7 critiques au GOUVERNEMENT sur la gestion du COVID-19
Masques, tests de dépistage, site désinfox coronavirus, modalités de déconfinement … le gouvernement n’a pas été épargné par les critiques de toutes parts sur sa gestion de la crise actuelle.
Les Français sont parmi les plus sévères d’Europe envers leur gouvernement sur la gestion de la crise sanitaire du coronavirus. Les 2/3 considèrent que le gouvernement n’a pas été à la hauteur de la situation, alors qu’en moyenne en Europe, 51% des personnes interrogées jugent positivement leur gouvernement. C’est ce qui ressort d’un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info. Médecins, élus locaux, les critiques sont venues de toutes parts.
1 | Crise du Covid-19 : La volte-face sur les masques |
La polémique sur les masques n’a cessé d’enfler ces dernières semaines. Alors qu’en début de crise, l’exécutif, confronté à une pénurie de masques, martelait que ceux qui doivent en porter, « ce sont les soignants, les malades, et ceux qui ont été en contact direct et avéré avec un malade », il effectue une volte-face début avril, en préconisant le port des masques, même alternatifs, pour l’ensemble de la population et le rendant même obligatoire dans les transports en commun dès le 11 mai. Un changement de doctrine qui a suscité l’incompréhension et parfois l’indignation, d’autant plus que l’utilité de ces masques a toujours été reconnue par les autorités de santé.
Autre controverse qui est apparue en pleine épidémie, l’affaire des masques détruits : en pleine crise, les journaux télévisés rapportent que des millions de masques sont brûlés alors que le pays en manque cruellement. Ce déficit de communication oblige le premier ministre Edouard Philippe à prendre la parole le 7 mai 2020 pour s’expliquer et confirmer qu’il y avait 360 millions de masques périmés depuis beaucoup trop longtemps. « On a regardé ce qui pouvait être utilisé. (…) Un stock de 80 millions de masques a ainsi pu être récupéré ». Il a également affirmé que 75 millions de masques chirurgicaux périmés depuis décembre 2019 avaient été gardés.
2 | Crise du Covid-19 : Manque de tests de dépistage |
Alors que les tests de dépistage sont au cœur des stratégies réussies de lutte contre le coronavirus, ils ont été pratiqués avec parcimonie en France. Une stratégie remise en cause par l’opposition et certains médecins. L'explication est simple : les stocks de tests sont insuffisants pour proposer le dépistage systématique.
Citée dans un article de Reporterre, quotidien de l’écologie, Annie Thébaud-Mony, directrice honoraire de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) déclare : « Ce à quoi nous avons assisté en France est contraire à tout ce que nous avons appris sur les maladies infectieuses. Que ce soit le choléra, le paludisme ou la tuberculose, le premier réflexe, c’est de dépister, d’identifier les malades avec des tests qui permettent la recherche des sujets contacts ».
Si l’Allemagne et la Corée du Sud ont misé dès le départ sur une campagne de dépistage massif, la France n’a pas pris cette option, faute de moyens et a tardé à mettre en place sa stratégie.
Dès mi-mars, l’OMS et des scientifiques français demandaient une politique massive de dépistage, complément crucial au confinement. Un appel ignoré par le gouvernement. « La France n’est pas visée » par la consigne de l’OMS, a assuré Jérôme Salomon, directeur général de la santé, « En circulation active [...] le test n’a pas beaucoup d’intérêt. » Un changement de cap quelques jours après : « nous testons toutes les personnes fragiles, à risques, hospitalisées évidemment, mais aussi les foyers collectifs, les résidents d’établissements collectifs de personnes fragiles ou âgées et, évidemment, les professionnels de santé. »
Depuis le 11 mai 2020, les tests de dépistage sont aux mains des Français. Mais la promesse de 500.000 dépistages par semaine sera-t-elle tenue ?
3 | Crise du Covid-19 : Des mesures de confinement jugées trop laxistes |
Le confinement instauré le 17 mars 2020 pour juguler l’épidémie a été jugé trop laxiste et en partie inefficace par certains médecins.
« C’est un confinement total et absolu de l’ensemble de la population dont nous avons besoin, à l’instar des mesures déployées en Chine », a estimé le principal syndicat des internes de médecine (Isni) dans un communiqué adressé au Président. Le président des médecins de France, Jean-Paul Hamon, lui-même contaminé, avait déploré : « Le problème, c’est que le message du gouvernement est contradictoire. On ne peut pas demander aux Français de rester confinés chez eux tout en leur demandant d’aller travailler : les gens ne comprennent pas. (…) Il faut clairement serrer la vis. C’est la seule solution pour enrayer cette épidémie et empêcher d’avoir un scénario à l’italienne ».
Mais le gouvernement a exclu un arrêt total de l’activité, appelant les entreprises et salariés à poursuivre leur activité afin que l’économie, déjà frappée par la crise du coronavirus, ne s’arrête pas.
4 | Crise du Covid-19 : Des couacs de communication |
Des déclarations contradictoires et des maladresses avaient émaillé le début du confinement.
On peut citer le mea culpa de Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement qui avait déclenché une polémique sur les enseignants : " Nous n'entendons pas demander à un enseignant qui aujourd'hui ne travaille pas de traverser toute la France pour aller récolter des fraises. "
Ou encore cet appel du ministre de l’agriculture Didier Guillaume, qui en plein confinement demandait aux Français sans activité de donner un coup de main aux agriculteurs et à qui on a reproché d’entretenir un double discours : « Je lance un grand appel à l’armée de l’ombre (…), aux femmes et aux hommes qui ne travaillent pas, qui sont confinés chez eux, qui sont serveur dans un restaurant, hôtesse d’accueil dans un hôtel, coiffeur de mon quartier, qui n’ont plus d’activité… Et je leur dis de rejoindre la grande armée de l’agriculture française, ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine. »
Quelques jours avant le déconfinement, c’est le sujet d’une mise en quarantaine des nouveaux entrants sur le territoire qui crée le malaise. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait affirmé que les mesures de quarantaine, prévues dans le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire, s’appliqueraient « aux personnes entrant sur le territoire national ou arrivant dans un territoire d’Outre-mer ». Mais l’Elysée a rapidement tenu à clarifier ces propos pour annoncer que la quarantaine ne concernerait pas les personnes « en provenance de l’Union européenne, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni », quelle que soit leur nationalité.
5 | Crise du Covid-19 : Le maintien du premier tour des municipales |
Autre sujet brûlant, la tenue du premier tour des municipales. Alors que la pandémie se développait, Emmanuel Macron avait décidé de maintenir le premier tour des municipales le dimanche 15 mars 2020, deux jours avant le confinement, prétextant s'appuyer sur l'avis de scientifiques pour qui "rien ne s'opposait" à sa tenue. Une décision qui avait déclenché critiques et inquiétudes malgré les précautions sanitaires mises en œuvre. Plusieurs assesseursont, en effet, indiqué être porteurs du Covid-19 depuis le scrutin.
En réponse aux reproches d'une partie de l'opposition à ce sujet, le Président se prévaut d'un consensus : “Le Premier ministre a consulté toutes les forces politiques et personne n’a pensé qu’il fallait reporter le vote ».
Le deuxième tour des municipales prévu le 22 mars 2020 avait été reporté. Il aura finalement lieu le 28 juin 2020 dans près de 5000 communes, ont annoncé le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, vendredi 22 mai 2020.
7 | Crise du Covid-19 : Les modalités de déconfinement |
Les modalités du déconfinement ont été fortement critiquées par de nombreux acteurs locaux. Début mai 2020, plus de 300 maires d'Ile-de-France, dont la maire de Paris Anne Hidalgo, ont demandé publiquement au Chef de l'Etat de reporter la réouverture des écoles.
Des présidents de région ont aussi exprimé leurs réticences à la reprise scolaire dès le 11 mai 2020, jugeant impossible d’assurer le respect des gestes barrières et des mesures de distanciation.
La question des transports en commun a été également très épineuse, les opérateurs de transports publics, et les associations d’usagers, ont eux aussi signalé leurs inquiétudes sur le 11 mai 2020.
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