Les 7 conséquences inattendues du Brexit
La messe est dite ! Le Royaume-Uni a choisi de quitter l'Union Européenne avec 51,9% des voix pour le Brexit. Les résultats, tombés ce vendredi 24 juin, ont déjà fait chuter le cours de la livre sterling et affolé les marchés boursiers. Mais d'autres répercussions - plus étonnantes - sont à venir...
A grands coups de points de PNB et de pourcentage de chômeurs supplémentaires, la bataille des chiffres faisait rage outre-Manche entre les tenants du "Leave" et du "Remain". Quels impacts aura le Brexit ? Combien coûtera-t-il ? 78 milliards d'euros par an pendant 10 longues années à cause du retour des barrières douanières selon la fondation allemande Bertelsmann Stifung. Ou bien 128 milliards d'euros en perte de production pour la Confédération des industries britanniques, qui évoque aussi un million d'emplois détruits. Avec la victoire du "out" actée, nous ne tarderons pas à en avoir le cœur net.
Mais tous ces milliards ne sont pas le seul enjeu de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne. Voici 7 autres possibles conséquences que vous n'aurez sans doute pas vu venir…
1 | Des footballeurs européens mis à la porte du championnat anglais |
Avec l'Euro 2016, même les moins footeux d'entre vous ont dû entendre parler de Dimitri Payet et de N'Golo Kanté. Les deux Bleus évoluent en Premier League, respectivement à West Ham et Leicester en 2015. Un championnat anglais qui compte près de 70 % de joueurs étrangers et pourrait bien être l'un des premières victimes collatérales du Brexit.
Car, comme l'explique très bien Les Echos, si les joueurs de l'UE peuvent aujourd'hui taper allègrement dans le ballon outre-Manche, ils pourraient désormais devoir se munir d'un permis de travail, à l'image des footballeurs des pays hors-UE. Le Brexit "aurait des conséquences dévastatrices pour l'économie et la compétitivité du football anglais", affirmait la First lady du football, Karren Brady, vice-présidente de West Ham, avant le référendum.
Car les règles d'attribution de ce sésame ont été durcies l'an passé. Les joueurs d’un pays au-delà du 50ème rang mondial établi par la FIFA voit leur demande refusée. Et ceux dont le pays fait partie des 50 premières nations du monde doivent obligatoirement jouer en équipe nationale, et compter un certain nombre de sélections sur les 24 derniers mois pour obtenir leur permis.
Ainsi, selon les calculs de la BBC, 157 joueurs de l'Union Européenne, qui ne réunissent pas les conditions de délivrance d'un permis de travail, pourrait ainsi être contraints de plier bagage pour aller courir après le ballon rond… ailleurs.
2 | Une aubaine pour l'immobilier de luxe made in France |
Les acteurs de l'immobilier haut de gamme français se frottent les mains. Oui, la sortie du Royaume-Uni pourrait faire les beaux jours du secteur selon une étude du réseau de luxe Coldwell Banker relayée par BFM TV. Banquiers, avocats, managers dans des multinationales… Des milliers de Londoniens pourraient se tailler fissa de la capitale britannique "pour continuer à gérer leurs affaires sans se voir appliquer les barrières tarifaires et les réglementations imposées aux institutions situées hors de l'Union Européenne", affirme-t-il.
L'étude mentionne aussi la forte hausse des prix de l'immobilier au Royaume-Uni (+25 % en moyenne entre 2012 et 2015, quand même) ainsi que la crainte d'une chute brutale de la livre sterling. Une crainte qui n'a pas tardé à se réaliser avec une chute de 10% dans la journée du vendredi 24 juin...
3 | Le kilo est mort ? Vive la livre ! |
Une pinte de bière, une livre de carottes, une once de farine, quinze stone de muscle, rouler à 80 milles par heure sur l'autoroute… Vous n'y captez rien ? Normal. Comme le Rosbif ne fait jamais rien comme les autres, il est très très attaché à son système métrique dit "impérial".
Mais Union Europénne oblige, il a bien été obligé de se faire aux grammes et aux kilos. Il avait déjà évité Schengen et l'euro, il n'allait pas se plaindre. Pourtant, il l'a fait. Donc qui sait, maintenant qu'il est sorti de l'UE, le Royaume-Uni se fera peut-être un plaisir de revenir à ses anciennes unités de mesure. Et une pinte pour le "out", une !
4 | A la conquête de Gibraltar ! |
Les 30 000 habitants de cette péninsule britannique de quelque 6000 m² doivent se faire bien du mouron depuis le résultat du référendum. Car bien qu'anglais depuis 1713, Gibraltar est située à l'extrême sud de l'Andalousie et dépend très largement de son unique accès terrestre via l'Espagne. Lieu de crispation des tensions entre le Royaume-Uni et l'Espagne, Gibraltar a vu ses frontières s'ouvrir et se fermer au gré des conflits.
Or, son attrait tient beaucoup à son appartenance à l'Union Européenne : une nouvelle fermeture de la frontière espagnole pourrait remettre en cause son modèle économique actuel. Sans compter que, selon Géopolis, le Premier ministre de la péninsule "voit déjà l'Espagne revendiquer la souveraineté de ce territoire."
5 | Finis les week-ends pas (trop) chers à Londres |
L'Eurostar, c'était déjà pas donné. Mais voyager entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne pourrait demain être un véritable luxe selon un rapport du cabinet Deloitte pour l'Association of British Travel Agents. Mark Tanzer, directeur général de l'Abta, qui regroupe 1200 membres dont des compagnies aériennes, des tours opérateurs et des agences de voyage, a ainsi confié à Challenges que le Brexit "apporterait des incertitudes et pourrait entraîner une augmentation des coûts pour les entreprises du secteur du voyage et pour les voyageurs".
Et, selon ce même rapport, 76 % des vacances à l'étranger des Britanniques ont lieu dans l'Union Européenne et 63 % des touristes au Royaume-Uni viennent de l'UE. La note promet d'être sacrément salée. Seul espoir : le possible retour des duty-free !
6 | 300 000 Français expatriés dans la panade ? |
Ils sont bien gentils les Anglais avec leur Brexit. Mais que vont-ils faire des 3 millions d'étrangers originaires de l'Union Européenne (dont 300 000 Français) qui vivent et travaillent sur leur territoire ? Certains observateurs émettent l'hypothèse d'un retour du permis de travail. Pratique… Les expatriés seraient déjà de plus en plus nombreux à réclamer la nationalité britannique.
Autre solution : fuir ! Certaines sociétés ont déjà annoncé vouloir relocaliser une partie de leurs équipes. Les dirigeants de HSBC, par exemple, se sont dits prêts à transférer un millier de leurs collaborateurs de Londres à Paris. Et toc.
7 | Le tournage de "Game of Thrones" en danger ? |
Contrairement aux rumeurs distillées sur le web, HBO n'abandonnera pas son principal lieu de tournage - l'Irlande du Nord - à cause du Brexit : "Nous n’anticipons aucune conséquence matérielle du référendum sur notre production de Game of Thrones", a précisé la chaîne.
Pourtant, elle devra se passer des subventions du Fonds européens de développement économique régional (Feder). Si HBO en a effectivement reçues à ses débuts, selon des sources proches de la production qui se sont confiées à Variety, le budget des dernières saisons de GoT a été bouclé sans l'aide de l'UE. Mais à 6 ou 10 millions d'euros l'épisode, pour la saison 6, on imagine qu'un coup de pouce européen de temps à autres ne pourrait quand même pas faire de mal. Attention, Brexit is coming.
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