7 signes annonçant le déclin de la France
Notre pays traverse une période difficile avec la pandémie de la Covid-19 et la lutte contre le terrorisme. Devant l’impuissance des autorités à endiguer ces deux crises majeures, on peut se demander si la perte d’autorité et l’impuissance de l’État sont des signes du déclin de la France.
De statut de grande puissance qu’avait la France jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, notre pays est devenu une puissance moyenne même si la France reste le 6ème pays le plus riche par son PIB selon le FMI. Voici 7 signes qui pourraient expliquer le déclin de la France.
1 | Déclin de la France : Une population en baisse et vieillissante |
La démographie est une des forces d’un pays et un atout important de son dynamisme économique. Les jeunes générations permettent, d'assurer les retraites des plus âgés, constituent un réservoir pour assurer le plein emploi et impulsent l’innovation et la créativité dans tous les domaines. Or, il est loin le temps où la France était le pays le plus peuplé d’Europe (au 17ème siècle). Depuis, l’Hexagone connaît un déclin démographique progressif aboutissant à un vieillissement régulier de sa population.
L’expansion démographique mondiale s’est accélérée, en particulier en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, qui compte les deux pays les plus peuplés au monde avec l’Inde (18,40 % de la population mondiale) et la Chine (17,94%). De son côté, la France, ne représente plus aujourd’hui que moins de 1% de la population mondiale !
Une démographie en expansion est un atout dans le domaine économique : elle assure une croissance de la consommation intérieure. Le meilleur exemple est la Chine qui, avec plus de 1,5 milliards d’habitants, pourrait presque faire sécession du monde et se contenter de son marché intérieur pour assurer son expansion économique !
En France, le taux de fécondation actuel de 2.1 enfants par femme est inférieur au taux de remplacement des générations. Hélas, la situation n’est pas prête de s’améliorer car le déclin démographique de la France s’inscrit dans une tendance globale en Europe, dont la population diminuera à partir de 2021.
2 | Déclin de la France : Une économie déclinante déjà en difficulté avant le Covid-19 |
La pandémie du coronavirus a effectivement mis en péril l’économie française et entraîné une chute du PIB : - 13,8% au deuxième trimestre 2020. On peut même se demander si les restrictions économiques actuelles ne seront pas le coup de grâce donné à une économie qui n’était déjà pas très brillante au début de l’année, avant l’apparition de la Covid-19 !
Notre pays ne brillait guère plus avant la crise du coronavirus, que dans les secteurs du tourisme (pays le plus visité au monde), du luxe et des nouvelles technologies. Et encore, Il est loin le temps où la France jouait les premiers rôles dans l’aéronautique (avec le Concorde puis l’Airbus), l’industrie ferroviaire avec la construction des premiers trains à grande vitesse (TGV). Des secteurs où la France affronte dorénavant la concurrence féroce des États-Unis et surtout de la Chine et du Japon.
L’Empire du Milieu, la nouvelle grande puissance mondiale, construit à présent ses propres avions et ses propres voitures. Ce déclin économique semble difficile à endiguer avec l'importation de produits bon marché importés d'Asie où les coûts de la main d'oeuvre sont beaucoup plus bas.
Le secteur des nouvelles technologies est le dernier bastion où nous luttons… bien qu’une majorité de nos plus brillants étudiants et élites font souvent le choix d’étudier ou travailler… hors de France, notamment en Angleterre, aux États-Unis, voire dans le nouvel Eldorado économique que constitue l’Asie. En effet, vous trouvez de nombreux Français à l’étranger qui, hélas, donnent à la boutade : « Les Français réussissent partout… sauf en France ! » un air de vérité.
3 | Déclin de la France : Une ancienne puissance mondiale et européenne ! |
Les nostalgiques du rayonnement international de la France ont des raisons de le regretter car, à l’apogée de sa puissance, du 18ème siècle jusqu’aux années 50, la voix de la France pesait de tout son poids dans le concert international ! Elle est réduite actuellement à un filet de voix qui n’est gère audible dans le monde actuel.
Au 17ème siècle, la France était encore la première puissance européenne, voire mondiale dans les domaines économique et militaires. Si l’époque de Louis XIV a marqué l’apogée de la puissance française, celle-ci retrouva, néanmoins, son rayonnement par intermittences, comme sous Napoléon et au temps de l’empire colonial qui se termina par la guerre d’Indochine et, surtout, celle d’Algérie.
A la fin du 19ème siècle, la révolution industrielle a surtout profité aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à l’Allemagne. La montée en puissance de la Chine et l’impact démographique et économique des deux guerres mondiales a fragilisé la position et la voix de la France.
Cependant malgré l’abaissement de son rang en tant que puissance au niveau mondial, la France joue encore un rôle politique et diplomatique important en raison de son siège permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU (Organisation des Nations unies) et de sa participation à l’Alliance atlantique en tant que membre fondateur de l’OTAN (Organisation de l’Atlantique nord) en 1949.
4 | Déclin de la France : L’affaiblissement de l’autorité de l’État |
Une des caractéristiques de la France est d'être un État-Nation. Autrement dit, une forme de gouvernement (l’État) préside aux destinées d’un ensemble de personnes (une Nation) qui se reconnaissent dans un certain nombre de valeurs dites républicaines.
Le principe de cet État-Nation est illustré par la devise de la France : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Or, il faut bien reconnaître que la fracture entre l’État (les gouvernants) et la Nation (le peuple) se creuse. Cela se traduit par une défiance de plus en plus grande du peuple vis-à-vis de ses dirigeants et un affaiblissement de l’autorité du Président, du gouvernement, voire du parlement.
Selon le Baromètre de la confiance en politique de Sciences Po, la population fait moins confiance aux autorités et institutions pour résoudre ses problèmes et notamment la sécurité au quotidien. Les Français constatent que les beaux discours ne sont pas toujours suivis d’actions concrètes, ou suffisamment fortes pour réduire, par exemple, la délinquance ou lutter contre le terrorisme. La population a l’impression que l’autorité de l’État est bafouée et ne se montre pas à la hauteur pour réagir fermement aux différentes menaces qu’elles soient sanitaires ou sécuritaires.
Or, quand l'autorité recule, la contestation grandit. C’est un cercle vicieux qui ne semble pas prêt de s’interrompre d'autant que les déplacements et les déclarations des ministres ne sont pas suivis de mesures fortes. Ainsi, les Français perdent progressivement confiance en leurs dirigeants, ce qui contribue à l’affaiblissement de l’autorité de l’État.
5 | Déclin de la France : La dérive du système éducatif |
Un des secteurs qui montre le dynamisme et atteste du rayonnement d’un pays est son système éducatif ; et on peut dire que le nôtre est en déroute ! Les principaux maux pointés sont l’abaissement du niveau éducatif, la perte de l’autorité des professeurs et le nivellement par le bas.
La meilleure preuve de la décadence de notre système éducatif est la dévalorisation lente et progressive du baccalauréat dénoncée depuis plusieurs années. Quand Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’éducation en 1985, déclarait que l’objectif était de mener 80% de chaque classe d’âge au baccalauréat, il ne pensait pas que cet objectif honorable allait être dévoyé à ce point. Ce but a certes été atteint par un nivellement par le bas et non pas, par une hausse du niveau intellectuel des élèves.
En 2020, le baccalauréat a été donné à tous uniquement sur les notes de l'année de scolarisation du fait de la crise de la Covid-19. La question n’est plus de savoir « Qui va l’avoir ? » mais « Qui ne pourrait pas l’avoir ? ».
Par ailleurs, la disparition du redoublement est un autre signe du dérèglement du système éducatif. Il était laissé de façon hypocrite à l’appréciation des parents jusqu’en 2018. Quels parents décideraient de faire redoubler la chair de sa chair ? Bien que la décision parentale ne soit plus nécessaire, il est néanmoins rare ! Le niveau éducatif a tellement baissé que le Cnesco (Centre National d'Etude des Systèmes Scolaires) s’est inquiété de la fragilité des acquis des élèves.
Ainsi, le système éducatif français a dégringolé dans les classements mondiaux. La France est classée 23ème sur 79 pays par l'étude du PISA sous l'égide de l'OCDE, qui évalue tous les 3 ans dans le monde l’indice des compétences des élèves de 15 ans en mathématiques, compréhension de l’écrit et sciences.
6 | Déclin de la France : Un pays impossible à réformer |
Un autre facteur du dynamisme d’un pays est sa faculté à se renouveler et à s’adapter aux changements : la mondialisation, l’économie, les mœurs, la société… Or, il semble, qu’en France, les réformes soient difficiles à mettre en place.
Il est de bon ton de qualifier les Français d’éternels gaulois râleurs et réfractaires au changement ! il faudrait aussi s’interroger sur la pertinence des réformes, leur calendrier et leur acceptabilité par la population. Par ailleurs, il incombe également aux gouvernements en France, de concerter davantage les Français et d'éviter les passages en force.
Le parlement peut certes examiner les réformes du gouvernement, mais, comme sa majorité est composée des membres du parti présidentiel ou de ses alliés, il n’est souvent qu’une simple chambre d’enregistrement des décisions présidentielles. Or, étant donné la baisse de l’autorité de l’État et la défiance grandissante dont il fait preuve, la « pilule » a de plus en plus de mal à passer.
Par ailleurs, les mouvements sociaux et les grèves sont presque systématiques dès la moindre tentative de réformes. Les deux meilleurs exemples sont le mouvement des Gilets Jaunes et les opposants à la réforme des retraites. De nombreux Français s’élèvent dans la foulée du mouvement des Gilets Jaunes, pour réclamer des référendums d’initiative citoyenne. Ils y seraient favorables à plus de 73% ! Les gens, étant habitués à donner leur avis sur les réseaux sociaux sur toutes sortes de sujets, aimeraient être plus consultés sur des décisions politiques surtout quand elles ont trait à leur propre vie.
Avec les outils digitaux de communication, l’organisation de référendums serait facilitée et coûterait moins chère que les systèmes électoraux classiques, qui mobilisent beaucoup de personnes. La planète nous en remercierait aussi, car des consultations sécurisées en ligne éviteraient le gaspillage monstrueux d’impressions de programmes, de prospectus et d’envois par courrier, alors que ces derniers finissent le plus souvent à la poubelle !
7 | Déclin de la France : Une crise profonde du système et des partis politiques |
La réforme de la société semble d’autant plus difficile que, du côté politique, on constate une absence de projets motivants aussi bien à droite qu’à gauche. De même, les différences entre les programmes des ex grands partis de droite et de gauche (Parti socialiste et Les Républicains) ne sont pas évidents.
Ces partis sont d’ailleurs souvent, eux-mêmes, en pleine crise et en perte de militants. L’élection d’Emmanuel Macron a révélé cette crise politique : un candidat peu connu ayant fédéré autour de lui des militants et des candidats venant des partis de droite, de gauche et du centre. Ces ralliements de dernière minute et l’implosion de la conception classique de la droite et de la gauche, ajoutés à l'absence de personnalités charismatiques et de programmes fort, a ajouté à la confusion générale.
Les dirigeants des partis politiques classiques ont beau pointer le danger de la montée des extrêmes avec Marine Le Pen d'un côté et Jean-Luc Mélenchon de l'autre, ils ont du mal à appréhender leur perte d’influence, d’audience et se remettre en question. Le fait, que les partis de droite et de gauche, sont d’accord sur de nombreux sujets brouille leur image et détourne de plus en plus de Français des formations « classiques ». La meilleure preuve de ce désaveux et de la crise des partis politiques est la montée progressive de l’abstention dans les élections à tous les niveaux : présidentielles, législatives, municipales et européennes.
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