La médecine de l’âme existe-t-elle ? La preuve par 7

Rose et Gilles Gandy sont formateurs, conférenciers et thérapeutes. Ensemble, ils ont mis au point une nouvelle méthode de soins, la médecine symbolique, et ont publié une quinzaine d’ouvrages dont le dernier « Les 9 plaies de l’âme ; l’ennéagramme : de la souffrance à l’abondance ».  

« L’homme est composé de la trinité corps, âme, esprit, selon la tradition grecque, explique Gilles Gandy. A cette image, il devrait y avoir trois types de médecine. Il y a une médecine qui vise à supprimer les maladies ou les symptômes qui touchent le corps comme la médecine allopathique. Une autre médecine, de la psychothérapie à la psychiatrie, s’occupe des maladies de l’esprit, des phénomènes émotionnels et troubles psychiques. Mais l’on ignore le mal être de l’âme qui, pourtant, cause des désordres dans nos corps et nos têtes. En déclenchant des maladies, l’âme attire l’attention de la personne. Le véritable processus de guérison suppose donc de soigner l’âme, la partie spirituelle de l’individu. C’est ce que nous proposons avec la médecine symbolique, une troisième voie. » 

Tout au long du Forum, des personnes ont expérimenté la médecine symbolique dans des ateliers dirigés par une solide équipe de praticiens maniant des baguettes coudées à la recherche de la source divine de chacun.

Le Docteur Daniel Dufour est fondateur de la méthode OGE « à l’envers de l’ego ». Médecin à la Clinique Vitamed à Genève, il pratique une « médecine intégrative » dans laquelle les causes de la maladie sont traitées plutôt que les symptômes. Il est auteur de plusieurs livres dont « J’ai failli y laisser mon âme » en 2016, « Le bout du tunnel. Guérir du trouble de stress post traumatique » en 2018, témoignant de l’exercice de son métier de chirurgien en Rhodésie-Zimbabwe et sur la frontière Cambodge-Thaïlande.

« L’ego (le mental ou le petit vélo, la roue du hamster) a trois grandes caractéristiques. D’abord, il nous coupe du moment présent. Deuxième point : il nous coupe de l’expression de nos émotions de joie, de colère, de tristesse. Troisième point : il nous coupe de notre savoir inné correspondant à notre âme reliée au Tout. L’ego est l’ennemi numéro 1, à ne pas confondre avec le cerveau. On ne peut chasser notre mental avec notre mental. Attention à la fameuse formule « Lâcher prise » ! Il convient de calmer le mental en portant son attention sur son corps physique et sensoriel. Nous pouvons ainsi nous connecter à nos émotions et à la personne que nous sommes réellement. Si nous écoutons notre intuition, nous pouvons alors nous donner de l’amour, de l’écoute, du respect. Il est important de se connecter à ses émotions, il ne faut pas les rejeter, mais les vivre. En parler à un psy ne suffit pas ! »

Etonnement ! L’auditorium n’est pas plein à craquer comme pour les précédents intervenants. Le public serait-il plus spirituel que religieux ? Nous serions tentés de répondre positivement. Monseigneur Ballot, archevêque de Chambéry, revient sur les trois formes d’amour existantes : l’agapé (l’amour désintéressé sans recherche d’un enrichissement personnel), l’éros (l’amour physique, le désir pour soi) et philia (l’amitié ou la camaraderie).  

« Benoît XVI montre que l’agapé purifie éros de tout repli narcissique et lui permet de se réaliser. C’est la première fois qu’un pape lie les deux manières d’aimer. On guérit quand l’agapé et l’éros sont unis et renforcés par la philia. Dans la religion chrétienne, on parle de « salut » : on est libéré, guéri. Celui qui veut donner de l’amour doit aussi le recevoir comme un don. »

La psychosophie, quésaco ? S’inspirant des enseignements d’Alice Bailey et de l’Agni Yoga, la psychosophie est au carrefour de la philosophie, de la psychologie et de la spiritualité. 

« Nous avons un plan d’amour à accomplir sur cette terre, guidés par le Bien, le Beau, le Vrai et la liberté d’être. Nous sommes des êtres spirituels qui tentons une expérience humaine et non l’inverse. Nous devenons des êtres incarnés et matériels, cela fait partie de notre chemin de vie. Développer notre ego, est une phase indispensable. Elle nous permet ensuite d’évoluer et d’aller vers la partie spirituelle de notre être pour ensuite donner aux autres. »

Sans renier sa formation initiale de médecin allopathe, Anne Simon intègre dans son approche thérapeutique l’acupuncture, le Qi-Gong, la phytothérapie…   La question est posée : Est-ce vrai que l’on a une âme ? Où est géo-localisée notre âme ? 

« On recherche à l’intérieur de nous, notre âme, le logis de notre profonde sagesse. L’âme ne réside pas dans la tête. Elle est plutôt placée au niveau du cœur et du plexus solaire. Mais notre tête -notre mental- nous éloigne de notre âme poussée par l’action. Celle-ci met en route plusieurs molécules comme l’adrénaline, la noradrénaline et la dopamine. Tout le système s’emballe et si l’on n’y prête garde, on peut tomber malade. Il convient de revenir à la source de notre être. »

Rencontre avec un violon d’âme. Nous vivons un moment extatique avec Jean-Marc Vignoli, sur la scène de l’auditorium. Le musicien a mis au point les « reliances sonores », une méthode destinée à adoucir les maux du corps, de l’âme et de l’esprit. Il nous offre une séance collective guidé par son violon. Jean-Marc Vignoli propose aussi des séances individuelles d’ « harmonisation vibratoire sonore ».

Avec la tête de son violon, il touche les points du corps en souffrance. « Ce n’est pas moi qui dirige la musique. Celle-ci n’a pas vocation à être mélodique, mais à apporter un mieux-être à la personne. J’accentue l’effet vibratoire des sons pour désincruster les mémoires du corps, nettoyer, débloquer les tensions. J’ai acquis la conviction que les sons ne se transmettent pas uniquement par l’oreille, mais par toutes les cellules du corps. »

Bernard Woestelandt est médecin généraliste, homéopathe. La foi peut-elle favoriser la guérison ? Il a raconté son parcours d’homme, de médecin et de chercheur dans un livre intitulé « De l’homme-cancer à l’homme-Dieu » qui a eu un grand retentissement. Il écrivit ensuite plusieurs ouvrages dont « Homéopathie, mon amie », « L’avenir plus beau que tous les passés », « Je le pansais, Dieu le guérit ». La joie, une voie de guérison de l’âme ? Son destin semble lié à l’homéopathie. Marié et père de deux enfants qui sont eux-mêmes médecins homéopathes, il habite et exerce son métier de médecin dans le chalet construit en 1899 par Paul Hahnemann, l’arrière-petit-fils du fondateur de l’homéopathie. Son arrière-grand-père et son trisaïeul étaient également homéopathes. 

« Penser l’homme dans sa globalité tout en se préoccupant des signes les plus infimes qui le caractérisent, donne à la médecine une autre dimension. D’ailleurs, Hippocrate m’a appris « qu’était considéré comme un charlatan le médecin qui s’occupait du particulier sans prendre en compte la totalité du sujet ». Ce fut un réconfort de recevoir ce soutien de taille, car m’intéressant à l’homéopathie, j’étais devenu aux yeux de nombre de mes confrères un charlatan. Nous avions tous juré sur le serment d’Hippocrate, mais peu d’entre nous en connaissaient la pensée. L’intelligence du corps humain et de l’univers qui le construit dépasse tout entendement, interpellant l’homme à comprendre qu’il participe à une grande aventure et que son existence a du sens. »