L'HYPNOSE pour vaincre les crises d'ANGOISSE et de STRESS
Face au climat anxiogène créé par la crise sanitaire et la menace terroriste, l’hypnose se présente comme une méthode qui permet de réduire les angoisses et la peur de l’avenir. Voici l'interview de Katia Lucas, hypnothérapeute installée à Paris, pour mieux comprendre les bénéfices de l'hypnose dans nos vies.
Katia Lucas exerce depuis 6 ans. Elle est Maître praticienne en hypnose humaniste, ericksonienne et en PNL (Programmation Neuro-Linguistique) ainsi que coach professionnelle certifiée
1 | Hypnose : Comment en êtes-vous venue à l’hypnothérapie ? |
En 2014, par curiosité, je suis allée faire un stage d’autohypnose. La pratique de l’hypnose m’intriguait mais je n’osais pas aller voir un hypnothérapeute, j’ai donc trouvé cette formule intéressante. Pendant le stage j’ai trouvé cela tellement puissant et formidable que je me suis inscrite à la formation d’hypnose de l’école IFHE pour passer le premier niveau, et puis tout s’est enchaîné jusqu’au niveau de maître praticien. Deux ans plus tard, diplôme en poche, j’ai quitté l’entreprise dans laquelle j’étais salariée pour ouvrir mon cabinet d’hypnothérapie et de coaching. J’utilise l’hypnose humaniste en séance thérapeutique et aussi pendant les coachings pour booster le potentiel de chacun.
2 | Hypnose : Quels types de demandes avez-vous reçus depuis le début de l'épidémie de COVID-19 ? |
En parallèle des demandes habituelles, depuis le début de l’épidémie je reçois davantage de personnes sujettes à des crises d’angoisse et stress aigu, directement liées à la peur de la maladie et de la mort, mais aussi à l’enfermement, aux deuils difficiles à réaliser à distance, ainsi qu’au sentiment d’impuissance lorsqu’il est impossible de rejoindre ou d’assister des parents âgés ou des proches. Le télétravail a également augmenté les consultations pour fatigue, surmenage devant les écrans, et burnout.
Chez les enfants et les adolescents les consultations ont aussi été plus nombreuses concernant les difficultés à dormir, à se concentrer, à s’exprimer. Comme leurs ainés, ils ont été sujets à des crises d’angoisse.
3 | Hypnose : En quoi l'hypnose peut être utile en cette période de crise sanitaire et de confinement ? |
Il est inutile de garder ses angoisses ou autres problématiques pour soi et de les laisser s’empirer pendant le confinement ! Nos proches ne sont pas équipés pour nous aider. Le mieux est de consulter rapidement un professionnel, cela vous permettra de continuer à vivre votre vie, pendant cette période et après, avec plus de sérénité. Les consultations par Skype se sont démocratisées, cela fonctionne très bien avec la même qualité qu’en présentiel, tout en restant dans le confort et la sécurité de son chez soi.
4 | Hypnose : Quelle est la plus grande angoisse que vous observez parmi vos patients en ce moment ? |
Contrairement au premier confinement, et à la suite de la mise en place de lignes d’écoute psychologique à grande échelle, les sujets de consultation sont de nouveau très variés. La peur de l’avenir, le flou (et notamment la peur de l’autre masqué), le sentiment d’être un peu perdu reste bien sûr un sujet de fond, mais chacun souhaite avancer dans sa vie.
5 | Hypnose : Quels types de pathologies rencontrez-vous le plus fréquemment depuis que vous exercez ? |
Les deuils et séparations difficiles, les problèmes de couple et de fertilité, le stress post-traumatique (lié à la maltraitance enfantine, abus sexuels, viols, agressions physiques et morales), le harcèlement (en entreprise, en couple), les problèmes de confiance en soi et d’estime de soi, la dépression, et burnout mais aussi les grands classiques : les addictions (tabac, alcool, jeux, drogues…), les phobies, la perte de poids, la gestion du stress, les insomnies, la prise de parole en public… et bien d’autres, les sujets sont très nombreux et variés.
6 | Hypnose : Comment se déroule une séance ? |
Une séance se déroule en 3 grandes étapes :
1) L’anamnèse : l’écoute des antécédents et de la problématique de la personne qui vient consulter
2) Le travail en lui-même avec une induction préalable pour faire entrer la personne en état modifié de conscience et permettre la résolution de sa problématique
3) Le debrief de la séance si besoin, et éventuellement des exercices à réaliser avant la prochaine séance, mais ce n’est pas systématique.
7 | Hypnose : Combien de séances faut-il pour se sentir mieux ? |
L’Hypnose Humaniste faisant partie des thérapies brèves, il faut compter une à trois séances pour traiter un souci simple, sans raison profonde. On envisagera plutôt quatre à dix séances pour des problèmes anciens, liés à l’éducation, lorsqu’il faut faire grandir ce que l’on est. C’est donc très variable, il est impossible de déterminer à l’avance le nombre de séances, il n’y a pas de règles.
En ce qui concerne le contexte actuel, s’il s’agit d’une « simple » angoisse liée à la situation, à la peur de la maladie, au confinement, une séance peut éventuellement suffire. Cependant, nous avons constaté lors du premier confinement que la crise sanitaire (et ses conséquences ou ses répercussions) révélait des angoisses et problématiques latentes nécessitant un suivi sur plusieurs séances.
8 | Hypnose : Pourriez-vous définir l’hypnose humaniste ? |
L’hypnose humaniste, contrairement aux formes d’hypnose les plus connues (Ericksonienne, nouvelle hypnose et hypnose classique ou de spectacle) est une forme d’hypnose non dissociante (séparation corps-esprit), mais associante, et permet ainsi de travailler en état de conscience augmentée afin de réunifier la personne en elle- même. Elle est donc holistique, et permet au patient de se guérir en grandissant, grâce à une prise de conscience, et d’agir en toute autonomie sur ses blessures émotionnelles.
Grâce à cette particularité, l’hypnose humaniste est accessible à un plus grand nombre. La personne qui expérimente l’hypnose humaniste ne s’endort pas, elle ne perd pas le contrôle, elle n’a pas à lâcher prise ni à faire particulièrement confiance en son thérapeute, c’est une bonne nouvelle pour les sceptiques ! Bien au contraire, la personne s’éveille, accède à davantage de conscience pour engager le processus thérapeutique.Elle a été créée dans les années 2000 par Olivier Lockert qui a l’idée d’inverser les inductions hypnotiques, afin d’accéder aux états modifiés de conscience par un déploiement cognitivo-sensoriel.
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