7 foyers EXPLOSIFS de conflit géopolitique en 2020

L’issue de la crise diplomatique dans le Golfe reste plus floue que jamais en 2020. Après trois ans de provocation et de démonstration de force entre le Qatar et la coalition Émirats arabes unis, Bahreïn, Arabie Saoudite et Egypte luttant pour et contre le soutien de l’armée islamique iranienne, la situation reste au statu quo.

L’origine du conflit remonte en 2017 d’après L’Express, après une prise de position « accidentelle » du Qatar pour le régime islamique iranien. Rapidement, une coalition gigantesque s’est érigée pour dénoncer l’hypothétique inclinaison du Qatar à l’extrémisme du Hamas, du Hezbollah et des Frères musulmans.

Il s’en suivra un blocus total du Qatar sur tous les flancs (diplomatique, transport aérien, diffusion télé, etc.), mais aussi une réaction véhémente de l’émir qui multiplie les projets d’armement ainsi que la naissance de nouveaux soutiens à Doha venant de l’Iran et du Maroc.

Jusqu’en 2020, les médiations intentées en interne et en externe (jusqu’à la saisie de la Cour internationale de justice) sont tombées en désuétude. Pour sa part, le Qatar n’écarte pas une solution de sortie de crise malgré un bilan satisfaisant de son économie durant ces dernières années. Durant la Conférence de Munich sur la sécurité en février, Mohammed Al-Thani a montré sa disposition à « réduire l’escalade dans le Golfe », reste à savoir si les conditions qui accompagneront cette volonté seront du goût de ses voisins.

La guerre commerciale sino-américaine fait trembler le monde des affaires depuis 2016 et risque de changer substantiellement la dynamique économique internationale pour les prochaines années.

Selon nos confrères Des Echos, la crise commerciale est née d’une volonté américaine de rééquilibrer les opportunités commerciales entre les deux pays, longtemps dominés par des exportations outrancières chinoises vers l’Oncle Sam. La tension s'est accrue d'un cran avec l’instauration de lourdes taxes douanières sur des centaines (et plus tard la quasi-totalité des importations) de produits de l’Empire du Milieu. 

Depuis, la Chine a rétorqué avec des mesures similaires, mais aussi des stratégies de manipulation financière (notamment avec la dépréciation monétaire) mettant les deux pays dos à dos. En 2020, l’apparition puis l’exportation de la Covid-19 à l’international n’a guère simplifié les choses avec un Donald Trump plus accusateur que jamais envers la Chine.

Impuissants face à ce duel des titans, les Européens et le reste du monde retiennent aujourd’hui leur souffle en attendant une éventuelle levée des armes de destruction massive de l’économie mondiale.

Le divorce avec l’Europe annonçait un défi de taille pour l’économie du Royaume-Uni et aujourd’hui, les conséquences du Brexit semblent mille fois plus lourdes que prévu à l’heure où la Covid-19 paralyse tous les leviers de reprise.

La course à la libération du Royaume-Uni (votée en 2016 par le public avec un score assez mitigé) du bloc des 27 arpente sa dernière ligne droite et pourrait déboucher sur un accord ou pas. L’enjeu est de taille, car un « No deal » plébiscité par Boris Johnson pourrait fortement nuire aux futures relations du pays avec l’Europe. Selon les propos de L’Opinion, le Vieux Continent ne semble pas disposé à faire de cadeaux à son voisin insulaire que ce soit au niveau du commerce ou de la pêche. 

L’échéance de la période de transition (jusqu’au 31 décembre 2020) pourrait être rallongée en dépit de l’économie affaiblie du Royaume-Uni selon « Bojo ».

De la crise migratoire syrienne au bras de fer avec la Grèce pour une zone pétrolière, l’offensive turque à l’égard de l’Europe a retenu l’attention du monde entier en 2020. Confronté à une vague migratoire sans précédent dans son territoire, Recep Tayyip Erdogan s’est indigné de la non-participation de l’Europe au partage du fardeau et a décidé d’ouvrir ses frontières turco-grecques pour laisser libre cours à l’afflux vers les autres pays. Face à cette décision, les membres du bloc des 27 sont désemparés alors que la crise sanitaire met à mal l’économie générale du vieux continent. 

Alors que les tensions entre la Turquie et l’Europe étaient loin de se décanter, un autre sujet de dispute éclate avec la Grèce concernant une zone pétrolière méditerranéenne. En suivant cet article du magazine Capital, Athènes a assis sa souveraineté sur des gisements pétroliers qu’Ankara convoitait également. Dès lors, Erdogan a déclenché les hostilités en prétextant l'accompagnement d'une opération de prospection simisque pour envoyer ses navires de guerre dans la zone concernée . 

Encore une fois, l’Europe tente d’apaiser les tensions tout en affichant une inclinaison à la cause grecque. Pour sa part, la Turquie appelle les membres de l’UE à rester impartiaux avant d’envenimer les choses en prévoyant la diplomatie ou la guerre comme issue.

Coincée entre deux mondes que tout sépare (idéologie, dirigeants, politique), la Biélorussie joue actuellement au poker pour tirer parti des accords économiques avec l’Union Européenne d’une part et de l’hypothétique protection de la Russie d’autre part. 

A la manette, le président biélorusse Alexander Loukachenko a récemment attisé le courroux de l’UE en remportant pour la sixième fois la présidentielle avec des moyens jugés frauduleux suivis d’arrestation massive de manifestants politiques locaux. Le bloc des 27 s’est ainsi rassemblé pour infliger de nouvelles sanctions économiques et diplomatiques au régime sans pour autant mettre trop de pression, sachant que Vladimir Poutine a approuvé les résultats du scrutin quelques jours après l’annonce du gagnant. 

De son côté, la Russie n’affiche pas non plus de volonté à fraterniser avec la Biélorussie en raison de la tergiversation de Loukachenko entre l’est et l’ouest. D’après les déclarations dans Paris Match, le président biélorusse n’avait pas jugé utile de soutenir la Russie au moment de la crise ukrainienne en 2014 et s’était même aventuré à critiquer son homologue sur ses interventions diplomatiques au moment du scrutin. Vladimir Poutine a été particulièrement affecté par cet incident. Toutefois il essaie d’arrondir les angles avec la Biélorussie, mais pour combien de temps ?

Après sa rétractation de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2018, l’oncle Sam a ravivé de nouvelles tensions avec Téhéran en appliquant des sanctions économiques lourdes. Loin d’accepter ces répréhension, similaires à celles de 2011-2013, l’Iran rétorque par la voie des armes en commençant par abattre un drone américain en juin 2019 et en plaçant des milices en Irak (fief des cellules islamiques combattues par les deux belligérants il y a quelques années).

En décembre 2019, les attaques contre les bases irakiennes s’intensifient et touchent des soldats américains. D’après le reportage de francetvinfo, l’escalade n’en finit plus jusqu'à l’élimination du général iranien Qassem Soleimani, commandant en chef de la Force Al-Qods et fer de lance du régime de Téhéran en janvier 2020.

La disparition de Soleimani mettra notamment fin aux attaques potentielles de part et d’autre, cependant, cette perte engendrera de lourdes conséquences aux futures relations irano-américaines. Le 7 janvier 2020, le parlement iranien a notamment adopté une loi catégorisant les forces américaines de terroriste.

Soixante ans après la guerre, la tension sur la péninsule coréenne reste forte dans une ambiance de guerre froide. Soutenue par l’ONU et la communauté occidentale, la Corée du Sud, désormais classée 11^ème puissance économique mondiale tente notamment de se défaire de cette menace en multipliant les projets d’apaisement, mais aussi par le biais de médiations asymétriques engageant la communauté internationale. 

Dans l’autre camp, Pyongyang est motivé par un désir de se refaire économiquement et militairement par la voie de l’armement (nucléaire), un projet qui l’oppose à tous et qui l’amène à s’isoler du reste du monde. Dès lors, l’enjeu de ces tensions nord/sud devient international, raison pour laquelle les acteurs européens, chinois, russes, américains tentent chacun leur tour d’apaiser le leader Kim Jong Un.

Selon les informations fournies par Le Monde, la mise en place d’une ambassade commune en 2018 au nord de la zone démilitarisée (DMZ) avait marqué la détente entre les deux pays et débouché sur des rencontres au sommet avec les États-Unis. En 2020, tous ces efforts ont été balayés suite à la destruction du bureau par le camp Nord, Pyongyang accusant le Sud d’envoyer des tracts de propagande.