7 guerres actuelles dont PERSONNE ne semble plus se SOUCIER !

Les médias étant de véritables dévoreurs d’information, on n’entend plus beaucoup parler, aujourd’hui, de la guerre « civile » syrienne, un des conflits actuels ayant fait le plus de morts. Ce conflit fratricide a commencé le 15 mars 2011 par des manifestations d’opposants au président Bachar el-Assad. Ces troubles se sont déclarés dans le contexte du Printemps Arabe, soulèvement populaire ayant touché plusieurs pays arabes.

Les combats se déclenchèrent entre l’armée syrienne et l’Armée syrienne libre formée de contestataires au régime et de déserteurs de l’armée régulière. Ce mouvement aux revendication démocratiques se doublait d’un conflit religieux dans la mesure où les rebelles sont issus du sunnisme, une des deux branches principales de l’Islam.

Le régime, lui, est dirigé par le Président el-Assad, de confession alaouite croyance faisant partie de l’autre principale branche de l’Islam : le chiisme. Bachar el-Assad est soutenu par l’Iran, l’Irak et le Hezbollah libanais. Ces trois cobelligérants étant aussi chiites. La situation est d’autant plus compliquée que des intervenants extérieurs sont venus se mêler au conflit, comme la Russie, à la demande du gouvernement syrien. De même la Turquie, qui est plutôt du côté des rebelles, a envoyé des troupes. Ceci sans parler des incursions illégales de l’Armée américaine qui élimine régulièrement des responsables de groupe djihadistes.

Justement, profitant du chaos ambiant, des groupes islamistes mènent leurs propres actions, parfois contre l’armée régulière, parfois contre les rebelles. C’est le cas, notamment de l’État Islamique (autre nom de Daesh) et du Front al-Nostra (branche syrienne d’al-Qaïda) ! Bref, cette « guerre civile », qui n’en a plus que le nom, implique tellement d’acteurs que, pour l’instant, elle n’est pas prête de s’arrêter ! Ce conflit s’accompagne, comme d’habitude, de catastrophes humanitaires. Ainsi, 13,4 millions de syriens auraient besoin d’une aide humanitaire, les enfants étant, une nouvelle fois, les principales victimes civiles. Le nombre de morts varie, suivant les statistiques, entre 350 000 (selon l’ONU) et 600 000 morts selon le Syrian Observatory for Human Rights (SOHR).

En fonction des belligérants et des cobelligérants impliqués, ceux-ci ne s’accordent pas sur la date de début du conflit. Selon certains, cette guerre ethnique fratricide aurait débuté en avril 1978 à la suite de violences tribales pour s’opposer au régime du président de l‘époque : Siad Barre. Pour d’autres, les hostilités auraient commencé en janvier 1991, à la chute de celui-ci.

Le tribalisme, à l’origine aussi de cette guerre civile, est le principal fléau qui touche la Somalie. Pour s’opposer à la guerre des tribus, dès 1969, le général, devenu président, Siad Barre, entreprend de créer un nationalisme somalien pour unir toutes les tribus, mais ce fut peine perdue. Même s’il arrive à maintenir un semblant de paix, sa défaite lors de la guerre de l’Ogaden en 1978 contre l’Ethiopie le fragilise. Les querelles entre les tribus repartent, alors, de plus belle. Plusieurs mouvements de résistance se créent dont le plus important sera le Somali National Movement (SNM).

De 1978 à 1991, date de la chute du président Siad Barre, de nombreux troubles et offensives se succéderont. Les rebelles, regroupés au sein d’une grande coalition, prennent le palais présidentiel le 27 janvier 1991. Ce qui provoque la fuite du président et la mise en place d’un nouveau gouvernement. Depuis, les présidents se sont succédé, les guerres claniques et les querelles tribales n’ont jamais cessé ! Ceci malgré des interventions des Nations unies entre 1992 et 1995. Malgré de nombreuses tentatives diplomatiques et militaires (notamment de l’armée américaine), le pays sera morcelé et livré au pillage et à la guerre entre les tribus jusqu’en 2004.

Les dissensions perdurent depuis. Les islamistes chababs ont continué une guerre civile permanente. Un calme relatif règne depuis l’élection d’un nouveau président en 2012, Hassan Sheikh Mohamoud. Mais la situation est fragile et une étincelle peut tout faire relancer à tout moment notamment à cause des conflits inter-ethniques. Même si le bilan officiel est d’environ 500 000 morts, il s’alourdit continuellement, en partie à la suite de combats tribaux sporadiques, mais, surtout, à cause des famines et des privations endurées par le peuple somalien. Cette situation instable fait de la Somalie un pays dans un état de guerre civile larvée permanente, entretenue, entre autres, par les exactions des chababs !

Ce conflit inter-ethnique s’est déclaré en novembre 2020 entre le gouvernement fédéral éthiopien et les dirigeants de la province du Tigré du Nord. L’étincelle a été provoquée par des divergences à propos de la constitution de l’Éthiopie.

Cette guerre se double d’un désastre humanitaire. Il prouve la fragilité d’un pays multi-ethnique qui compte plus de cent millions d’habitants. Le conflit oppose l’armée des dirigeants du Tigré et l’armée fédérale éthiopienne, appuyée par les troupes des provinces de l’Érythrée et d’Amhara.

Jusqu’en 2020, le Tigré fut dirigé par le Front populaire de libération du peuple du Tigré (FLPT). Ce Front faisait partie, précédemment, d’un ensemble de partis qui dirigea l'Éthiopie de 1991 à 2019 : le Front démocratique révolutionnaire du peuple d'Éthiopie (EPRDF). Depuis cette date, cette guerre n’a jamais cessé. On signale de nombreux crimes de guerre aussi bien de la part du gouvernement que de celui des rebelles du Tigré.

Les civils payent le prix fort avec des millions de personnes qui meurent ou qui souffrent, quotidiennement, de la famine et du manque d’eau potable. Ceci sans compter les maladies inhérentes à la malnutrition et à la pollution de l’eau, les enfants sont les principales victimes de l’une des plus grandes catastrophes humanitaires actuelles ! Leur nombre était déjà estimé, au début de la guerre, en novembre 2020, à 2.3 millions par l’UNICEF ! Nul doute que ce nombre a considérablement augmenté depuis avec la dégradation de la situation humanitaire suite à une guerre qui n’en finit pas !

On assiste à une guerre sporadique, à répétition, au Soudan du Sud. En fait, depuis le 14 juillet 2011, date où la République du Soudan du Sud est devenu le 193^ème état de l’ONU. Ici, les raisons du conflit sont claires, car ce nouveau pays possède d’immenses réserves pétrolifères. Les combats opposent le président actuel Salva Kiir et l’ancien vice-président, Riek Machar. Ils se battent principalement dans la région de Juba, la capitale, et à l’est du pays, dans la province de Jonglei.

Outre une guerre pour la prise de contrôle des champs pétrolifères, il existe aussi une lutte entre deux ethnies. Le président Salva Kiir, élu le 9 juillet 2011, appartient à l’ethnie majoritaire dans le pays : les Dinkas. Il prit le contrôle de cette région du sud du Soudan et en fit un pays après sa victoire sur l’armée soudanaise du président Omar El-Béchir. Salva Kiir s’oppose à Riek Macha, de l’ethnie Nuer, la 2^ème plus importante du Soudan du Sud. Il avouera le massacre de 2 000 membres de l’ethnie dinka.

Selon la Banque Mondiale, environ 50,6% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le principal confit entre les Dinkas et les Nuers a eu lieu officiellement du 15 décembre 2013 au 22 février 2020. Cependant, depuis cette date, malgré la mise en place d’un gouvernement de transition, les combats intercommunautaires continuent sporadiquement. On ne compte plus les viols et assassinats de petites filles et de décès de petits garçons après émasculation. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), plus de 1.5 millions de personnes auraient été déplacées, 2.2 millions se seraient enfuies vers les pays limitrophes.

Le 2 octobre 2022, au Yémen, la trêve négociée par l’ONU prenait fin. Elle avait débuté le 2 avril 2022, mais sans accord entre les belligérants, les combats reprenaient dans ce petit pays de la péninsule arabique. Cette guerre a commencé en 2014 dans cet état indépendant depuis 1962. Ce conflit oppose le gouvernement yéménite aux rebelles houthis qui s’estiment discriminés et ne bénéficier que de peu de droits.

Ceux-ci, pratiquent le zaïdisme, une branche du chiisme. Ils sont implantés dans le nord-ouest du Emmen et occupent une partie de la capitale Sanaa. En fait, ils s’opposent au gouvernement central depuis 2004. Ce conflit s’accompagne d’une terrible tragédie humanitaire. 20 millions des 30 millions d’habitants du pays sont dépendants de l’aide humanitaire, dont la grande majorité des enfants (près de 12 millions). Ceux-ci souffrent de malnutrition, de maladies et du manque d’eau. La situation est d’autant plus compliquée que les forces gouvernementales sont appuyées par les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite depuis 2015, deux états sunnites, l’autre branche de l’Islam.

Ce qui en fait un conflit politico-religieux. En représailles, les rebelles houthis tirent des missiles et conduisent des attaques de drones sur ces ceux pays. Une des offensives houthies avait ainsi déclenché un gigantesque incendie dans les raffineries du géant de l’industrie pétrolière Aramco. Les rebelles houthis sont, quant à eux, soutenus par l’Iran.

En 2009, une insurrection djihadiste éclatait dans le nord du Nigeria entre l’état nigérian et un groupe, devenu tristement célèbre : Boko Haram. En fait, d’autres mouvances islamistes comme l’État Islamique en Afrique de l’Ouest et Ansaru se livrent, aussi, aux mêmes exactions. Au Vu de leurs frontières communes, le Tchad, le Cameroun et le Niger participent aux combats aux côté de l’armée nigériane. Ceci afin d’éradiquer la menace islamiste pouvant se propager dans ces pays.

Assez paradoxalement, la situation dégénéra le jour où les troupes nigérianes pensaient avoir mis fin à l’insurrection de Boko Haram, le 26 juillet 2009. Alors qu’on pensait l’insurrection terminée, à la suite de la mort de son leader, Mohammed Yusuf, dans le nord du pays, dans l’État de Borno, cette défaite islamiste mit le feu aux poudres d’un conflit qui perdure jusqu’à nos jours !

Dès 2010, Boko Haram prend le nom de « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad «, un nom suffisamment explicite. Depuis, ce mouvement, toujours nommé Boko Haram par les médias, se livre à des exactions en tous genres : vols, viols, meurtres, exécutions, enlèvements notamment de groupes d’enfants suivis de conversions forcées, de décapitations...  Après avoir prêté allégeance à l’État Islamique en 2015, à la suite de dissensions internes, une partie de Boko Haram reprit son indépendance tandis qu‘une autre resta affiliée à l’État Islamique.

Il se livre même de terribles rivalités sanglantes. Outre le nombre de morts, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Selon les organisations humanitaires internationales, entre 2000 et 7000 femmes auraient été enlevées et sont utilisées comme esclaves sexuelles par les djihadistes. Boko Haram aurait massacré plus de 7 000 civils. 8 000 l’auraient été par l’armée gouvernementale du Nigeria.

Ce conflit est, sans conteste, le plus ancien existant dans la mesure où il a commencé dès l’indépendance de la Birmanie (ancien nom du Myanmar) en 1948, il y a 74 ans ! En fait, on devrait parler « des guerres de Birmanie », car les différents gouvernements se sont heurtés, depuis cette date, à une multitude de rebelles soit communistes soit séparatistes.

Cependant, depuis la chute du communisme et la fin de l’URSS, en 1991, les mouvements autonomistes ont largement pris le pas sur la guérilla communiste. La plus connue de ces révoltes provinciales est, la lutte du peuple karen sous l’égide de l’Union nationale karen (KNU). Celui-ci revendique la création d’un état dans le sud du Myanmar. Bien que les révoltes perdurent depuis 1948, la période de guerre à haute intensité, entre le régime militaire et les rebelles, eut lieu, principalement, entre 1962 à 2011.

Depuis, bien que les combats continuent dans plusieurs régions du pays, on parle plutôt de guerre à basse intensité. Le conflit birman avait, un temps, occupé la Une de l’actualité à cause de la figure emblématique d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 et chef du gouvernement birman entre 2016 et 2021.

À l’heure actuelle, les deux principaux groupes rebelles luttant contre l’armée birmane sont les Karens et les Shans (plus importante minorité ethnique du Myanmar). Le dernier événement important dans ce conflit interminable fut le coup d’État des généraux birmans qui prirent le pouvoir le 1er février 2021, renversant la cheffe du gouvernement Aung San Suu Kyi. Ce qui ralluma la guerre civile dans de nombreuses régions du pays et généra la fuite de milliers de réfugiés, notamment vers la Thaïlande.