7 villages à visiter dans les Pouilles et le Basilicate

Pour l'histoire, Polignano a Mare a tout d'une ville prospère. Son emplacement stratégique sur la route des navires se dirigeant vers l'est l'ont propulsée au premier plan comme en témoigne le grand pont qui la traverse encore aujourd'hui.

Pour le visiteur, Polignano a Mare, c'est un balcon idéal, une cité perchée sur des falaises de tuf, un à-pic vertigineux sur les eaux limpides et turquoises de la mer Adriatique. Dans les ruelles serrées du centre historique, garni de maisons à la blancheur éclatante, la promenade se fait pianissimo, d'un promontoire à l'autre, entre les monuments et les placettes.

On savoure une gelato puis vers 17 heures, on descend se rafraîchir dans la crique glissée entre les rochers. Entre deux baignades, le farniente s’impose. Il est l’heure de se détendre en jouant sur JackpotBob Casino, de revoir les instantanés de Polignano et se demander pourquoi faut-il toujours quitter ce que l’on aime tant…

Point d'orgue d'un séjour dans les Pouilles, le village d'Alberobello attire les visiteurs du monde entier pour une seule raison : les maisons de pierres sèches appelées trulli. L’endroit est si réputé que Dolce et Gabbana a décidé d’unir ses créations au cadre magique du village pour sa traditionnelle présentation de collection haute couture et joaillerie.

Avec son toit conique, le trullo a tout d'un bâtiment rural fabriqué avec les matériaux du coin. Les lauzes, ces pierres plates ramassées dans les champs sont légèrement inclinées vers l'extérieur pour éviter les infiltrations.

On ne sait pas grand-chose sur ces drôles de constructions. Aucune datation précise, aucune fonction établie, la plupart des écrits relatent des légendes et des théories invérifiables. Sombres, peu adaptés à la vie moderne, les trulli ont été restaurés et reconvertis en chambres d'hôtes ou boutiques de souvenirs. Et il faut bien avouer que le trullo miniature se vend comme des petits pains.

Dans la vallée d'Itria, Locorotondo épouse les contours de la colline sur laquelle il est bâti, un village circulaire, qui loin du tumulte d'Alberobello, offre une échappée paysagère sur la campagne environnante et les chapeaux coniques des trulli. Connu pour ses vins, ce lieu rond entre dans la catégorie des plus beaux villages d’Italie. Qu’il est bon de déambuler sans jamais se perdre et de remonter le fil du temps jusqu’à l’époque byzantine.

Entre les églises, le Palazzo Morelli riche de grilles ouvragées en fer forgées, la tour civique, le sanctuaire de la Madonna della Catena, il y a tant à voir, à ressentir, à goûter… Comme cette spécialité des Pouilles savoureuse et généreuse, le ragu al braciole con cime di rapa, une viande de bœuf roulée et farcie accompagnée de pousses de brocolis-rave. Plat typique du dimanche et des jours de fête, vous le dégusterez religieusement dans un restaurant à ciel ouvert du centre historique.

Ville perchée dont les maisons à étages permettaient de gagner de la place à l'intérieur des murailles, Ostuni est une cité médiévale entre mer et montagne surplombant la vallée d'Itria et ses milliers d'oliviers, de citronniers...

Voir Ostuni se mérite. Depuis la place centrale, il faut s'égarer dans les ruelles, les passages étroits, grimper les escaliers pour se hisser sur la plus haute des collines où trône la cathédrale. Construite au 15è siècle, elle est vouée tout entière à Santa Maria Assunta. À son côté, le palais épiscopal déploie une loggia servant à relier le palazzo Vescovile au cloître.

L’intérieur du palais abrite une collection de vestiges archéologiques, d’objets, de peintures pour mieux cerner l’histoire agitée de ce coin du monde.  Après ce moment de culture, faites une pause sur la Piazza della Liberta devant un ristretto et laissez le chant de la langue parvenir jusqu’à vous.

Retour vers la côte. Face à l'Albanie et la Grèce de Corfou, la ville d'Otrante n'est pas seulement une jolie cité balnéaire. De sa domination byzantine, elle a gardé des fresques ornant les murs et le plafond de la petite Chiesa San Petro.

Dans la cathédrale de style roman, la mosaïque du sol en parfait état date du 12^ème siècle. Quant aux os et crânes conservés dans ce même lieu, ils appartiennent aux habitants refusant de se soumettre aux turcs conduits par Mehmet II.

Si l’envie de goûter au plaisir d’une baignade vous titille, reprenez la route en direction d’une des plus belles plages des Pouilles. À 7 kilomètres d'Otrante, la Baia dei Turchi rappelle l'histoire du pillage par les troupes du sultan. Au bout d’une marche de quinze minutes dans une pinède odorante, la baie, divine et lumineuse s’offre à vous.

Bordé par le golfe de Tarente, le centre de Gallipoli est contenu sur une île reliée à la ville moderne par un pont. Dans ce réseau de ruelles, tout vous ramène à la mer. La corniche ceinture la partie la plus ancienne et, au fur et à mesure de votre déambulation, vous découvrirez ce qui a fait la fortune de Gallipoli : l’huile d’olive. Fabriquée dans les pressoirs souterrains creusés par l'homme, elle servait à alimenter les lampes de l’Europe entière. Sur les 35 pressoirs que comptait la ville, seuls deux ont été conservés en l’état dont un, transformé en musée, raconte à quel point Gallipoli était une ville importante au 17^ème siècle.

Dans ce lieu insolite, tout se contemple et se déguste. Faites une marche le long du port et observez le va et vient des barques et des pêcheurs. Personne ne vous demandera rien, bien occupés qu’ils sont à décharger la manne du jour ou réparer leurs filets.

Quand la fatigue commence à se faire sentir, arrêtez-vous à la terrasse d’un établissement et commandez une assiette de spaghettis alle vongole ou de pasta alle cozze. Vous comprendrez à quel point la mer est un bien et une ressource incontournable pour les habitants.

En parlant de Matera, on parle d'un territoire, une mer de pierre, les Murge dont les ravins façonnés par l'érosion pendant des millénaires ont permis aux hommes du paléolithique de s'abriter le long de parois calcaires.

Au cours des siècles suivants, Matera verra passer du monde. Des communautés monastiques couvriront ces habitats troglodytiques de fresques dans le plus pur style byzantin. Puis quand une ville nouvelle sortira de terre, les pauvres resteront en bas, dans le ravin avec les rats, les poux et la malaria.

Il faudra l'évocation de leurs conditions de vie plus que rudimentaires dans un livre de Carlo Levi paru en 1945 pour que l'Italie s'en émeuve. Alors médecin, peintre, écrivain, le citadin, membre d'un mouvement antifasciste est arrêté en 1935 et mis en résidence surveillée dans cette région désolée du Basilicate, non loin de Matera.

Dans son livre Le Christ s'est arrêté à Eboli, il parle de ce qu'il a vu, de ces gens d'une extrême pauvreté, vivant à 6, 12 parfois dans une seule pièce, sans eau courante avec du mobilier sculpté dans le tuf, évier, table, étagère et l'auge pour les animaux parqués au fond ; tous contribuant à réchauffer l'atmosphère.

Ce que Carlo Levi relate c'est le désespoir de ces paysans répétant sans cesse "Nous ne sommes pas chrétiens. Le Christ s'est arrêté à Eboli, nous ne sommes pas des humains, nous sommes pires que des bêtes, nous ne sommes rien".

En 1952 le gouvernement italien vote une loi de réhabilitation urbaine, les 18 000 habitants des sassi sont relogés dans les HLM de la ville nouvelle, le dernier partira en 1953. En 1986, les logements les moins vétustes sont restaurés. Depuis le classement Unesco en 1993, 2 000 personnes vivent encore dans ce complexe de ruelles étroites et d'escaliers.

Qu’y a-t-il à voir à Matera ? Les églises byzantines exploitant à fond l’obole touristique pour quelques fresques en mauvais état ? Non, il y a à ressentir, à s’émouvoir, à constater, qu’ensemble on peut tout, à rendre hommage à l’homme Carlo Levi, né à Turin dans la partie noble du pays. Pour embrasser Matera du regard, il faut se rendre de l’autre côté du ravin, emprunter un chemin de terre et s’arrêter au bord de la falaise. La città dei poveri se trouve là, devant vous…

Si votre envie d’Italie ne vous mène pas jusqu’à Matera, restez en France du côté de Nice ou de Menton. "L’Italie commence, ici on le sent dans l’air" disait Flaubert. Comme il avait raison.