Bilan du marché des crypto-monnaies en 2020 en 7 points

Technique, pointue et trop complexe pour certains, innovante et opportuniste pour d’autres, la crypto-monnaie reste un investissement clivant en 2020. Pour autant, cette technologie représente un vaste marché alimenté par l’émergence d’innombrables actifs, valorisés des centaines de milliards de dollars. Rappelons-le, les actifs numériques se passent des interventions de la banque et des institutions financières et se transfèrent de gré à gré.

Depuis que la technologie des crypto-monnaies a gagné en notoriété, des dizaines (voire des centaines) de monnaies numériques voient le jour et sont échangées sur les bourses de crypto-monnaies (Exchange). Cependant, seule une poignée de crypto-actifs innovants jouissent d’une grande adoption, créant de gros décalages en termes de capitalisation boursière. 

Pour l’année 2020, les principales crypto-monnaies ont atteint de nouveaux records de valorisation à l’instar de ce classement sur le site CoinMarketCap, mettant le Bitcoin en tête avec plus de 290 035 333 189 dollars, suivi d’Ethereum (ETH) (51 388 075 161 dollars), Tether (17 274 205 577 dollars), Ripple (XRP) (11 463 993 868 dollars) et enfin Bitcoin Cash (BCH) (4 978 116 584 dollars).

Le Bitcoin est désormais sur toutes les lèvres non seulement par son ancienneté, mais il s’agit également de l’actif numérique le plus cher de l’histoire avec un cours avoisinant les 15000 dollars sur les crypto-plateformes. Cette place d’honneur n’est pourtant pas définitivement acquise, puisqu’elle est remise en jeu chaque année suivant les activités boursières.

En 2017, un « bull-run » a notamment propulsé les investissements en Bitcoin (qui avait frôlé la barre des 20 000 dollars/token) avant de connaître par la suite un effondrement sans précédent. Au cours des années suivantes, le Bitcoin a tenté de se défaire d’un « cryptowinter (l’hiver crypto) », mais n’a réussi à atteindre un rythme de croissance stable qu’en 2019. 

En 2020, la monnaie de Satoshi Nakamoto a également rencontré des aspérités en jouant les voltigeurs autour des 10 000 et 11 000 dollars au mois de septembre. Ceci étant, la persévérance des investisseurs a parvenu à redresser le fameux « Bearmarket » pour atteindre les 15 000 dollars/token, une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2020.

Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Les vols, les scams, les détournements deviennent malheureusement le lot quotidien de la communauté crypto, et ce, en raison de l'absence de réglementation du secteur. 

Les arnaques ont sévi de plus belle cette année 2020, engendrant la perte et la disparition de fonds crypto. Pour le Bitcoin en particulier, la plateforme d’information et d’analyse Whale Alert a ainsi rapporté un vol à hauteur de 24 millions de dollars au cours du premier trimestre. Un chiffre alarmiste à l’heure où les crypto-défenseurs décrivent la blockchain comme une plateforme inviolable.

Bien que considéré comme un investissement hasardeux par la majorité des gouvernements à ses débuts, la crypto-monnaie fait aujourd’hui l’objet de débats au sein des parlements du monde entier. Qu’elle soit restreinte ou libre, l’utilisation de la crypto-monnaie est un phénomène mondial touchant les pays avancés comme les pays en voie de développement. 

En 2017, le Venezuela a été le grand pionnier de l’expérience avec le lancement du Petro, une crypto-monnaie nationale censée « remplacer » le dollar américain et permettre à l’économie locale de se libérer des restrictions économiques imposées par les États-Unis.

Parallèlement, d’autres pays ont également ouvert leur porte à l’exploitation de ces monnaies virtuelles. En 2020, le rapport Global Crypto Adoption Index a révélé que sur 154 pays sondés, seuls 12 n’enregistraient pas d’activités crypto notables. Par ailleurs, l’Ukraine, la Russie, le Venezuela, la Chine, le Kenya, les États-Unis, l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Colombie et le Vietnam s’affichent comme les plus grands utilisateurs de ces actifs numériques.

Ce n’est pas un mythe, la crypto-monnaie est à l’origine de fortunes rapides et considérables. En effet, les leviers de croissance des cours de crypto-monnaies se basent sur des spéculations boursières et les volumes d’échange journalier d’actifs numériques dépassent largement ceux des devises et autres actions cotées en bourse. 

Pour cette année, les acteurs du marché crypto se sont illustrés dans le classement Forbes des milliardaires en 2020. Parmi eux, Micro Zhan de Bitmain, Chris Larsen de Ripple Labs ou encore Bryan Armstrong de Coinbase ont figuré dans le top 1000, de quoi motiver les nouveaux venus dans la sphère crypto.

Le minage est une opération informatique qui consiste à encoder et à décoder une donnée cryptographiée en vue d’effectuer une transaction dans une blockchain. L’opération de minage donne droit à des revenus aux acteurs. Il s’agit donc d’un marché très prisé pour ceux qui disposent de systèmes de décodage (ou hachage) suffisamment puissants. 

En 2020, les sociétés de minage industriel (dits pool minier) se sont multipliées partout dans le monde mais avec une répartition inégalitaire. Selon le rapport sur la répartition géographique des mineurs publié par une équipe de l’Université de Cambridge, la Chine mène la danse et mine 65% des transactions mondiales. Les plus grandes installations chinoises de minage de crypto-monnaies se concentrent dans la province de Xinjiang.

Derrière la Chine se positionnent les États-Unis (7,24%), la Russie (6,90%), le Kazakhstan (6,17%), la Malaisie (4,33%) et l’Iran (3,82%).

Ethereum est la seconde crypto-monnaie la plus prestigieuse de l’histoire. Créé par Vitalik Buterin en 2015 pour apporter une alternative aux fonctionnalités « usantes et éphémères » du Bitcoin (temps de confirmation de transactions trop long, coût de minage élevé, etc.) via des applications intelligentes, Ethereum développe l’idée d’une plateforme conciliante et accessible qui ne reposerait pas simplement sur la spéculation.

Par rapport à son aîné, Ethereum est donc devenu la crypto-monnaie des puristes de la blockchain, c’est-à-dire des amateurs d’applications rattachées et des développeurs de programmes maison. Jusqu’en 2019, Ethereum s’est retiré à huis clos pour préparer son nouveau « logiciel » pour le rendre encore plus accessible. Trois phases de développement ont été prévues à cet effet, à savoir le Beacon Chain, le Shardchain, l’EWASM. L’annonce d'une version opérationnelle est prévue début Décembre 2020.