Les 7 plus grands défis de la SECURITE MILITAIRE mondiale en 2025

Actuellement, les cybermenaces font partie des sujets des plus importants à traiter en matière de sécurité militaire mondiale. Les infrastructures vitales comme les réseaux de distribution d’électricité, les hôpitaux ou encore les systèmes de transport sont, en effet, des cibles privilégiées des attaques informatiques. Selon un rapport publié en janvier 2025 par le Centre européen de cybersécurité (ECSO), le nombre de cyberattaques ciblant des entités publiques stratégiques a augmenté de 42 % en un an.

Ces attaques ont pour objectif de désorganiser l’appareil militaire d’un pays sans confrontation directe. C’est par exemple le cas en décembre 2024 lorsque les communications internes et les systèmes de guidage en Europe de l’Est ont été perturbés, ce qui a paralysé de nombreuses bases militaires. Le fait est qu’il est difficile de démontrer formellement les auteurs des cyberattaques, ce qui rend les représailles diplomatiques ou militaires délicates. De plus, la vitesse à laquelle évoluent les logiciels malveillants dépasse souvent les aptitudes de réponse des défenses traditionnelles.

Les puissances qui cherchent à étendre leur influence ou à affaiblir leurs adversaires sans entrer dans un conflit armé classique font aujourd’hui des conflits hybrides leur stratégie privilégiée. Il s’agit de guerres non déclarées qui combinent entre autres cyberattaques, campagnes de désinformation, manipulation des opinions publiques et soutien clandestin des groupes armés locaux.

La guerre en Ukraine qui a commencé bien avant 2022 en est une parfaite illustration. Elle a commencé par des campagnes massives de désinformation, des attaques informatiques contre les infrastructures publiques et le soutien à des milices séparatistes dans l’Est du pays. En 2025, cette approche s’est étendue à d’autres zones, notamment en Afrique de l’Ouest et dans certaines régions d’Asie, où des puissances étrangères exploitent les tensions ethniques et politiques pour faire avancer leurs intérêts géopolitiques. Les campagnes de désinformation souvent diffusées via les réseaux sociaux visent à semer la confusion, à délégitimer les institutions démocratiques et à diviser les populations. Elles préparent le terrain à des opérations militaires limitées ou à des coups d’État soutenus de l’extérieur.

La prolifération nucléaire fait partie des plus grands enjeux de la sécurité militaire mondiale. Malgré la mise en pratique de la doctrine de dissuasion qui avait permis un certain équilibre pendant la guerre froide, l’émergence de nouveaux acteurs nucléaires remet en question la stabilité globale. C’est le cas de l’Iran et la Corée du Nord qui suscitent de vives inquiétudes.

La Corée du Nord a multiplié ses essais depuis 2022 et a officiellement testé un missile balistique intercontinental pouvant atteindre le territoire américain en 2024. En même temps, le programme nucléaire iranien continue de se développer malgré les sanctions. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), des activités suspectes dans plusieurs installations iraniennes en 2024 renforcent les soupçons sur une possible militarisation du programme.

Conséquences : l’Arabie saoudite, rival régional de l’Iran, laisse entendre qu’elle pourrait développer sa propre capacité nucléaire en cas d’échec du dialogue. En Asie, le réarmement du Japon et de la Corée du Sud devient un sujet de débat stratégique. Le risque de ces extensions est que la probabilité d’usage accidentel ou tactique de l’arme atomique est élevée.

Le terrorisme et les guerres asymétriques constituent des menaces inquiétantes pour la sécurité militaire mondiale, en particulier dans les régions instables du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie. En Somalie par exemple, les organisations comme Al-Qaïda, Boko Haram ou les Shabab continuent de mener des attaques ciblées contre des civils pour semer la terreur, affaiblir leur confiance en l’État et recruter de nouveaux membres. Leur force réside dans leur capacité à mener des actions de guérilla et d’embuscades, certes, avec des moyens limités, mais un impact psychologique et médiatique important.

Le développement technologique permet aussi à ces groupes non étatiques de diffuser facilement leurs idéologies extrémistes. Rien qu’en 2024, les services de renseignement européens ont détecté une augmentation des recrutements via les réseaux sociaux dans des zones sensibles comme le Sahel ou le Pakistan.

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 2024, la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes, incluant grandes sècheresses, cyclones et inondations massives, a doublé par rapport aux dix dernières années. À côté de leurs missions conventionnelles, les forces armées d’aujourd’hui sont donc de plus en plus sollicitées pour intervenir sur les zones touchées par des catastrophes naturelles, y assurer la stabilité en cas de conflits liés à la raréfaction des ressources (eau, terres cultivables) et gérer les flux migratoires causés par la dégradation de l’environnement.

C’est par exemple le cas en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans certaines îles du Pacifique où les armées sont souvent appelées à intervenir dans ces contextes d’instabilité.

Aux États-Unis, le commandement pour les opérations de secours humanitaires (HA/DR) a été renforcé, tandis qu’en France et au Canada, les dispositifs militaires ont été réorganisés pour pouvoir réagir plus rapidement à des catastrophes sur leur territoire ou à l’étranger. L’Inde a également intégré le changement climatique dans sa stratégie de défense nationale.

Avec les grandes puissances qui cherchent à sécuriser leurs satellites et à dissuader toute attaque sur leurs actifs spatiaux, la militarisation de l’espace s’accélère depuis cette année. Selon l’ONU Office for Outer Space Affairs dans son rapport publié en janvier 2025, plus de 100 nouveaux satellites à vocation militaire ont été lancés rien qu’en 2024.

Ces satellites jouent un rôle important dans les opérations militaires actuelles : communications sécurisées, navigation GPS, surveillance de territoires, détection de lancement de missiles. Leur neutralisation peut rendre désuet l’ensemble du système de commandement d’un pays. Raison pour laquelle les grandes puissances comme les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde ont développé des programmes d’armes antisatellites ou ASAT.

Toutefois, ces ambitions posent de nouveaux problèmes : une multiplication du nombre d’armes dans l’espace qui augmente les risques de collisions, la production de débris spatiaux et les réactions en chaîne incontrôlées.

Le fait est que l’absence de cadre juridique clair pour ces types d’activités militaires spatiales favorise l’instabilité. Si aucun traité ne vient régulariser la militarisation de l’espace, celui-ci risque de devenir un terrain de confrontation directe.

Les conflits régionaux menacent plus que jamais la stabilité mondiale. Les zones les plus sensibles restent l’Asie-Pacifique, l’Afrique et le Moyen-Orient où tensions militaires, les rivalités géopolitiques et autres instabilités internes risquent de provoquer d’importants conflits armés.

Pour ce qui est de l’Asie-Pacifique, le dossier taïwanais reste encore une source d’inquiétude majeure. La Chine qui affirme sa puissance sur le plan militaire et diplomatique multiplie les manœuvres autour de l’île tandis que les États-Unis renforcent leur présence dans la région.

En Afrique, les conflits liés au contrôle des ressources, aux luttes ethniques et à l’extrémisme religieux continuent d’embraser des régions entières. Le Sahel par exemple est une zone particulièrement fragile où les groupes jihadistes prospèrent malgré les interventions internationales.

Au Moyen-Orient, l’instabilité est continuelle. La rivalité entre l’Iran et Israël, la guerre au Yémen et les tensions en Syrie persistent. Les récentes frappes israéliennes sur des positions iraniennes en Syrie en décembre 2024 ont ravivé les craintes d’un embrasement régional. De plus, les conflits internes en Irak et au Liban alimentent un climat de tension permanent.