, causée par le virus du papillome humain (VPH), cela peut s’avérer contagieux.

Beaucoup de gens sont persuadés que les chiens et les chats ne voient pas les couleurs et qu’ils ne sont capables de distinguer que le noir et le blanc. 

Comme les humains, les chiens et les chats possèdent deux types de cellules oculaires (photorécepteurs) pour capter la lumière. Les bâtonnets aident à la vision nocturne et à la vision périphérique et les cônes permettent la vision diurne. 

Tout comme pour nous, les bâtonnets des yeux des chiens et des chats leur permettent de voir le noir, le blanc et les nuances de gris durant la nuit. La seule différence est que l’oeil de ces animaux possède plus de bâtonnets. Cela leur confère une vision nocturne et une vision périphérique supérieures à celles des humains. 

C’est le contraire pour la vision diurne. L’oeil des chiens et des chats contient moins de cônes que celui des hommes. Leur spectre de distinction des couleurs est donc plus limité le jour. De ce fait, ils ne peuvent bien distinguer que le bleu et le jaune, mais pas les nuances de rouge.

La poussée des préoccupations écologiques nous incite à faire particulièrement attention à notre alimentation. Depuis plusieurs décennies, les cultures dites biologiques et l’alimentation naturelle sont recommandées et populaires. 

Cela a favorisé, au fil du temps, l’apparition de nombreux rayons spécialisés dans les supermarchés, mais aussi des marchés et des magasins bio. La plupart des gens s’y approvisionnent afin de mieux manger, notamment des aliments sains, sans pesticides. 

Or, souvent la réalité est tout autre... Même la nourriture bio peut contenir des pesticides et avoir été cultivée avec des engrais. Mais il y a un « mais » ! 

Les règles de l’agriculture biologique sont strictes : elles interdisent l’usage des produits chimiques de synthèse. Les agriculteurs biologiques ont ainsi la possibilité d’employer des pesticides naturels, mais seulement quand les cultures sont menacées par des maladies ou des animaux, les rongeurs en particulier. Cet emploi n’est pas autorisé de manière préventive comme cela l’est dans l’agriculture, de manière générale. 

Ce n’est pas pour cela qu’il faut vous précipiter sur tous les aliments dits « bio ». Vérifiez, au préalable, qu’ils ont bien une autorisation officielle, comme ceux possédant un logo AB (label Agriculture biologique).