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7 questions après les Régionales 2021 pour la Présidentielle 2022

Décrypter Par Hervé Resse 19 juillet 2021

7 questions après les Régionales 2021 pour la Présidentielle 2022
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Si vous avez des réponses à toutes les questions qui suivent, devenez conseiller en stratégie politique, il y a sûrement de bonnes places à prendre !!

Ou peut-être voudriez-vous rejoindre les troupes (paritaires) des commentateurs, éditorialistes, contributeurs, toutologues
(spécialistes en tout) capables de passer d’une chaîne info à une autre pour y offrir leurs analyses et prospectives. On les retrouve lundi sur BFM ou CNEWS, mardi sur France Info, mercredi sur LCI, jeudi sur Public Sénat. Mais quand donc tous ces gens travaillent-ils chez ceux qui les emploient en vrai ?

Quoi qu’il en soit ils ont un avis sur tout, savent en parler longtemps même de ce qu’ils ignorent ou méconnaissent : imminence d’une quatrième vague COVID-Delta, marche à suivre en matière de vaccination des réticents... Difficile d’ailleurs de leur en vouloir, ils n’ont aucune boule de cristal à portée de micros.

Reste que depuis les deux élections (régionales et départementales) de fin juin 2021, et à moins d’un an d’une Présidentielle que nombre de sondages et observateurs annoncent déjà pliée, tous commentent l’avenir à un an d’un pays… dont aucun ne sait dire s’il sera ou non reconfiné dans moins de deux mois.

Sacré casse-tête ! Mais tel est le modèle économique des chaines d’info en continu. Il faut bien meubler l’antenne. À les écouter ces derniers temps, remarquons tout de même que la situation nous oblige à poser plus de questions qu’à offrir des éléments de réponses crédibles.

Des questions ? Vous voulez des questions ? En voici 7.

1 Que fait-on face à l’abstention ?

7 questions après les Régionales 2021 pour la Présidentielle 2022

Ils l’ont tous dit et répété, 66 % d’abstentions (à la louche) offrent au bout du compte des résultats bien peu probants. Les présidents de régions se voient élus. Certes. Voir notre capture écran. Mais ils le sont avec le soutien de moins d’un inscrit sur cinq : au mieux, Carole Delva, élue en Occitanie avec 20% des inscrits ; au pire Valérie Pécresse, en Ile de France, avec moins de 15%. Chez les hommes, de Bertrand à Wauquiez, on nage entre ces deux bornes. Aucun représentant d’aucun parti n’y échappe.

Tous les pensifs penseurs (comme disait Boris Vian) se penchent depuis des lustres sur les « pourquoi » de ces désaffections pour le jeu électoral. Mais ne font qu’évoquer des hypothèses de solutions déjà entendues cent fois.

Le vote obligatoire, vraiment ? La République s’inspirerait alors du royaume voisin, la Belgique.  En oubliant que ce pays, riche en particularismes culturels et identitaires, est aussi celui qui a régulièrement traversé ces dernières années des crises institutionnelles conséquentes, sans gouvernement. Manifestement, le vote obligatoire ne résout pas tout.

En revanche on entend des minorités fondamentalistes s’opposer là-bas à ce caractère obligatoire. Car ces minorités s’estiment dépendre non de la loi du royaume, mais de la charia. Ils prônent l’abstention comme rejet non de l’élection, mais du système en place. Chez nous, fort peu vont jusqu’à se demander si l’abstention massive n’est pas en fait un indice du rejet de la démocratie elle-même, et de la république. Cela soulèverait un vrai tabou. Nous en évoquerons d’autres, aussi dérangeants, au point 8 de ce dossier.

Mais si obligation il y devait y avoir, sanction il devrait y avoir également : impôt ou amende ? Chez nous, dans le pays déjà perçu comme champion des prélèvements ? On a entendu aussi un éditorialiste renommé (qui porte toujours une écharpe rouge au cou, même en épisode canicule) avancer une sanction somme toute paradoxale : priver de vote tout abstentionniste aux deux élections suivantes. En somme lutter contre les abstentions futures en les renforçant dans l’immédiat ? Qu’en diraient les Shadoks ? Le même expert a proposé d’autoriser le droit à vote à 16 ans. Sans rire ? Résumons : nous constatons un taux particulièrement élevé au niveau national (près de 67 %, donc). Il monte à 87 % chez les 18-24 ans, confirmant le poids significatif de la variable âge. Supputer que les 16-18 voteraient plus que les 18-24, et compenseraient ainsi leur manque d’implication, relève d’un a priori aussi incertain qu’illogique.  Ce n’est pas en augmentant mécaniquement le ratio des récalcitrants dans une population globale (par ailleurs augmentée elle aussi), qu’on gagnerait des points de participation.

La généralisation du vote par internet semble également une impasse, pour d’évidentes raisons de sécurité, d’authenticité, sans parler de la protection du caractère secret du vote.

D’autres pistes ont été évoquées : Voter sur plusieurs jours ? Voter en semaine ? À creuser, peut-être… En tous cas, pas pour 2022.

Resterait aussi cette fameuse hypothèse, visant à donner une pleine place au bulletin blanc.

2 Légitimer le vote blanc ?

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Le Monde

Le Monde (sur le graphique ci-dessus) rappelle qu’il faut bien distinguer les inscrits, les votants (- ceux qui se rendent aux urnes-), et les voix exprimées de ceux qui glissent dans l’urne un bulletin valable (sans inscription ni rature, et non déchiré) pour un nom (et un seul) de candidat déclaré.

La proposition viserait à distinguer clairement les bulletins blancs, en somme une enveloppe vide, des bulletins nuls, ainsi que des abstentions. Cela aurait du sens, car on en déduirait le niveau de légitimité des candidats au moment même de leur élection. Lorsqu’il l’explique, le site citoyen « parti du vote blanc » considère en somme le vote blanc comme l’équivalent d’un troisième candidat au 2ème tour de scrutin.

Pourquoi pas, dans une optique de transparence accrue.

Mais à moins que soit auparavant défini un taux plancher à partir duquel ladite élection serait invalidée, on n’irait pas au-delà de cet intérêt statistique assez relatif. D’autant qu’on sait déjà dire à quelle proportion des inscrits les élus sont effectivement choisis.

Un autre impact possible du vote blanc serait d’éliminer les candidats blackboulés. Le paradoxe (blanc / black) serait amusant. Mais là aussi le taux fatidique devrait être précisé, et parions qu’on en débattrait sans fin.

De plus, de telles hypothèses induiraient probablement des blocages institutionnels, propres à nous rapprocher de ceux traversés comme on l’a vu, Outre Quiévrain.

En dehors de ces options radicales, qui n’ont probablement aucune chance d’être adoptées du moins dans notre actuelle Constitution de la Vème République, légitimer le vote blanc n’aura donc qu’un intérêt cosmétique ou symbolique, sans impact sur la participation. S’il s’agit de confirmer que nos élus le sont sans enthousiasme, on le sait de longue date, et ce n’est du reste pas une spécialité Made in France.

3 Confondons-nous élections et castings ?

C’est une évidence, nous Français globalement nous sentons vraiment concernés par deux scrutins : celui de proximité qu’est le choix du Maire de notre commune ; et celui du Président de la République, de plus en plus souvent décrit comme « capitaine d’équipe ». Ou commandant du bateau, si vous préférez. Soit deux élections où la personnalisation des scrutins est des plus affirmée. Si vous souhaitez vous rafraichir la mémoire, passez 10 petites minutes avec ce résumé ironique mais complet, proposé par Télécrayon…

De fait, les autres scrutins mobilisent peu, et de moins en moins. Auparavant, les électeurs votaient car ils se reconnaissaient dans un parti. Ils comparaient des programmes, exprimaient leur espoir, de continuer… De changer… De changer dans la continuité… Nous avons, depuis Giscard d’Estaing et jusqu’à François Hollande, essayé, voire épuisé, toutes les formules de slogans.

Mais les adhérents aux partis politiques sont partout moins nombreux, y compris ceux qui s’autoproclament très écoutés, très représentatifs. Pour faire court : le RN et les Verts-EELV.

En dehors de questions sociétales et sujets régaliens (sécurité, laïcité, immigration, transition environnementale, santé, bioéthique), nous avons sans mentir bien du mal à différencier les principaux candidats, singulièrement lorsqu’on aborde les sujets économiques et sociaux, sans parler même de leur rapport à l’Europe et à son projet.

Restent quelques valeurs ancrées auxquelles se réfèrent les candidats. Elles sont devenues assez peu mobilisatrices car singulièrement convenues. Ne reste que le rejet de certaines pour se mobiliser.

Les Régionales ont-elles confirmé ce poids de la personnalisation ? On pourrait le penser, partout où les sortants ont été réélus. C’est-à-dire partout (du moins en métropole). Mais avec la faible participation que l’on sait. En revanche, la personnalisation n’a pas aidé le RN à franchir son fameux plafond de verre : la marque Marine Le Pen a largement moins favorisé ses candidats que ce qu’elle escomptait. Les scores de La France Insoumise n’ont pas davantage bénéficié du charisme supposé de son leader Jean-Luc Mélenchon. Et que dire de LA REM : nulle part elle n’a profité de son lien avec le Président de la république.

Dans une Société du Spectacle où le people règne en maître sur tous les théâtres : arts, sports, médias, l’habitude semble désormais installée en politique également. Une grande majorité de nos concitoyens n’accordent leur attention qu’aux profils des partants, bien peu aux programmes proposés. Et ils ne la réservent qu’au casting vedette.

Après les Star Académie, Nouvelle Star, Danse avec les Stars… Vote avec les Stars ?

Voilà qui déboucherait sur un fameux paradoxe…

4 Perdants aux régionales, gagnants à la Présidentielle ?

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Sans faire injure au leader de La France Insoumise, qui affirmait naguère « la République c’est MOI », et qu’il aurait en bonne logique pu (et dû) être présent au 2sd Tour de 2017, les vrais finalistes de la dernière présidentielle se font singulièrement remarquer ces temps-ci.

D’un côté on affirme, par exemple chez Marianne, que les Français ne veulent surtout pas voir revenir en 2022 ce duel annoncé, Macron-Le Pen, la Revanche

Mais en même temps (on n’en sort pas !) ces deux-là sont systématiquement cités en tête des intentions de votes, à un an environ de l’élection…

Et, cerise sur le gâteau démocratique, ils sont, on l’a déjà noté, les deux principaux perdants des régionales de 2021, à travers leurs candidats. Que l’on infirme aux élections intermédiaires ses choix de l’élection majeure précédente n’est pas nouveau dans notre démocratie. Mais dans le même temps affirmer son refus de revoir en lice ceux que l’on place par ailleurs en tête dans les sondages ne manque pas d’originalité.

Il y aurait là de quoi aiguiser quelques ambitions chez d’autres candidats possibles, plausibles, probables. Mais il est aussi permis de penser, notamment à cause de la logique diabolique des Primaires à la Française, que la désunion triomphera à droite comme à gauche des volontés de réunir.

D’où cette question : serions-nous par hasard devenus immatures politiquement ? Ou y aurait-il désormais quelque chose de pourri au pays de Pascal et Descartes ?

5 La tragicomédie des Primaires va-t-elle recommencer ?

Dans le passé, on se souvient de ces présidentielles ayant proposé des candidatures multiples venant d’un même « camp ». En 1981, la Droite républicaine avait fait fort : il y avait Chirac, mais aussi la crypto-pompidolienne Marie-France Garaud, et le père de la Constitution de 1958, Michel Debré. Qui ne réussirent à s’entendre sur rien, sauf à assurer finalement la défaite de Giscard d’Estaing.

De son côté, la Gauche annonçait Mitterrand comme Champion, mais aussi proposait aussi Marchais (PCF) Bouchardeau (PSU), et Crépeau (Radicaux de Gauche).

En 1995, Chirac et Balladur ne parvinrent jamais à s’entendre et sanglant fut ce Combat des Chefs, au grand bonheur des Guignols de l’Info. En 2002, Jospin fut planté en partie par sa campagne calamiteuse résumée à une phrase « J’ai un bon bilan », mais affaibli aussi par les candidatures Chevènement et Taubira.

C’est sans doute pour s’épargner de tels galimatias qu’on a des deux côtés imaginé l’hypothèse de Primaires à la Française. On a en cela suivi le fameux théorème : « tout ce qui s’invente aux Etats-Unis d’Amérique, le bon comme le pire, aura vocation à s’exporter chez nous. Il suffit de patienter ». 

Sauf qu’au pays de George Washington le système, si alambiqué qu’il nous paraisse, est rôdé depuis un siècle, et repose sur un bipartisme assumé pour l’essentiel, au moins jusqu’au Variant Trumpiste. Ici, la méthode s’avère depuis son introduction une formidable Machine à Perdre nouveau style.

Elle consiste en gros à voir s’écharper sans pitié durant plusieurs émissions TV insupportables (à moins de faire partie du fan club d’un des impétrants) de potentiels futurs premiers personnages de la 6ème puissance mondiale. Pour les voir tous ramenés à des postures de roquets pathétiques, qui s’affrontent sur les 5% ou 10% de contenus qui au bout du compte les distinguent, et en prenant grand soin de ne mettre en évidence aucun des sujets qui pourrait les rassembler. La Guerre des Ego n’est pas celle de Troie : elle a chaque fois bien lieu. Et nul au bout du compte n’en tire profit. On joue à Qui perd perd. Les seuls gagnants sont les amuseurs qui peuvent s’en régaler (voir vidéo).

6 À gauche : savoir réussir à échouer ?

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En 2017, à gauche, la Primaire était pensée pour le Président en exercice. Qui finalement décida de ne pas y participer. Dès lors elle déboucha sur un festival d’incohérences. La gauche « social-démocrate » laissait à tous ceux qui le souhaitaient (d’abord et y compris ses adversaires) le soin de désigner son Champion. Au final et sans lui faire injure, le candidat le moins charismatique fut désigné, avec le résultat final que l’on sait. Lisons Wikipédia !

« Alors que Benoît Hamon a semblé en retrait lors du premier débat télévisé entre les cinq principaux candidats, (…) avec 6,36 % des suffrages exprimés, il obtient le plus faible score de la gauche socialiste depuis Gaston Defferre à l'élection de 1969 (5,01 %). Sa campagne est décrite comme une « cuisante défaite » mettant « le PS au bord du gouffre ». Benoît Hamon admettant lui-même un désastre, une défaite morale. (…) Il demeure par ailleurs le deuxième candidat ayant effectué le plus de dépenses de campagne, derrière Emmanuel Macron et devant François Fillon ». Fin de citation.

Pour autant, et alors qu’autour du Parti Socialiste (ou ce qu’il en reste) certains appellent solennellement à investir Anne Hidalgo qui ne dit ni oui ni non mais plafonne dans les sondages à 5%, d’autres se demandent s’ils ne devraient pas y aller. Ne serait-ce que pour « s’éviter cela ». Encore faudrait-il que l’heureux désigné (je m’épargne ici l’illisible écriture inclusive ou « épicène ») consente à se confronter ensuite à celle choisie à la Primaire écologistes-Verts-EELV. Début Juillet, elles sont 5. En attendant mieux ?

On peut envisager que s’invite dans cette salade mixte un déçu du Mélenchonisme, Le Cho étant déjà déclaré candidat. De même Fabien Roussel du PCF affirme pour le moment qu’il ne se ralliera à aucun autre. Ira-t-il au bout ? Mon petit doigt me dit que non, mais mon petit doigt se trompe assez souvent.

N’importe. Coluche avait (comme souvent) trouvé une belle formule : avoir l’embarras du choix… ou le choix de l’embarras ?

7 À droite : Combat des chefs ou combat d’échecs ?

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À Droite, l’épisode 2017 fut au moins aussi brinquebalant qu’en face. Fameuse épopée ! Y concouraient un ancien président de la République déjà battu cinq ans plus tôt. Son premier ministre cinq ans durant. Les deux ne pouvaient plus se voir en peinture… Un ancien premier ministre de l’époque antique de la Chiraquie était souvent donné gagnant, dans un rôle de Sage pouvant transcender clivages et rivalités. Alain Juppé, c’était lui, fut néanmoins battu, et fort déçu. Derrière, un autre candidat malheureux se rallierait assez vite au vainqueur en Marche, y raflant en même temps un maroquin et un possible avenir. Bruno Le Maire désavouait ainsi ses anciens compagnons (chez les héritiers du Gaullisme, on dit compagnon. Pas camarade).

Une fois passé par la moulinette décrite au chapitre 5 de ce modeste article, le candidat vainqueur, François Fillon, devint favori pour l’élection finale, avant d’endosser en même temps plusieurs costumes de prix - mais pas payés par lui-, ainsi que des soupçons d’emplois fictifs ou de complaisance. Tout cela n’arrangea ni son image publique, ni peut-on penser celle de l’élection elle-même. Il fut battu. Bien battu.

De ce funeste épisode, les Républicains ont juré qu’ils tireraient la leçon : leur actuel président Christian Jacob a promis que lui vivant, on ne recourrait plus à cette méthode des primaires. Mais il ne l’a pas supprimée des statuts, ce qui autorise ses amis à s’étriller déjà sur la route à conduire, avant même l’officialisation des participants. Les uns signent une tribune pour exiger la tenue de ladite Primaire. Un autre refuse d’y céder, avec le soutien de quelques caciques (notamment le n°2, Guillaume Peltier) du parti qu’il a déserté. Un autre participant, auréolé de son succès dans le dossier Brexit, se verrait bien jouer le rôle du Sage rassembleur, si possible un peu mieux que celui du casting 2017, déjà cité. Wauquiez, Retailleau, Pécresse, Morin, Bertrand, et donc Barnier… Encore un, et nous pourrons leur consacrer ici un article. Qui plus tard ravira grands et petits.

8 Que conclure de tant de questions ?

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Attention, Disclaimer ou Spoiler : ce dernier chapitre contient des hypothèses désagréables. Cela ne signifie nullement que l’auteur de ces lignes les appelle de ses vœux.

On se souvient de cette phrase très diversement appréciée du Président Sarkozy : « La France, tu l’aimes ou tu la quittes ». Il y a probablement bien des gens qui aiment ce territoire de France, et n’ont aucune envie de le quitter. Mais qui se verraient bien profiter du capharnaüm actuel pour le bousculer à leur façon. À force d’entendre « qu’il faut fendre l’armure », « renverser la table » …

Petit florilège pour inventorier certains scénarios catastrophes qu’on pourrait tous ensemble se concocter, (avec ou sans pandémie et 4ème puis 5ème, 6ème vague… )

Changer de République, de Constitution ? Peut-être faudrait-il en passer par là, ce qui n’épargne pas l’obstacle 2022. Mais admettons qu’une majorité s’accorde sur l’urgence d’envisager une VIème république. À qui confier sa rédaction, avec tant de gens qui ne s’entendent déjà pas sur les moyens de désigner leur candidat ?

Le duel Macron-Le Pen, on se le mijote aux petits oignons ? Mais peut-être faut-il s’épargner les psychodrames de l’élection, et reconduire illico le détenteur actuel pour 5 ans de plus ? (On invente. On spécule. On délire).

Ou lui offrir la possibilité de nous la faire en mode Napoléon III ? Sachant qu’il apprécie tant l’image du Ier, il pourrait se proclamer Empereur… déjà qu’il se rêve depuis le départ en Jupiter…

On le sait, nos concitoyens collectivement culpabilisent toujours du supplice infligé le 21 janvier 1793 au citoyen Capet. (Sauf qui sacrifient ce jour-là aux tentations d’une tête de veau ravigote ou gribiche). Et si certains lorgnaient du côté des royautés apaisées d’Europe…. Jusqu’à se demander si…  Dans le fond… Tout bien pesé ? … Ca s’examine… En arrière toute ?

Je ne parlerai pas d’une irruption brutale des forces armées dans le débat. Mais notons qu’elles ont déjà été suggérées même du bout des lèvres sur certains plateaux, dans certains journaux.

L’hypothétique élection d’un président islamiste (modéré, hein, allons-y en douceur) envisagée par le toujours facétieux Michel Houellebecq ne semble pas pour tout de suite. Mais qui dit que n’émergera pas demain une force comparable à celle s’affirmant en Belgique ? Certains radicaux ici l’ont déjà évoqué comme une espérance envisageable.

Et tant que nous y sommes : nous appuyant sur certains exemples venus d’ailleurs où l’on a porté des trublions télévisuels aux portes du pouvoir, (USA, inutile d’en parler encore. Mais aussi l'Ukraine) irions-nous jusqu’à nous infliger un choix avec… Bigard ? Hanouna ? Zemmour ? Lalanne ? Qui donc, encore ?

Évidemment ces scénarios d’horreur ne se veulent qu’ironie, et sont fort peu probables. Mais souvenons-nous tout de même des propos de l’immense Albert Camus : "Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles".

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