7 conseils PRATIQUES pour réussir votre DECONFINEMENT

L’injonction « Sortez masqué(e) » va sans doute détrôner en popularité le fameux « Sortez couvert » devenu si familier depuis l’apparition du Sida. La guerre des masques restera vraisemblablement comme un des évènements marquants de cette épidémie. D’abord déclaré « inutile » il y a à peine deux mois par certains gouvernements à cause de la pénurie, leur usage est obligatoire dans de nombreux pays en phase de déconfinement, notamment dans les transports publics (les trains, les bus, le métro, le RER, les trains, les tramways…).

De même, le masque devra être porté par les enseignants, les personnes travaillant au contact des enfants, les chauffeurs de bus mais aussi de VTC et de taxis ! Les commerçants pourront exiger le port du masque avant de laisser entrer les clients. Bref, il faudra LE porter presque partout. Aussi, il est recommandé d’en avoir un ou plusieurs sur vous en permanence au cas où ; du plus simple appelé chirurgical (le moins cher mais à changer toutes les trois à cinq heures selon des spécialistes) jusqu’aux masque lavables et réutilisables.

Attention : le masque n’est pas une protection absolue. Il vous permet en effet de ne pas infecter les autres que ne vous empêche pas d’attraper le virus. Accompagnez son utilisation des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale. Attention aux nombreuses arnaques, notamment sur Internet, où de nombreux sites peu scrupuleux vendent des masques qui n’arrivent jamais ou qui ne sont pas aux normes. Assurez-vous d’acheter sur des sites connus et des masques répondant à la norme européenne autorisée : NF EN 14683.

Même si le masque est une protection efficace contre le SARS-CoV-2, le virus à l’origine du Covid-19, ce n’est qu’un barrage partiel contre cette pandémie. De nombreux types de masques, notamment les masques chirurgicaux, les masques alternatifs ou artisanaux peuvent laisser passer le virus. D’où la nécessité de continuer à pratiquer les gestes barrières (tousser ou éternuer dans votre coude, vous laver ou vous désinfecter les mains régulièrement, utiliser des mouchoirs à usage unique, ne pas embrasser vos interlocuteurs ou leur serrer la main).

De même, conservez une distance d’un mètre avec les gens que vous croisez. Dans l’absolu, il faudrait aussi garder cette distanciation totale avec vos proches à la maison. Cette distanciation, notamment en public, est vitale car une personne qui tousse ou éternue peut projeter ses postillons jusqu’à six mètres, de même que les joggeurs quand ils courent en soufflant fort ! Aussi, gardez une distance la plus grande possible avec les gens que vous fréquentez ou que vous croisez car ce mètre adopté dans certains pays comme la France est relatif. En effet, elle peut aller, en fonction des pays, d’un mètre cinquante (comme en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Belgique) à deux mètres (comme aux USA, en Espagne et en Italie) !

La sortie du confinement ne veut pas dire que vous pourrez à nouveau vous déplacer comme bon vous semble ! En France, à partir du 11 mai 2020, par exemple, vous ne pouviez pas vous déplacer à plus de 100 km (mais sans attestation). Au-delà de cette limite, vous aviez besoin d’une attestation dérogatoire pour le travail ou en cas de raison familiale impérieuse. Or, à date, il n’a pas été précisé ce que signifiait « une raison familiale impérieuse » ! Peut-être cette définition vague sera-t-elle plus claire ultérieurement. En effet, de nouvelles mesures ou des modifications aux anciennes sont édictées presque toutes les semaines, voire tous les jours !

Si cette définition reste aussi floue, durant les ponts et plus on s’approchera des vacances… et plus de personnes risquent de « se découvrir » un parent malade ou ayant besoin de leur aide évidemment à la campagne ou au bord de la mer ! Aussi, dans la mesure du possible, évitez de vous déplacer même dans la limite des 100 km autorisés pour ne pas risquer de propager le virus, notamment si vous n’avez pas effectué de test de dépistage. Vous êtes peut-être porteur (ou porteuse) du virus sans le savoir ! Ce qui est le cas des malades dits asymptomatiques car infectés par le coronavirus qui n’en présentent pas les symptômes.

Aussi, les déplacements sont d’autant plus à risque aussi bien pour vous que pour les gens que vous visitez ! Dans la mesure du possible, si vous n’avez pas d’obligation professionnelle, il serait plus prudent, pour le bien commun, d’éviter de voyager au moindre prétexte encore pendant une ou deux semaines, le temps de voir si la pandémie ne repart pas à la hausse.

Cet avertissement ne signifie pas que vous devez éviter de rencontrer votre famille, vos proches ou vos amis après le déconfinement. Cependant, tout contact, notamment en nombre (en France : les réunions sont limitées à dix personnes) présente de grands dangers insidieux. Les rassemblements de plus de deux personnes seront en effet un risque majeur de voire l’épidémie repartir à la hausse rapidement ! La vitesse de propagation de cette deuxième vague serait proportionnelle à la rapidité à laquelle les gens pourraient oublier rapidement le port du masque, les mesures de distanciation sociale et les gestes barrières !

Après le déconfinement, nous serons certes impatients de se retrouver, mais les vieux réflexes, notamment les embrassades et les serrages de main, risquent de ressurgir. Autant, le port du masque sera plus facile à respecter dans les transports en commun ou dans l’environnement professionnel ; autant la tentation de pratiquer les gestes de salutation ou de rapprochement familial, amical ou autre sera forte en privé !

Vous avez dû déjà remarquer, en période de confinement, comme cela est difficile à appliquer si vous l’avez été avec des proches, notamment en couple ou avec des enfants, en particulier en bas âge qui réclament spontanément des câlins, des bisous et des marques d’affection ! Ce sera d’autant plus difficile si vous vous retrouvez dans une ambiance festive, un repas de famille voire une soirée bien arrosée ! Dans ces circonstances de contacts humains chaleureux, les envies seront nombreuses d’embrasser, de tenir dans vos bras ou d’effectuer des gestes de rapprochement. Ce sera dur mais gardez les gestes barrières et la distanciation sociale encore quelque temps pour ne pas être infecté(e) ou contaminer les gens que vous aimez le plus. En effet, le virus est encore en pleine expansion ! Il ne respectera aucune trêve et ne vous fera pas de cadeau !

L’attitude à adopter dépend évidemment de la catégorie sans laquelle vous vous situez. La difficulté avec le coronavirus est, qu’en raison des nombreuses inconnues scientifiques, il est difficile de savoir quel comportement adopter. Nous allons nous baser sur le fait qu’il existe, indépendamment de l’âge, trois catégories de personnes : les malades du Covid-19, les asymptomatiques et les personnes non porteuses.

Si vous êtes malade et/ou si vous penser présenter les symptômes du coronavirus : vous devez alors, en période de déconfinement : consultez votre médecin traitant pour en avoir confirmation. Il prendra alors les mesures adéquates et vous dirigera, en fonction de la gravité de votre état, vers la structure de santé la plus adaptée. On entre, avec le déconfinement, dans une phase « tester, tracer, isoler ». La clé de voûte en sera le médecin comme le rappelait Nicolas Revel, le directeur de la CNAM (Caisse nationale de l’assurance maladie) dans une interview aux Echos le 1^er mai 2020. Votre médecin vous signalera à la CNAM et, si vous le voulez, vous lui donnerez le nom des personnes contacts (que vous avez fréquentées récemment). Celles-ci seront contactées par téléphone et, si elles les souhaitent, elles seront dépistées et placées en quarantaine chez elles ou dans des structures spécialisées comme des hôtels réquisitionnés.

Le cas se complique si vous êtes une personne asymptomatique. A ce propos, il ne faut pas confondre avec un porteur sain. En effet, comme le rappelle la professeure Valérie d’Acremont dans 24heures : cette terminologie s’applique aux bactéries et non aux virus. Ce médecin, spécialiste des maladies infectieuses à Lausanne en Suisse, préfère parler de personne infectée asymptomatique. Celle-ci peut l’être, même sans présenter de symptômes ou de très faibles pouvant même passer inaperçus ou confondus avec ceux d’autres maladies comme la toux, la fièvre.

Le symptôme important, pouvant faire penser à un Covid-19, serait un problème respiratoire comme des essoufflements même après un petit effort ou des difficultés à respirer. Dans ce cas, vous (re)passez dans la première catégorie des malades infectés ou potentiellement touchés.

Il faut alors vous diriger vers votre médecin traitant pour lever tout doute. Si vous ne savez pas si vous avez attrapé le coronavirus et que vous ne présentez pas de symptômes, rangez-vous dans la catégorie 3 avec les personnes qui se pensent saines. Respectez alors la distanciation sociale, les gestes barrières, le port du masque, limitez vos déplacements et surveillez votre état de santé ! Au moindre signe inquiétant, allez chez votre médecin traitant pour votre bien, celui de vos proches mais aussi de nos concitoyens ! Pour savoir si vous êtes une personne à risque, reportez-vous au point 3 de l’article 7 conseils pour se défendre contre le coronavirus.

La question du dépistage et du traçage aura aussi été une des grandes interrogations de cette pandémie, car le manque de matériel adéquat a souvent influencé les stratégies de confinement ou de non-confinement ! En effet, les pays qui n’ont pas confiné ou légèrement ont agi ainsi car ils avaient dépisté et tracé très tôt les malades avant de les isoler comme en Corée du Sud, à Singapour, en Suède et au Vietnam (dont ne parle jamais mais, qui au plus fort de l’épidémie, a eu environ 240 personnes infectées, ne déplore aucun mort et n’a plus de cas déclarés depuis plusieurs jours !). Dans les pays qui n’ont pas voulu ou pas pu tester par manque de tests de dépistage : le confinement, a été appliqué. Ce que certains scientifiques appellent la « stratégie du pauvre », celle de ceux qui n’ont pas dépisté et tracé !

Le problème est, que si on ne dépiste pas massivement, on ne peut pas connaître le nombre de personnes infectées. Ce qui rend caduque voire inutile le traçage dont l’efficacité est étroitement liée à un dépistage massif. La question du duo dépistage/traçage est d’autant plus complexe que même les tests de dépistages ne sont pas toujours fiables. Il y aurait 30% de tests nasopharyngés (faits par un prélèvement dans le nez) qui donneraient des résultats négatifs alors que les personnes sont positives. De même, les tests sérologiques indiquent le taux d’anticorps dans votre système immunitaire… mais sans assurance qu’il soit assez élevé pour vous protéger totalement contre le coronavirus ! Alors, devant toutes ces incertitudes, à vous de choisir : dépistage ou pas de dépistage, tracking or not tracking, that is the question ! Up to you (libre à vous).

En conclusion, étant donné l’évolution des connaissances sur le coronavirus et les mesures de déconfinement progressif, restez informé(e) en permanence. Il serait dommage que, par manque d’information, vous vous trouviez hors-la-loi ou susceptible de vous faire verbaliser (à l’heure où j’écris, il est prévu une amende de 135 € en France pour ceux qui ne porteraient pas de masque dans les transports en commun). Peut-être qu’au moment où vous lirez cet article, ces mesures auront changé ou d’autres seront en vigueur ! De même, pour ne pas tomber malade, tenez-vous au courant régulièrement des changements de situation dans votre pays, votre département ou votre ville. 

Dans certaines villes, les maires font distribuer des masques, dans d‘autres, vous devez les acheter ! Plus grave, il se peut, qu’en fonction de la situation départementale, régionale ou nationale, les autorités décident d’assouplir le déconfinement, de le renforcer, voire de revenir à un confinement localisé plus ou moins strict ! Par ailleurs, en cas de contagion par les enfants ou des enfants par les adultes, les écoles pourraient à nouveau fermer. Certaines classes d’âge comme les personnes âgées contraintes de rester chez elle… Bref, nous entrons dans une période d’incertitude où même les voyantes vont s’arracher les cheveux. Gardez un œil sur votre quotidien, votre station de radio ou de télé préférée, suivez l’info sur Internet… Pendant le déconfinement, la nécessité de s’informer n’aura peut-être jamais été, au sens propre et figuré, aussi vitale de toute votre existence !