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7 choses à savoir sur le cerveau de votre enfant

Savoir Par Noémie Carton 19 février 2019

7 choses à savoir sur le cerveau de votre enfant
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« Reste assis », « dépêche-toi », « attends un peu », « arrêtes de pleurer pour si peu »… Il suffit d’écouter un adulte parler à un enfant, dans la rue, devant l’école ou ailleurs, pour comprendre que nous sollicitons beaucoup nos chères têtes blondes.

Ne demandons-nous pas bien souvent aux enfants d’avoir des comportements d’adulte. Est-ce un problème ? Leur cerveau est-il capable de fournir tant d’efforts ?

1 Le cerveau d’un enfant, une incroyable fourmilière

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Les enfants n’ont pas les mêmes capacités cérébrales que les adultes. Leur cerveau peut être comparé à un réseau routier qui ne cesserait pas de créer de nouveaux itinéraires.

Entre 0 et 5 ans, la capacité d’apprentissage d’un enfant est largement supérieure à la nôtre. Il possède 100 milliards de neurones et il est capable de créer des connexions entre tous ces neurones. Une enquête réalisée par la Fondation La Main à la Pâte annonçait : « À chaque minute de la vie d’un bébé, 2 millions de synapses se mettent en place. Cette vitesse diminue ensuite et la quasi-totalité des synapses est organisée vers l’âge de 15-20 ans. »

Les prolongements des neurones et les synapses forment d’abord un réseau confus. Au fur et à mesure des expériences, des erreurs, des chutes et surtout des réussites, ce réseau grandit et se consolide. Les routes secondaires et les impasses sont oubliées !

Pour développer toutes ses aires sensorielles, l’enfant a donc besoin d’expérimenter. C’est ce besoin de toucher, de sentir, d’entendre, d’observer et de goûter qui vient construire le réseau de communication neuronal de son cerveau, notamment dans son cortex préfrontal.

2 Le cerveau du bébé, entre immaturité et besoin de sécurité

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Nous sommes assez dépendants de la société dans laquelle nous vivons. En France, les mœurs, l’histoire du pays et le congé maternité très court sont trois facteurs qui encouragent les jeunes parents à attendre une réelle indépendance de leur tout petit. Puisque la majorité des mamans reprend le travail seulement dix semaines après la naissance du bébé, elle aimerait que le bébé aie un rythme fixe, qu’il parvienne à s’endormir seul, à boire correctement… Tant de choses pour lesquelles le cerveau d’un bébé n’est pourtant pas physiologiquement prêt.

L’homme est le seul mammifère à penser que son bébé doit dès la naissance s’habituer à sa future séparation. L’instinct de survie du bébé le pousse pourtant à pleurer lorsqu’il se sent seul, possiblement en danger. Le réflexe de Moreau, qui lui fait écarter les bras et les jambes, lui permet d’évaluer le vide et donc la solitude. Dans le ventre de sa maman, il était parfaitement contenu. Le cerveau du bébé est dépendant de tous ces réflexes primitifs qui déclenchent chez lui stress et insécurité affective.

3 Le sommeil de bébé, un miroir de son cerveau

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S’endormir seul est par exemple très complexe pour un nourrisson. Son besoin de câlins, de contact et le fait de sentir régulièrement l’odeur de ses parents, sont des besoins primaires, présents tout au long de sa première année de vie (au minimum). Ces besoins sont exacerbés à chaque fois qu’il est laissé seul et qu’il cherche le sommeil. Un adulte qui va bien, qui a bien mangé et qui n’est préoccupé par aucun problème est un adulte qui s’endormira bien (sauf affection ou maladie). Il en va de même pour un bébé. 

Les cycles du sommeil d’un tout petit sont bien différents des nôtres. Entre 0 et 2 mois, le bébé a des cycles de sommeil de 50 minutes environ, composée d’une phase de sommeil agité, puis de sommeil calme. En fonction des enfants et sans aucune règle stricte, un tout petit peut enchaîner plusieurs cycles de sommeil sans problème et dormir plus de 6h d’affilée, ou se réveiller toutes les 50 minutes… 

Il n’existe aucune manière intelligible pour faire dormir plus vite et plus longtemps un bébé. Ce n’est qu’à partir de huit semaines qu’un enfant peut connaître des phases de sommeil profond, mais il réduit ses cycles à 20 minutes (contre 90 à 120 minutes à partir de 2 ans).

Notez que le sommeil d’un bébé, puis d’un enfant est primordial. C’est en dormant qu’il parvient à construire le plus de connexions neuronales, la nuit comme lors de ses siestes quotidiennes. Retrouvez la durée de sommeil idéale selon l’âge de votre enfant sur cette page du site Amelie.fr.

4 Un enfant fatigué n’a plus les mêmes réactions cérébrales

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Le cerveau d’un enfant, et son état de fatigue notamment, conditionnent son comportement, tout comme son taux d’oxygénation ou ses apports en vitamines.

Un enfant a besoin de bouger, de sortir, d’oxygéner littéralement son cerveau. Un enfant qui est resté calme plusieurs heures durant aura besoin de sortir ou de se mettre en mouvement, même un enfant qui est habituellement très calme. Entre 3 ans et 5 ans, le cerveau de l’enfant ne peut pas rester concentré sur la même tâche pendant une longue plage horaire. 

Sans entendre parler d’enfant roi ni de parents laxistes, il est donc important de comprendre les réactions d’un enfant avant de les blâmer. Emmener un enfant faire des courses à 18h est une garantie de conflit et de réactions vives. L’enfant fatigué ne va plus chercher à être poli, patient ou compréhensif. Son cerveau émotionnel ne parviendra plus à tempérer son cerveau archaïque et ses comportements primitifs. Comprendre ce fonctionnement permet d’éviter les crises.

5 Le cerveau d’un enfant devant un écran

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Les médias publient de plus en plus d’études sur l’impact des écrans sur l’évolution de nos enfants. Entre télévision, tablette et smartphone, les plus petits ont l’embarras du choix. Le Gouvernement Français a mis en place un « Observatoire sur le bon usage des écrans » dont les études et les résultats sont sans appel : un enfant de moins de 3 ans ne devrait pas être exposé à des écrans. L’enfant qui est mis devant une télévision volontairement, ou qui joue à proximité d’un poste allumé ne semble pas en danger immédiat. Pourtant, c’est tout son processus de construction qui peut être mis à mal par ces expositions.

Prenons l’exemple d’un petit garçon d’un an qui empile des cubes. A chaque fois que son regard se portera sur l’écran de sa télévision, il oubliera instantanément ce qu’il était en train de faire. Il se remettra donc à jouer avec ses cubes, sans faire le lien entre les gestes qu’il a accomplis avant, et l’état de sa construction. Le cerveau d’un enfant n’est pas assez développé pour entreprendre deux grandes actions en même temps. C’est aussi pour cela qu’un enfant plus grand ne pourra pas terminer son petit déjeuner ou s’habiller devant un écran allumé. L’adulte sera obligé de le rappeler à l’ordre plusieurs fois et de se fâcher pour qu’il obéisse. Il suffit de comprendre que l’enfant n’est physiologiquement pas capable de faire ces deux choses en même temps. 

Tous les écrans agissent de la même façon, empêchant l’enfant de développer l’ensemble des parties de son cerveau. C’est aussi ce qui explique que les enfants surexposés aux écrans développent des troubles de la communication, souvent associés à des « troubles autistiques ».

6 Peur, colère ou caprice, que dit le cerveau ?

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La peur du noir, de l’inconnu, la tristesse, le stress… Il n’y a pas d’âge pour ressentir ces émotions désagréables. Un enfant qui a peur ne parviendra pas toujours à le dire, quels que soient son âge et son niveau de langage. En quelques minutes, cette peur peut se transformer en angoisse, puis prendre une importance colossale, pour finalement devenir une grosse crise de colère. Un enfant de moins d’un an n’est tout simplement pas capable, cérébralement parlant, d’agir pour manipuler l’adulte. Ce sont ses émotions qui s’expriment, sans volonté de nuire ou de tromper.

Bien évidemment, plus il y a de monde autour de l’enfant, et plus ces émotions seront exacerbées et ambivalentes. Si l’on reprend le fameux exemple de notre point n°4, à la fatigue de la journée, s’ajoutent la tristesse de ne pas avoir le paquet de gâteau tant désiré, puis la honte face au public qui le regarde…

Les courants d’éducation positives partent alors du postulat qu’un enfant ne fait jamais de caprice volontairement. Un bambin qui fait une crise de colère exprime seulement ses émotions, qu’il s’agisse de tristesse ou de frustration. Cette vision du caprice ne remet pas en cause la position que doit avoir un adulte face aux crises : écoute, fermeté mais surtout compréhension. Un enfant qui semble avoir trop de difficultés à gérer ses émotions pourra être accompagné par un professionnel de santé qualifié.

7 Les émotions de l’enfant, marqueurs d’un cerveau en construction

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De nombreuses maisons d’éditions ou magazines de presse enfantine proposent des ouvrages à destination des moins de dix ans sur le sujet des émotions. Joie, colère, peur, timidité, dégoût… Identifier ses émotions permet à l’enfant de mieux les comprendre. Ainsi, il peut les expliquer aux adultes qui l’entourent et ne pas se laisser submerger par ce qu’il ressent. 

Des cahiers d’activités, des jeux ou des objets de « retour au calme » peuvent aider les enfants à parler de leurs sentiments et à se calmer. Nous connaissons tous des adultes qui s’emportent plus facilement et plus rapidement que d’autres. Il en va de même pour les enfants. Les accompagner et les aider à identifier leurs émotions, pour que le cerveau les accepte et les gère est indispensable.

Le cerveau des enfants est une machine complexe que nous devons prendre le temps de connaître. Surtout, c’est une machine qui a besoin de toute l’attention des adultes pour se développer correctement et donner le meilleur d’elle-même. La plasticité cérébrale est une merveille que les chercheurs en neurosciences ne cessent d’étudier, depuis l’état embryonnaire jusqu’à la fin de vie de l’homme.

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