7 conséquences INATTENDUES du CONFINEMENT
En à peine deux mois, le confinement a eu de nombreuses conséquences : sur l’environnement, les habitudes de consommation, le marché immobilier mais aussi le couple … Retour sur 7 effets indirects de la pandémie.
Après 55 jours sous cloche, la France a rejoint lundi 11 mai 2020 d’autres pays européens ayant amorcé une reprise de leurs activités. Les salons de coiffure, les boutiques de mode, les fleuristes, les librairies et les écoles primaires ont rouvert leurs portes et les Français retrouvé un peu de liberté… il est maintenant possible de se déplacer jusqu'à 100 kilomètres maximum de son domicile.
Parallèlement au ralentissement de la courbe épidémique, la mise en place du confinement de la population instauré le 17 mars en France a eu d’autres effets… Voici quelques bonnes et moins bonnes nouvelles.
1 | Effet du confinement : La réduction des gaz à effet de serre |
Cette période d’isolement a d’abord eu des conséquences positives pour l’environnement. Partout les émissions de CO2 se sont drastiquement réduites. En dehors de la limitation de la propagation du coronavirus, le principal impact positif de cette quarantaine de la population, c’est la baisse sans précédent de la pollution de l’air, responsable de près de 400 000 décès prématurés en Europe. Cela aurait évité 11 000 décès en Europe en un mois, selon une étude du Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA), publiée jeudi 30 avril 2020.
Pendant le confinement, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 30 % en France, a indiqué Corinne Le Quéré, présidente du Haut conseil pour le climat. La baisse du trafic routier, qui représente 31% dans les émissions annuelles de la France, explique en grande partie ce fort repli.
Les organismes chargés de la surveillance de la qualité de l’air redoutent cependant un retour massif de la voiture, appelant à favoriser les transports actifs comme le vélo, la trottinette, la marche.
2 | Effet du confinement : Le désengorgement des prisons |
Pointée du doigt depuis longtemps, la surpopulation des prisons a fait craindre une propagation rapide du virus au sein des établissements pénitenciers. Pour limiter l’épidémie, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a décidé la libération de plusieurs milliers de détenus en fin de peine. Ainsi, « 5000 personnes sont sorties de prison depuis le début du confinement » a-t-elle indiqué sur France Inter jeudi 7 mai dernier, assurant avoir exclu « les personnes qui avaient commis des violences conjugales, celles condamnées pour terrorisme ainsi que les criminels ».
Selon Le Monde, dans la plus grande prison d’Europe, à Fleury-Merogis (Essonne), le taux d’occupation est désormais inférieur à 100%. 2860 personnes sont incarcérées aujourd’hui (pour 2956 places) contre 3750 le 16 mars.
3 | Effet du confinement : La délinquance en forte baisse |
Effet collatéral du confinement, les chiffres de la délinquance sont en forte baisse dans toute la France. Au cours du mois d’avril, les baisses les plus marquées concernent les vols sans violence contre des personnes (-54 %) et les vols violents sans arme (-48 %). Les baisses sont moins fortes pour les escroqueries (-26 %) et les vols avec armes (-24 %). Les cambriolages de logements ont diminué très nettement (-44 %) ainsi que les vols de véhicules (automobiles ou deux roues motorisés) (-30 %).
Seule ombre au tableau, les violences conjugales sont en forte hausse (+ 32% sur la seule première semaine de confinement). Selon l’OMS, les services d’urgence à travers l’Europe ont constaté une augmentation allant jusqu’à 60% des appels de femmes victimes de violences de la part de leur partenaire.
4 | Effet du confinement : La nature reprend ses droits |
Des bandes des canards déambulant dans les rues de Paris, des daims à Boissy-Saint-Léger dans le Val de Marne, un sanglier au cœur de Barcelone, ou encore deux chevreuils traversant un passage piéton à Muret près de Toulouse… Dès l’arrivée du virus en Europe, on a assisté sur les réseaux sociaux à ces scènes insolites, devenues banales aujourd’hui : des animaux sauvages se promenant tranquillement dans les rues des centres-villes…
Un peu partout dans le monde, la faune s’est réappropriée des espaces urbains libérés des piétons et de la circulation. A Venise, en l'absence des gondoles et autres bateaux, les eaux des canaux sont devenues limpides et des bancs de poissons ont pu être observés. Si la situation prête à sourire, ce n’est pas le cas au Brésil, où des caïmans se sont approchés dangereusement des habitations à Porto Velho dans l'est du pays.
5 | Effet du confinement : Explosion de la vente de farine, gants de ménage… et de tests de grossesse |
Les produits alimentaires pris d’assaut en début de confinement (comme les pâtes, le riz et le papier toilette) ont rapidement été rejoints par les farines dont les ventes ont bondi de 177% depuis mi-mars. Parmi les autres produits plébiscités, on trouve les produits d’entretien, notamment les gants de ménage (+ 136%), les désinfectants et le liquide vaisselle.
Autre tendance, les tests de grossesse. Alors que les ventes de préservatifs ont chuté (- 26%), celles de tests de grossesse ont augmenté (+ 37%) la semaine du 19 avril 2020. Cela ne veut pas dire qu’on aura un baby-boom en 2020 car la situation anxiogène perturberait les cycles menstruels : 16% des femmes ont vu leurs règles disparaitre depuis le confinement et 40% ont eu un retard important.
Enfin, une tendance du marché immobilier, datant de fin 2018, se renforce avec la pratique du télétravail : de nombreux citadins rêvent de quitter la ville pour s’installer à la campagne. Les professionnels du secteur constatent un nouvel engouement pour les maisons de campagne. Séverine Amate, porte-parole de SeLoger observe : « le taux de consultation des annonces de maisons à vendre a explosé, et les recherches de biens en province progressent de 5 % et même de 17 % en Bretagne ».
6 | Effet du confinement : Boom des produits bios |
Depuis le début de la crise sanitaire, le bio connait une embellie de ses ventes, selon une étude du cabinet Nielsen publiée le 8 avril 2020.
Cela concerne aussi bien les achats en grande surface qui proposent de plus en plus de rayons dédiés au bio que ceux dans les magasins spécialisés (Naturalia, Biocoop, la Vie Claire…). « La valeur du panier moyen y a augmenté de 48%, passant d’environ 40€ à 59€ depuis la mi-mars » selon Alexandre Fantuz, Directeur Marketing de Biotopia.
Le nord et le nord-ouest ainsi que l’est et le sud-ouest sont les régions où l’on observe une dynamique de ces produits. En revanche, la croissance du bio est plus limitée à Paris et en région parisienne. Ce n’est pas certain que cette tendance se confirme …
En effet, selon une étude réalisée par Linéaires publiée le 5 mai 2020, le prix moyen des produits bio serait 75% supérieur à celui des produits conventionnels. Selon les résultats de l’étude, une famille sur cinq de produits bio affiche un prix moyen au moins deux fois supérieur aux autres produits.
7 | Effet du confinement : Un pic des divorces à anticiper ? |
La période de quarantaine, un révélateur pour le couple ? Si 30% des couples affirment que vivre ensemble 24h/24 pendant 8 semaines les a rapprochés, un couple sur 10 envisage de prendre ses distances, 4% évoquent même une rupture définitive. C’est le résultat d’une enquête Ifop pour Charles.co, diffusée le 5 mai dernier.
Ce qui ressort également de ce sondage, c’est une chute de l’activité sexuelle. En effet, 44% des Français interrogés n’ont pas eu de rapports sexuels au cours du dernier mois (contre 26% d’habitude). Un phénomène accentué chez les célibataires : 87% contre 56% avant le confinement. Doit-on s’attendre à un pic de divorces comme en Chine ?
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