7 points pour mieux connaître JOE BIDEN

Joseph Robinette Biden Jr. est né le 20 novembre 1942 dans la ville ouvrière de Scranton, en Pennsylvanie, dans une famille catholique irlandaise modeste. Robinette est le nom de sa grand-mère paternelle descendante de huguenots français ayant émigré en Angleterre puis en Pennsylvanie. A ses 10 ans, la famille s’installe dans l'Etat voisin du Delaware à Wilmington, qui deviendra son fief. « Mon père disait toujours : Champion, on prend la mesure d'un homme non pas selon le nombre de fois qu'il est mis à terre, mais d'après le temps qu'il met à se relever" a souvent rappelé celui qui se targue d'avoir gardé le contact avec la base ouvrière du parti démocrate.

En avril 2019, il avait lancé sa campagne en Pennsylvanie, dans la ville de Pittsburgh, berceau de l'industrie sidérurgique américaine aujourd'hui en partie reconverti dans la hi-tech. Un Etat qui avait voté pour Donald Trump en 2016 et qui symbolise avec d'autres ces régions industrielles où règne un fort sentiment de déclassement social. "Les banquiers de Wall Street et les PDG n'ont pas construit les Etats-Unis. C'est vous qui avez construit les Etats-Unis (...), les gens ordinaires de la classe moyenne", avait-il lancé à des grévistes.

Avant 2020, Joe Biden avait tenté à deux reprises de conquérir la Maison Blanche. Lors de l'élection présidentielle en 1988, il se lance une première fois dans la primaire démocrate.  Mais après trois mois de campagne, il est forcé d’abandonner la course, accusé d’avoir plagié un discours du chef du parti travailliste au Royaume-Uni, Neil Gordon Kinnock.

En 2008, il tente une deuxième fois sa chance, mais un commentaire à propos de Barack Obama "le premier Afro-américain qui s’exprime bien, brillant, propre sur lui et beau garçon" le fait dégringoler dans les sondages. Il sera finalement choisi par Barack Obama comme colistier et entre avec lui à la Maison Blanche en janvier 2009, en pleine crise financière.

A son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier 2021, Joe Biden deviendra le second président catholique de l'histoire des Etats-Unis, 60 ans après le démocrate John Fitzgerald Kennedy. Tous les autres présidents étaient protestants. Dans toute l'histoire du pays, seuls Thomas Jefferson (1800) et Abraham Lincoln (1860) n'avaient pas revendiqué d'affiliation religieuse.

Catholique pratiquant fier de ses origines irlandaises, Joe Biden se rend très régulièrement à l’église dans son quartier de Wilmington. Cependant ses positions en faveur de l’avortement et du mariage homosexuel ne font pas l’unanimité dans les rangs de ses coreligionnaires.

Ses deux mandats à la Maison Blanche en tant que vice-président ont permis à Joe Biden de nouer une relation privilégiée avec Barack Obama, qu'il aura souvent mis en avant lors de cette campagne électorale. De son côté, l'ancien président a donné plusieurs meetings où il a rappelé :  "Joe et moi sommes d'origine différente, nous sommes d'une génération différente, mais ce que j'ai rapidement admiré chez lui, c'est sa résilience née de nombreuses batailles, son empathie née de beaucoup de chagrin".

En janvier 2017, l’ancien président avait remis la médaille présidentielle de la liberté, la plus haute décoration civile des Etats-Unis, à celui qu'il considère comme un « ami » et un « frère ».  « Connaître Joe Biden, c'est connaître l'amour sans faux-semblant, le dévouement sans vanité et quelqu'un qui vit sa vie pleinement » avait-il affirmé.

Barack Obama a salué samedi la victoire « historique » de Joe Biden. "Nous avons de la chance que Joe ait ce qu'il faut pour être président et se comporte déjà comme tel. Car lorsqu'il entrera à la Maison Blanche en janvier, il sera confronté à une série de défis extraordinaires qu'aucun nouveau président n'a jamais connus : une pandémie qui fait rage, une économie et un système judiciaire inégalitaires, une démocratie en danger et un climat en péril", a-t-il dit dans un communiqué.

En 50 ans de carrière politique, Joe Biden a noué certaines amitiés de l’autre côté de l’échiquier politique. La plus célèbre d’entre elles est celle qui le liait à l'ancien sénateur républicain de l'Arizona John Mc Cain. Les deux hommes s’étaient rencontrés dans les années 1970, au Sénat. Joe Biden lui a rendu un hommage appuyé après sa mort l’été 2018.

Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat en 2002, Joe Biden a voté pour la guerre en Irak contre Saddam Hussein qui durera de 2003 à 2011.

Il a reconnu avoir organisé l’audition de nombreux témoins qui ont laissé croire, à tort, que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Depuis, l’ancien sénateur du Delaware a admis une « erreur ».

En août dernier, 100 hommes afro-américains avaient publié une lettre ouverte appelant le candidat démocrate à la Maison Blanche à choisir une colistière noire. « Ne pas choisir une femme noire en 2020 veut dire que vous perdrez l'élection » avaient écrit les signataires en demandant ce geste fort de la part du démocrate.

Dès le mois de mars 2020, le candidat avait promis de choisir une femme comme colistière. Il sait alors qu’il doit en grande partie sa victoire à la primaire démocrate aux électeurs noirs, qui lui avaient offert une avance écrasante sur ses rivaux en Caroline du Sud, après trois défaites humiliantes. 

En août 2020, il tranche : c'est avec la sénatrice Kamala Harris comme colistière qu'il se présentera devant les électeurs américains pour tenter de battre Donald Trump le 3 novembre 2020. Sénatrice de Californie depuis 2016, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, Kamala Harris répond au souhait de Joe Biden de choisir une femme. Mais aussi à la volonté de beaucoup, depuis les émeutes entrainées par la mort de George Floyd en mai dernier d'incarner, dans le ticket présidentiel démocrate, la diversité raciale américaine. A 56 ans, Kamala Harris devient ainsi la première femme et la première femme d’origine étrangère à accéder au poste de vice-président.