7 choses à savoir sur les Restos du Cœur

C’est au micro d’Europe 1, le 26 septembre 1985, que Coluche lance un appel à la solidarité envers les Français les plus pauvres. 

"Si, des fois, il y a des marques qui m'entendent, s'il y a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite qu'on pourrait commencer à faire à Paris et puis qu'on étalerait après dans les grandes villes de France, nous on est prêts à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto qui aurait comme ambition au départ de faire 2.000 ou 3.000 repas par jour gratuitement", improvise-t-il à l'antenne.

Trois mois plus tard, à Gennevilliers, Coluche inaugure le premier centre des Restos du Cœur où 700 sacs de nourriture seront distribués. Cet hiver-là, 8,5 millions de repas sont servis à ceux que l’on appelle alors les "nouveaux pauvres".

Les Restos du Cœur est une association loi de 1901, reconnue d’utilité publique, sous le nom officiel de "Les Restaurants du Cœur – les Relais du Cœur". 

Son objectif : "aider et apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute action contre la pauvreté sous toutes ses formes".

Sur son site Internet, l’association décrit l’ensemble de ses actions, notamment l’aide alimentaire, la petite enfance, les ateliers cuisine, l’hébergement/le logement, l’aide aux gens de la rue, l’accompagnement au budget et microcrédit, les ateliers de français, l’accompagnement scolaire, ou encore les activités culturelles, de loisirs, physiques et sportives et les départs en vacances.

Comme le mentionne son rapport annuel 2021-2022, les Restos du Cœur reposent à 74,7 % sur la générosité publique. 

Les subventions publiques sont à hauteur de 21 %, dont une forte contribution européenne. Aujourd’hui, un repas sur quatre distribué par les Restos du Cœur provient d’un financement européen, via le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). 

Les bénéfices des spectacles des Enfoirés, de même que les DVD qui en sont issus et du merchandising, représentent seulement 1,5 % des ressources.

La loi Coluche du 20 octobre 1988 permet aux donateurs, particuliers et entreprises, de bénéficier d’un crédit d’impôt pouvant atteindre jusqu’à 75 % de la somme versée aux organismes et associations caritatives.

Le fils de Coluche, Romain Colucci précise sur RTL : "Je vous donne un exemple concret : vous faites un don de 100 euros aux Restos du Cœur. Ils recevront donc 100 euros et achèteront 100 repas, et on vous remboursera 75 euros sur vos impôts suivants. Donc chaque repas offert vous aura coûté 25 centimes, c'est-à-dire le prix d'un appel surtaxé".

C’est après la disparition de Coluche, que sa veuve, Véronique Colucci, a eu l'idée de réunir des artistes avec l'objectif de collecter des fonds au profit de l'association. 

Le tout premier album des Enfoirés, intitulé "Tournée des Enfoirés" sort en 1989. De nombreux artistes, comme Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Véronique Sanson et Eddy Mitchell mais aussi Michael Jones, parcourent la France pour récolter des fonds pour les Restos du Cœur. 

Les artistes décident de renouveler l’expérience. Depuis 1990, chanteurs mais aussi acteurs se mobilisent chaque année, lors d’un concert évènement. Chaque vente de disque du concert permet à l'organisation de distribuer dix-sept repas. Chaque année, ces bénéfices représentent le quart des recettes de l’association.

Répartis dans 1920 centres, les Restos du cœur comptent 70 000 bénévoles réguliers ainsi que 27 000 bénévoles occasionnels. Beaucoup d’entre eux sont modestes, ou vivent dans la précarité.

Le directeur de l’association, Patrice Douret réclame depuis des années que l’avantage fiscal accordé aux donateurs et bénévoles (qui ne concerne que ceux qui sont imposables) soit transformé en crédit d’impôt afin que les plus modestes puissent en bénéficier.

Depuis la crise sanitaire du Covid et l’inflation qui a suivi, les Restos du Cœur ont vu leur nombre de bénéficiaires augmenter.

L’association a déjà accueilli 1,3 million de personnes depuis janvier 2023 dans ses locaux, que ça soit pour une aide alimentaire, une aide au logement ou même pour être guidé dans une démarche de demande d’aides sociales. C’est plus que sur toute l’année 2022, où 1,1 million de personnes avaient été accueillies. 

La moitié des personnes accueillies par l’association a moins de 25 ans, dont 40 % sont des mineurs et 108 960 des enfants de moins de 3 ans. La précarité touche particulièrement les femmes, plus nombreuses à la tête d’une famille monoparentale. Parmi les bénéficiaires, on trouve également des retraités (17 %) et des étudiants (9 %).

Le nombre de repas distribués a lui aussi explosé. Ce sont 170 millions de repas qui devraient être servis cette année contre 142 millions en 2022 et 133 millions en 2018.